Sorti en 1986 aux Etats-Unis (1987 chez nous), Fievel et le nouveau monde était un magnifique film d'animation signé par le vétéran Don Bluth. Le film mettait en scène l'histoire de Fievel, une souris dont la famille était persécutée par les chats en Russie, contrainte de fuir le pays pour s'embarquer à bord d'un navire et s'installer dans le nouveau monde : l'Amérique.
Derrière ce film qui avait attiré en France 1,08 millions de spectateurs se trouvait nul autre que Steven Spielberg, producteur. Une histoire émouvante qui était aussi une forme d'hommage à ses grands-parents, qui avaient quitté le vieux continent européen pour tenter leur chance aux Etats-Unis, nouvelle terre promise.
Cinq ans plus tard, une nouvelle (més)aventures de Fievel est sortie, se déroulant cette fois-ci au Far West, et dont nous célébrons ce jour le 30e anniversaire de sa date de sortie, le 11 décembre 1991. Après avoir traité l'histoire de l'immigration américaine dans le premier épisode, ce dessin animé reprenait le thème de la conquête de l'Ouest au 19e siècle aux Etats-Unis. Si Steven Spielberg a endossé à nouveau la casquette de producteur pour Fievel au Far West, Don Bluth n'a en revanche pas pu reprendre la réalisation de cet épisode, pris par le tournage de Rock-o-Rico.
Revoici la bande-annonce...
Une légende mise à contribution... A une condition
Pour l'acteur qui allait prêter sa voix au personnage canin du shériff Wylie Burp, Spielberg avait déjà en tête une idée bien arrêtée : il voulait confier le rôle vocal à une légende du 7e Art : James Stewart. Le réalisateur - producteur vénérait l'acteur, et avait toujours caressé l'espoir de travailler un jour avec lui.
Mais la carrière du cinéaste décolla à peu près au moment où celle de Jimmy s'éclipsait. Et dans les années 1980, l'acteur s'était déjà largement retiré des plateaux de tournages. Il faisait bien quelques apparitions dans des spots TV et autres publicités (comme la marque de soupe Campbell !), mais les feux de la rampe étaient déjà éteints.
Du reste, avec 78 films au compteur en près de 60 ans de carrière, dont un nombre impressionnants de chefs-d'oeuvre, l'acteur n'avait pas à rougir de profiter d'une retraite bien méritée. Mais Spielberg voulait en ajouter un 79e à un compteur déjà glorieux.
Un article du Los Angeles Times, daté de 1991, relate à ce sujet une savoureuse anecdote. Spielberg rencontra Stewart lors d'une soirée, et lui demanda s'il pouvait jouer un rôle vocal dans le film d'animation Fievel au Far West. Faire du doublage pour Stewart n'était pas exactement une nouveauté; il l'avait déjà fait dans le passé.
L'acteur accepta. Mais à une seule condition : que Steven Spielberg soit dans le studio, et qu'il le dirige lui-même dans ce travail. Une demande qui fut aussi prise comme une grande marque d'estime par le cinéaste, qui ne pouvait qu'accepter. Les deux passèrent donc dix jours dans le studio d'enregistrement d'Interlock, à Hollywood, où Stewart posa sa voix si chaleureuse et connue sur son personnage Wylie Burp.
Ce rôle était le premier western (certes animé) dans lequel jouait Stewart depuis 1976, où il fit une apparition dans Le Dernier des géants. Un titre à vrai dire tout à fait à propos pour cette icône du 7e Art, qui trouva avec Fievel au Far West son ultime contribution au cinéma, en 1991. Il s'éteignit six ans plus tard, à l'âge vénérable de 89 ans.
