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    Cowboy Bebop sur Netflix : l'adaptation live de l'anime culte est-elle réussie ?
    Clément Cusseau
    Clément Cusseau
    -Rédacteur
    Après des études en école de cinéma, il intègre la rédaction d’AlloCiné en 2011. Il est actuellement spécialisé dans les contenus streaming et l’actualité des plateformes SVOD.

    Qu'avons-nous pensé de la série live-action "Cowboy Bebop", adaptée du célèbre anime japonais du même nom, à découvrir en exclusivité sur Netflix dès ce vendredi 19 novembre ?

    DE QUOI ÇA PARLE ?

    2071. Suite à un accident survenu sur la Lune, la vie sur la planète Terre est devenue impossible. Les Humains ont dû partir, coloniser d'autres planètes. Cet exode a créé un chaos dans tout l'univers, laissant une totale liberté aux criminels les plus dangereux. Un vrai terrain de jeu pour les chasseurs de primes. Parmi cette clique : le Bebop, un vaisseau spatial abritant Spike Spiegel et Jet Black...

    Cowboy Bebop (2021)
    Cowboy Bebop (2021)
    Sortie : 2021-11-19 | 45 min
    Série : Cowboy Bebop (2021)
    Avec John Cho, Mustafa Shakir, Daniella Pineda
    Presse
    3,1
    Spectateurs
    3,2
    Voir sur Netflix

    C’EST AVEC QUI ?

    Pour incarner Spike Spiegel, le chasseur de primes à la fois cool et mélancolique, le choix s'est porté sur John Cho. Après un début de carrière en tant qu'acteur comique (American Pie, la trilogie Harold et Kumar), sa carrière entreprend depuis quelques années un virage dramatique. Connu du grand public pour sa participation aux reboot de Star Trek (dans le rôle de Sulu), il était récemment à l'affiche des thrillers Gemini et Searching: portée disparue.

    A ses côtés, Mustafa Shakir prête ses traits à son partenaire Jet Black. Longtemps abonné aux rôles éphémères dans des séries à succès, il acquiert une notoriété auprès du public suite à son apparition dans la production Marvel Luke Cage (saison 2). Son rôle dans Cowboy Bebop marque une nouvelle avancée majeure dans sa prolifique carrière.

    Enfin, le trio ne serait pas complet sans la présence de Faye Valentine. La chasseuse de primes est ici incarnée par Daniella Pineda. Révélée par les séries Homeland et Vampire Diaries (elle est également apparue dans son spin-off, The Originals), la jeune actrice américaine a également tenu l'un des rôles principaux du film Jurassic World: Fallen Kingdom (elle sera d'ailleurs à l'affiche du prochain opus de la franchise, intitulée Le Monde d'après).

    Netflix

    ÇA MÉRITE LE COUP D’OEIL ?

    Avec la série Cowboy Bebop, Netflix a affiché une double ambition : adapter un joyau de la culture populaire, tout en essayant de redorer le blason des adaptations américaines d'anime japonais. Face à la popularité de l'oeuvre originale, la plateforme savait qu'elle n'aurait pas le droit à l'erreur au regard des nombreux fans de la série animée signée Shin'ichirō Watanabe.

    Diffusée à la fin des années 90 au Japon, Cowboy Bebop suit les aventures de chasseurs de primes dans un futur dystopique. A la lisière entre le space opera et le western spaghetti, la série retrace en filigrane le passé enfoui de Spike Spiegel, son personnage principal.

    Un casting plutôt convaincant

    Netflix

    A première vue, le pari semble réussi, grâce à un casting plutôt convaincant. Si John Cho ne parvient pas à reproduire le mélange à la fois cool et mélancolique du Spike de l'anime, sa performance reste néanmoins de bonne facture. A condition bien sûr de ne pas rester bloqué sur son apparence "cosplay" qui nuit quelque peu à la crédibilité du personnage. Mustafa Shakir est absolument parfait dans son interprétation de Jet Black.

    Les choses se corsent davantage pour Faye Valentine. La performance de Daniella Pineda n'est pas vraiment en cause : la jeune actrice s'en sort même plutôt bien pour incarner la candeur et l'explosivité de la chasseuse de primes. Mais l'écriture du personnage, trop souvent mise en retrait et manquant sérieusement du tempérament haut en couleur qui la caractérise dans la série animée, ne rend malheureusement pas justice à cette dernière.

    Enfin sans grande surprise, le corgi choisi pour incarner Ein est évidemment parfait.

    Un méchant complètement raté

    Netflix

    Afin de s'adapter au format 60 minutes des séries Netflix, l'adaptation de Cowboy Bebop a pris de nombreuses libertés avec l'oeuvre originale. Le changement majeur de cette version live-action concerne le grand méchant de la série, Vicious. Aussi charismatique qu'impitoyable dans l'anime, ce dernier apparaît dans ce remake comme un vulgaire méchant d'opérette.

    Le choix du comédien Alex Hassell pour camper Vicious n'était clairement pas le bon. Oubliez le Vicious mutique de l'anime, et place désormais à un ersatz de Lucius Malefoy grimaçant et faiblard. En offrant davantage d'exposition au personnage, Netflix a surtout enlevé toute l'aura inquiétante qui l'entoure, et retracé non pas comme un fil rouge, mais avec d'énormes ficelles scénaristiques, le passé de Spike censé ressurgir tout au long de la série.

    Si la série débute par un épisode plutôt fidèle à la trame de l'anime, on constatera malheureusement que les libertés prises dans l'adaptation nous mènent irrémédiablement vers un final complètement raté, détournement grotesque d'un épisode majeur de l'anime Cowboy Bebop (Ballad of the Fallen Angels, dans lequel était justement introduit Vicious). Totalement inévitable, la comparaison avec l'oeuvre d'origine porte un coup fatal à cette adaptation qui laissera aux fans l'impression d'être passée complètement à côté de son sujet.

    Cette nouvelle série Cowboy Bebop pourrait toutefois divertir effficacement le public qui n'aurait jamais vu un seul épisode de la série animée (cette dernière est également disponible sur Netflix pour quiconque souhaiterait découvrir l'oeuvre d'origine, et non son adaptation).

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