Mon compte
    Vin Diesel, Harrison Ford, James Cameron... Ils ont tout quitté pour le cinéma !
    Laetitia Ratane
    Laetitia Ratane
    -Responsable éditoriale des rubriques Télé, Infotainment et Streaming
    Très tôt fascinée par le grand écran et très vite accro au petit, Laetitia grandit aux côtés des héros ciné-séries culte des années 80-90. Elle nourrit son goût des autres au contact des génies du drame psychologique, des pépites du cinéma français et... des journalistes passionnés qu’elle encadre.

    Ils étaient avocat fiscaliste, videur, charpentier... Et ont complètement changé de voie pour se lancer dans le cinéma. A quel moment s'est fait le déclic ? Petit retour sur neuf talents.

    Universal Pictures

    Pas facile de changer brutalement de voie de carrière, qui semble pourtant toute tracée. C'est pourtant ce que certains -fameux- talents ont eu le courage de faire, et qui plus est avec succès. Succès qui, évidemment, n'était pas franchement garanti dès le départ... Voici neuf exemples.

    Vin Diesel, la nécessité de faire le vide

    Columbia TriStar Films

    ll a hérité son surnom badass de ses débuts plus physiques que jamais. Avant de littéralement muscler le cinéma d'action, Vin Diesel a été... videur.

    Très tôt conduit sur les planches par un beau père directeur et professeur de théâtre, Mark Vincent aime jouer sans pour autant oser professionnellement s'y destiner. Fort de son physique imposant, il exerce le métier de videur dans des boites de nuits huppées de New York. C'est sa réputation de "moteur diesel" capable de "tenir" toutes les nuits, qui lui vaudra son fameux surnom.

    C'est l'argent suffisamment économisé qui pousse Vin Diesel à abandonner son métier pour se tourner définitivement vers le cinéma. Après avoir réalisé son premier court métrage Multi-Facial, et s'être fait remarquer à Sundance au casting de Strays, il aura affaire directement à Steven Spielberg pour le rôle d'Adrian Caparzo dans Il faut sauver le soldat Ryan. Sa carrière est lancée.

    François-Xavier Demaison, le blues du businessman

    Vinciane Pierart – Delante Films

    Contrairement à celui de la chanson, ce businessman-là a trouvé le sens de l'humour en perdant le sens des affaires. En effet, avant de s'illustrer dans les plus franches comédies à la française, François-Xavier Demaison était ... fiscaliste.

    Tout a commencé sous l'influence de parents avocats qui offrent à leur fils le cursus idéal de tout étudiant brillant qui se respecte : classe préparatoire, études de Droit jusqu'à la maîtrise et entrée à Sciences Po. Féru de théâtre, François-Xavier suit parallèlement la classe libre du Cours Florent, qu'il abandonne lorsqu'il obtient son diplôme. En 1998, il intègre le cabinet d'avocats de PricewaterhouseCoopers "Landwell et associés", dans le domaine de la fiscalité internationale.

    En mission à New York le 11 septembre 2001, François-Xavier Demaison est aux premières loges lorsque les twin towers s'effondrent. Profondément marqué par cette tragédie, il remet sa vie en question et divorce de sa femme attachée de presse pour renouer avec son premier flirt : la scène.

    Suivent un spectacle monté grâce à ses économies et une rencontre déterminante : celle de Samuel Le Bihan qui produit son one man show "Demaison s'envole". Son humour lui ouvre les portes de la chronique sur France Inter ("Le Fou du roi") puis sur Canal+ ("Samedi pétantes") ainsi que des petits rôles au cinéma. Antoine de Caunes le révèlera au grand public en lui offrant le rôle-titre remarquable de Coluche, l'histoire d'un mec.

    Harrison Ford, une histoire de planches

    Moonriver Entertainment

    Star "des" planches à défaut de "sur les" planches ? Harrison Ford a toujours rêvé de théâtre et de cinéma mais avant d'être reconnu dans ces domaines comme il se doit, l'acteur débutant a opté pour le valeureux métier de... charpentier.

    Dès l'adolescence, Harrison Ford se passionne pour le théâtre qui l'aide à vaincre sa timidité. Il débarque à Hollywood et s'illustre dans des figurations sur grand écran, notamment sous la direction de Michelangelo Antonioni dans Zabriskie Point. Fin des années 60, voyant que sa carrière peine à décoller, il décide de se reconvertir et de compléter ses revenus : pendant huit ans, il mettra à profit ses relations en réalisant des menus travaux sur des décors de films.

    C'est sur un chantier de cinéma qu'il rencontre George Lucas. A l'époque inconnu du public, le réalisateur lui offre un rôle dans son deuxième long métrage, American Graffiti. Il le recroisera sur le même terrain trois ans plus tard, au moment du casting de Star Wars : sollicité pour donner la réplique aux acteurs venant passer l'audition pour le rôle de Han Solo, le charpentier séduit par ses propres talents de comédien. La suite, on la connaît bien.

    James Cameron, d'un monde à l'autre

    Twentieth Century Fox France

    Avant de mettre en scène les univers les plus originaux et aboutis du cinéma de science-fiction, James Cameron a appris à connaître le monde dans lequel il vit en parcourant ses routes en tant que... camionneur.

    Fasciné par l'océan, cet "autre monde" qu'il n'a à l'époque pas encore pénétré, James Cameron caresse l'idée d'exercer la profession de biologiste marin. Diplômé d'études de physique mais insatisfait, il se tourne vers la littérature, qui là encore ne parvient pas à retenir son désir. Se donnant le temps de mieux cerner sa vocation, le jeune homme exerce le métier de chauffeur de transports scolaires et de camionneur à l'assaut des routes. A ses heures perdues, il commence à écrire des histoires mêlant fantastique et science-fiction.

    En 1977, Star Wars IV irradie les écrans et les esprits. Parmi les fans de l'incontournable saga, Cameron se distingue par son jusqu'au-boutisme. "J'ai moi aussi ce type d'imagination dans la tête. Je fais le mauvais boulot...", ose-t-il s'avouer. Autodidacte s'il en est, le futur génie de TerminatorAliens ou Titanic quittera tout pour se lancer dans le cinéma et mettre à profit son côté "geek de l'espace". Il a alors 26 ans.

    Evangéline Lilly, le changement d'air

    Action Press / Bestimage

    Avant de s'écraser en avion sur la mystérieuse île de LostEvangeline Lilly les a fréquentés de long en large, forte de son métier... d'hôtesse de l'air.

    Elle a grandi dans un petit village canadien dans une famille qui n'avait pas la télévision. Loin de rêver au 7e art, Evangeline Lilly se destine plutôt aux missions humanitaires, qu'elle commence à mener aux Philippines. De retour au pays, elle devient hôtesse de l'air pour la Royal Airlines. Une profession qu'elle exerce sans grande conviction, détestant comme elle l'a confié sur le David Letterman show, "l'air recyclé, la nourriture basse qualité et le fait de devoir acheter des chaussures de deux fois sa pointure pour prévenir les pieds gonflés".

    Son corps longiline et son visage d'ange attirent l'attention de l'agence de mannequins Ford. L'occasion pour la jeune fille de quitter son emploi et d'enchainer de petits contrats servant à financer ses études mais aussi une formation dramatique à la "Yaletown Actors Lab" de Vancouver. Après quelques figurations notamment à la télévision, l'actrice canadienne attendra avec impatience le visa américain lui permettant de se joindre à l'équipe (et au succès) de l'inoubliable série Lost.

    Olivier Marchal, le besoin de faire sa loi

    MK2 Diffusion

    S'il parvient à redonner ses lettres de noblesse au polar français, c'est parce qu'il a cotoyé son univers de près. Avant d'être réalisateur, Olivier Marchal a en effet été... policier.

    Fils de pâtissier destiné à reprendre le flambeau, Olivier Marchal se nourrit plutôt de romans noirs et polars de la bibliothèque de son père. Attiré également par le théâtre, il s'y initie lors de ses études lycéennes. A 22 ans, sa passion le mène vers le concours de police puis la Brigade Criminelle de Versailles. Epuisé par la violence et la misère qu'il y côtoit, il la quittera deux ans plus tard pour intégrer la section anti-terrorisme des renseignements généraux.

    Simon Michael, son collègue et scénariste des Ripoux, ainsi que Michèle Laroque, sa compagne de l'époque, lui donneront goût au cinéma et l'aideront à franchir le pas. Inspecteur la nuit, il prend des cours de théâtre au Conservatoire le jour... Il démissionne le jour où le cinéma (et plus précisément le polar Ne réveillez pas un flic qui dort) lui permet d'incarner à l'écran ce qu'il était à la ville. Il nourrit depuis son jeu d'acteur (Profil bas, Ne le dis à personne), ses scénarios (Commissaire Moulin, Braquo) et ses mises en scène (Gangsters, 36 Quai des Orfèvres) de l'expérience que lui a apportée son premier métier.

    Fabrice Luchini, du ciseau au ciselage

    DANIEL ANGELI / BESTIMAGE

    Avant de couper les cheveux en quatre, cet artiste du verbe les a shampouinés et lissés. A ses débuts, Fabrice Luchini a en effet été...coiffeur.

    Enfant, il vendait à la criée les fruits et légumes du commerce de ses parents. Dès l'âge de 14 ans, ce fils d'immigrés italien devient apprenti coiffeur sous l'impulsion de sa mère qui le place dans un salon chic de l'avenue Matignon. Amoureux de musique et de littérature, Fabrice Luchini ne termine pas ses études, préférant se confronter tout de suite à la vie active. C'est dans une discothèque, à l'âge de 18 ans, qu'il sera repéré par Philippe Labro, metteur en scène de son premier rôle dans Tout peut arriver.

    Il tourne l'année d'après dans Le Genou de Claire sous la direction d'Eric Rohmer, tout en suivant les cours de théâtre du fameux Jean-Laurent Cochet. Des débuts prometteurs dans le cinéma qui ne suffisent pas à le faire vivre. A 25 ans, il redevient coiffeur : "Je n'avais pas le talent des gens qui me formaient" (...) "ça fait bizarre de refaire des brushings quand on a été acteur principal d'un film avec Michel Bouquet," a-t-il alors confié à Télérama.

    C'est Rohmer qui lui permettra de réellement tout quitter pour ne se consacrer qu'au jeu. Enfin encouragé par son père qui admire sa prestation dans Perceval Le Gallois, il rompt avec son métier d'appoint et connaît deux années de chômage. Longtemps trop marqué par l'image de dandy aux beaux discours rohmérien (qui fait encore aujourd'hui sa renommée), il séduira un public moins confidentiel avec La Discrète de Christian Vincent et Tout ça pour ça de Claude Lelouch.

    Lilou Fogli : des chiffres aux lettres

    AlloCiné

    Avant de manier les mots et le scénario de la comédie Un peu, beaucoup, aveuglément, Lilou Fogli a joué avec les chiffres, forte de son métier de tradeuse en produits dérivés.

    C'est devant Casablanca et la mythique Ingrid Bergman que Lilou Fogli fait ses premiers rêves de cinéma. Le bac en poche, elle est néanmoins encore trop jeune pour assumer ses désirs et se tourne, pour rassurer ses parents, vers des études dans la finance. Diplômée d'une maîtrise et d'un MBA, elle devient trader en produits dérivés. Un métier qu'elle pratique peu de temps avant de se décider à suivre son coeur et plus précisément, des cours à la prestigieuse Actor’s Studio Drama School de New-York.

    Après avoir joué au théâtre outre atlantique, l'apprentie comédienne rentre en France et se fait remarquer aussi bien au cinéma ( Pur week end aux côtés de Kad Merad ou Victor non loin de Pierre Richard) qu'à la télévision (Brigade Navarro ou Braquo). Aimant écrire pour son plaisir, elle est en outre encouragée par son compagnon Clovis Cornillac, à qui elle offre le scénario de Un peu, beaucoup, aveuglément, né de sa propre expérience d'étudiante locataire à Paris. Lilou Fogli est ainsi actrice et co-scénariste de la première réalisation du comédien français.

    Dino Risi, le tranchant du scalpel

    Agence / Bestimage

    Avant de passer la société au scalpel, il a appris à user de l'instrument de façon plus concrète. Le réalisateur Dino Risi a en effet commencé en tant que... médecin puis de psychiatre.

    Fils de médecin, diplômé d'un Doctorat de Médecine, Dino Risi se spécialise en psychiatrie en même temps qu'il s'essaie à la critique de films. Passionné dès l'enfance de cinéma, il a fréquenté les plateaux de son ami Alberto Lattuada et de son Mariage de minuit, en tant qu'assistant. Sans songer à aller plus loin, le futur cinéaste exerce la psychiatrie dans son pays au cours de ses trente premières années.

    La Seconde Guerre mondiale le conduit en Suisse et sa passion pour le cinéma à assister aux cours de réalisation de Jacques Feyder. A partir de 1946, il s'essaie à l'écriture de scénario et à la réalisation de documentaires, mettant à profit sa science du diagnostic pour analyser son pays tel un corps mis à mal par la guerre. Il s'imposera définitivement dans le milieu du cinéma avec son premier long, Vacanze col gangster.

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top