De quoi ça parle ?
Une suite de "Karaté Kid" se déroulant de nos jours, plus de trois décennies après les événements du film. Johnny, qui cherche la rédemption, rouvre le dojo Cobra Kai et relance sa rivalité avec Daniel. Les deux hommes vont être confrontés aux démons du passé et aux frustrations du présent.
Créée par Josh Heald, Jon Hurwitz, Hayden Schlossberg. Avec Tanner Buchanan, Xolo Maridueña, Ralph Macchio, William Zabka,...
Anciennement sur Youtube Red aux US, elle est désormais rachetée par Netflix (2 saisons disponibles, renouvelée pour une 3ème, qui sera donc un "Netflix Originals"). Seule la saison 1 a été vue.
Ça vaut le coup d'oeil ?
Lorsqu'on annonce l'adaptation d'une saga cinéma déjà un peu ancienne en série (une tendance de plus en plus fréquente), il y a généralement trois types de réaction chez les spectateurs. Les connaisseurs des films qui ne veulent pas qu'on touche à leur saga et les sériephiles qui se demandent si les créateurs de série et les décideurs ne pourraient pas oser quelque chose de plus novateur. Au milieu se trouve le reste des spectateurs, étonnés au moment de l'annonce et généralement, avec la recrudescence de l'offre sérielle, abandonnant l'idée de regarder la série.
Cobra Kai, dérivée de la franchise Karaté Kid, aurait pu subir le même sort, mais son arrivée sur Netflix lui donne une chance de trouver son public français. Elle se déroule 30 ans après les événements survenus dans les films, du moins les trois premiers, puisqu'il n'y a pas encore eu de références à Miss Karaté Kid ou aux intrigues de la série animée.
Comme les films de danse dans lesquels les conflits se règlent en battles chorégraphiées, Cobra Kai propose une sorte de monde alternatif où la moindre situation un tant soit peu dramatique peut conduire à un duel de karaté. Pourtant, limiter la série à cela serait un mensonge éhonté. Car les créateurs de la série ont réussi à construire un univers autour de la rivalité entre Daniel et Johnny. Le show prend le temps de détailler ces personnages secondaires, créant immédiatement une "famille Cobra Kaï" que l'on prend plaisir à retrouver d'épisode en épisode. Par ailleurs, les protagonistes ont des enfants, vivent des situations personnelles et professionnelles très différentes et leurs familles vont habilement s'entrecroiser malgré la haine qui habite les deux paternels.
Mais est-ce que la série s'adresse aussi à ceux qui n'ont pas vu Karaté Kid ? Pas vraiment. Il y a de nombreuses références à la saga, avec des inserts d'extraits des films ou simplement des éléments de décors rappelant les intrigues passées (une affiche du championnat du premier film, par exemple). Les spectateurs découvrant simplement Cobra Kai auront du mal à comprendre pourquoi Johnny et Daniel s'en veulent autant. Cependant, la vision du premier film suffit largement à combler cette lacune et à saisir les références et les enjeux.
Le format de 25 minutes par épisode aide à faire passer la série de simple "retour dans le passé nostalgique qu'on ne s'imposerait pas forcément" à un plaisir léger et divertissant qu'une durée plus longue aurait desservi. Ajoutez à cela la satisfaction de revoir les deux cinquantenaires que sont devenus Ralph Macchio et William Zabka donner vie à leur rancoeur mutuelle et vous avez une série parfaite pour passer un bon moment... de vérité !