Tant de films incontournables à regarder, tant d'histoires à découvrir... Mais par où commencer ? Après les films de guerre et les westerns, place à un genre dont la production et plus que surabondante, sans compter les quelques sous-genres qui lui sont liés. Voici dix fims d'horreur incontournables qu'il faut avoir vu dans sa vie !
Massacre à la tronçonneuse (1974)
Chez la famille de Leatherface, on aime la "bonne chair" et on fabrique tout son intérieur avec. Plus sordide, tu meurs. Si aujourd'hui, ce genre de "pratiques" se retrouvent chez n'importe quel psychopathe du petit et du grand écran, dans les années 70, Tobe Hooper offrait du jamais vu pour un budget très limité.
Tout dans Massacre à la tronçonneuse pue le réel, transpire la sueur et donne une impression de saleté répugnante qui colle à la peau. Découvrir Leatherface et sa famille de péquenauds dégénérés vivant entre eux dans cette maison digne de la ménagerie du Museum d'histoire naturelle pour tarés, c'est une expérience d'horreur pure. Massacre, c'est aussi la vision de cette Amérique tordue, laissée à l'abandon, rincée et qui recrache ses morts sans scrupules...
Massacre à la tronçonneuse ne nous a pas simplement appris à ne jamais prendre d'auto stoppeur, à vérifier notre niveau d'essence et à éviter les maisons abandonnées, le film a inspiré toute une série de réalisateurs et donné au sous-genre du slasher tout son sens, la tronçonneuse et le crochet à viande de Leatherface précédant les fameux rasoirs de Freddy et le masque de Jason.
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Scream (1997)
Personne ne peut prétendre que Scream n'ait pas créé la surprise à sa sortie en 1997. A une époque où l'horreur déclinait, ce film d'un tout nouveau genre a su surprendre son monde dès sa scène d'introduction épique avec Drew Barrymore et le fameux "Quel est ton film d'horreur préféré ?" A ses débuts, le film a bien fonctionné mais a surtout grandi de semaine en semaine grâce à la critique et à un très bon bouche à oreille. Le phénomène et le rendez-vous étaient nés...
Si Scream a autant rassemblé les foules, c'est parce qu'il a remis au goût du jour le teen movie et, surtout repris le slasher, à sa sauce toute personnelle. Il a passé le genre à moulinette de l'humour, du second degré, il s'en est moqué, tout en disséquant et en embrassant tous les codes. Une idée et une réalisation de génie qui marquait aussi le retour en force de Wes Craven, vétéran de l'horreur (La colline a des yeux, Les griffes de la nuit...)
A sa suite, Hollywood a créé tout un tas de clones plus ou moins réussis, à l'image des Souviens-toi l'été dernier et autres Meurtres à la Saint-Valentin. Jamais aucun n'a su surpasser l'original...
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Les dents de la mer (1975)
Les Dents de la Mer, c'est tout bonnement LE film qui a traumatisé plusieurs générations de spectateurs qui, après l'avoir vu, n'ont plus jamais regardé l'Océan de la même manière. Aujourd'hui encore, la perspective de se baigner et de voir apparaître un aileron est loin d'avoir disparu de nos esprits. Cette peur viscérale, rares sont les films d'horreur à être parvenu à la faire perdurer dans le temps.
A l'époque, Steven Spielberg n'a que 28 ans et ce second film marque un véritable tournant dans sa carrière mais également dans l'histoire du cinéma américain. Enorme succès au box-office mondial, Les dents de la Mer est le premier authentique blockbuster, le film qui a transformé la période estivale en une nouvelle manne pour le marché hollywoodien.
Avec ses trois Oscars et ses trois suites, Les Dents de la Mer est un succès complet et incontestable. Mais, ce qui l'est encore plus, c'est la manière dont il a mêlé le thriller à l'horreur et la tension insoutenable qu'il a su créer autour de son monstre marin. Présence sourde et angoissante, le requin ne se dévoile pas tout de suite... Dans l'eau, les enfants chahutent, les pieds remuent sous l'eau, sur la plage, le Chef Brody garde un oeil sur la mer. L'attente se créée. Jusqu'à l'attaque... Quant à la musique éprouvante de John Williams ? A ne même pas écouter dans son bain !
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Ring (1998)
Suggérer plus que montrer. Créer la tension sans abreuver le spectateur d'un flot de sang. C'est toute la force du Ring d'Hideo Nakata. En s'inspirant du roman Ringu du célèbre écrivain Koji Suzuki, le réalisateur japonais nous invite à pénétrer une atmosphère toute particulière faite d'ombres, de grincements, d'intimité et de musiques qui hantent. Dans Ring, c'est toute l'horreur et l'ambiance fantasmagorique tirée du folklore et des contes fantastiques traditionnels japonais qui rejaillit dans le monde moderne.
L'esprit vengeur de Sadako a marqué plus d'un spectateur. Comment ne pas frissonner en la voyant sortir du puits et de l'écran de télévision ? En apercevant sa silhouette blanche, sa chevelure noire, ses mouvements étranges et en apprenant sa terrible histoire familiale ? Enorme succès au Japon, Ring a également marqué le cinéma occidental, abreuvé à l'époque de slashers surdosés en effets de peurs. Les Américains se sont ensuite bien empressés de remaker leurs plus grands films. Ring a d'ailleurs bénéficié d'un remake réussi de Gore Verbinski mais qui perd de son mordant lorsqu'on a déjà vu l'original....
Le film est disponible sur Amazon Prime. Ainsi qu'en DVD et Blu-ray.
Rosemary's baby (1968)
Il est insidieux et presque impossible à cerner, ce drôle de sentiment qui s'installe à la vision de Rosemary's Baby. S'agit-il d'un film fantastique ? Mais le fantastique peut-il vraiment surgir dans un contexte aussi quotidien ? Est-ce que Rosemary est paranoïaque ou a-t-elle raison ? Et que veulent vraiment ces drôles de voisins ? Ce sentiment et ces "peut-être" vont en s'accroissant à mesure que Roman Polanski déroule son film...
L'horreur véritable commence lors du rêve, ou l'hallucination, de Rosemary. Pas de sang, pas de meurtrier, mais une vision vivace de satanisme. Et lorsqu'on apprend que Rosemary est enceinte, surgissent cette terrible question et ce doute encore plus tenace : "Mais, enceinte de... quoi ?" Polanski brandit l'horreur au-dessus d'un évènement qui ne devrait pas l'être, la grossesse. Qu'est-ce qui est en train de grandir à l'intérieur de Rosemary ? Toute la force de cette question se réalise dans la scène finale...
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L'exorciste (1973)
On peut parfois mesurer l'impact qu'a eu un film d'horreur en s'attardant sur l'expérience puis le destin qu'ont connus ses acteurs. Linda Blair, 13 ans à l'époque, a vu toute sa vie bouleversée par L'Exorciste, preuve de l'effet qu'a eu ce classique de William Friedkin sur son époque : c'était du jamais vu.
Le film a tellement choqué et effrayé les spectateurs que bon nombre ont confondu la fiction et la réalité : Linda Blair aurait été vraiment possédée, elle serait folle, elle serait un suppôt du diable... Dans des interviews, Blair a même déclaré que des journalistes de l'époque lui demandaient avec effroi ce qu'il en était de la possession...
Et comment ne pas être impressionné - et donc perturbé - par sa prestation démoniaque, par les tours techniques de Friedkin, par cette tête qui tourne sur elle-même, ce lit qui vole, cette "araignée qui marche" dans l'escalier et par le tas d'obscénités qui sortaient de la bouche de cette petite fille... Un classique du cinéma d'horreur qui a d'ailleurs été le premier du genre à recevoir une nomination à l'Oscar.
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La Colline a des yeux (2006) / L'armée des morts (2004)
Pour des raisons mercantiles et parce qu'il est plus facile de fidéliser le public autour d'un vilain déjà bien connu, le genre du film d'horreur a tendance à produire d'innombrables suites de ses plus grands succès mais également à produire des remakes qui sont rarement des réussites.
Ce n’est pas le cas de L’armée des morts et de La Colline a des yeux. En s’attaquant à ces deux monuments du genre (qu’il faut aussi avoir vus !), Zack Snyder et Alexandre Aja sont parvenus à créer la surprise en offrant une vision surprenante de deux histoires que l’on connaissait déjà, livrant un parfait mélange entre l’hommage et l'actualisation. On ne dira pas que ces remakes dépassent l’original mais presque. Au final, même lorsqu’on connait les films respectifs de George A. Romero (1978) et de Wes Craven (1977), le jeu en vaut vraiment la chandelle et quand on ne les as pas vus, l’expérience se vit encore à des degrés différents.
Dans les deux cas, il s’agit d’une première expérience. Premier film de Zack Snyder, L’Armée des morts est bourrée d’une énergie folle (les zombies y sont d'ailleurs particulièrement rapides et donc presque imbattables) et vaut le coup d'oeil rien que pour son extraordinaire séquence d’ouverture. Premier film hollywoodien d’Alexandre Aja, La Colline a des yeux, produite par Wes Craven, propose une nouvelle exploration de la nature humaine, approfondissant les liens entre les membres de famille Carter mais aussi les personnages des Mutants, tout en conservant l’atmosphère pesante et perturbante de l’original.
L'armée des morts est visible sur Amazon Prime, ainsi qu'en DVD et blu-ray.
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Nosferatu (1922)
Film expressionniste allemand considéré comme l'un des films fondateurs du film d'horreur, Nosferatu est, encore aujourd'hui, entouré d'une aura de fantastique et de surréalisme. Est-ce parce que ce film muet réalisé par Friedrich Wilhelm Murnau a failli disparaître à tout jamais ? Parce que sa bande-originale, signée Hans Erdmann a, elle, bien disparu ? Est-ce que parce que des rumeurs couraient sur le fait que Max Schreck, l'interprète de Nosferatu, était vraiment un vampire et qu'il serait mort sur le tournage avant d'être remplacé par Murnau ? Mystère...
Il y a cet héritage, cet intrigant passé et ces mystères, bien sûr, mais il y a aussi toute les autres sensations produites par Nosferatu. Il y a la technique de Murnau, les teintures du film, son fantastique travail sur la lumière et les décors réels. Il y a cette beauté poétique et inquiétante mais il y a aussi ce frisson qui se dégage : la naissance à l'écran de la légende puissante de Dracula incarnée avec magnificence par Schreck, terrifiante silhouette qui apparaît et disparait dans un jeu d'ombre et lumière...
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Psychose (1960)
Qui n’a jamais vu dans sa vie un extrait de la fameuse scène de la douche et eu le coeur qui s'arrête en entendant la terrible musique de Bernard Herrmann et les cris de Janet Leigh ? Et cette scène, entrée au Panthéon des scènes les plus génialissimes de l'histoire du cinéma, n'est pas la seule trouvaille de ce cher Alfred Hitchcock qui, avec Psychose, signe l'un des plus grands films de terreur de tous les temps. Ici, pas question d'entrailles qui dégoulinent - on est dans les années 60 - mais une histoire maline et tout à fait possible ajustée à un sens inouï de la suggestion, du suspense et de la surprise.
A l'époque, personne ne se doutait que Janet Leigh, la star du film, allait trépasser sous les coups d'un terrible couteau dès la première partie du film ! C'est tout le génie manipulateur d'Hitchy : nous faire croire que, nous amener exactement là où il veut pour ensuite... frapper ! Passée cette surprise, Psychose continue de monter en puissance, offrant des scènes d'anthologie, notamment la terrifiante scène de l'escalier et, bien évidemment, le final du film, grand choc en lui-même. Un chef d'oeuvre incontestable à voir au moins une fois dans sa vie.
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Shining (1980)
A sa sortie, Shining a reçu des critiques plutôt tièdes et même deux nominations aux Razzie Awards (pire actrice et pire réalisateur). Parce qu'il ne s'agit pas d'un film comme les autres, il a donc fallu du temps et de la réflexion pour l'appréhender comme le chef d'oeuvre incontournable qu'il est. Il faut dire que le film de Stanley Kubrick déroute autant qu'il fascine et contient des détails impossibles à déceler à la première vision. C'est un film qui se conquiert et en, même temps, qui conservera toujours une nouvelle part de mystère...
Complexe et ambigu, Shining installe l'inquiétude et le malaise dès son générique d'introduction avec cette caméra aérienne qui caresse le paysage et suit la petite voiture de Jack jusqu'à l'Overlook hôtel. C'est là que l'horreur va naître et que la folie va éclater. Sublimé par la maîtrise de Stanley Kubrick et porté par un trio d'acteurs géniaux, Jack Nicholson, Shelley Duvall et Danny Lloyd, le film dévoile toute la puissance d'un lieu immense et confiné, au passé vivace et sanglant.
Un ascenseur qui déverse une marée de sang, un tricycle qui roule dans des couloirs vides, des gens déguisés, une chambre toute particulière, une hache, un corps décrépi, un labyrinthe et deux jumelles qui appellent Danny pour "jouer à jamais... A jamais" avec elles... On reconnaitrait ces images entre toutes. C'est même à cause d'elles et de leur génie qu'il est désormais impossible de se balader seul dans un hall ou couloir d'hôtel sans un soupçon d'inquiétude...