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    Philippe Bas : "Je n'ai aucune envie d'arrêter Profilage"
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    La saison 10 de "Profilage", marquée par l'arrivée de Shy'm, continue ce soir sur TF1. Philippe Bas nous a parlé du nouveau duo Rocher-Elisa, de la manière dont la série a su se renouveler, et de ce que nous réserve la fin de saison.

    Christophe Charzat / TF1

    AlloCiné : Cette saison 10 de Profilage est marquée par l'arrivée de Shy'm, qui succède à Juliette Roudet. C'est le deuxième changement de partenaire auquel vous assistez depuis votre arrivée dans la série. Comment est-ce que vous l'avez vécu ?

    Philippe Bas : J'ai eu la chance à chaque fois que les comédiennes choisies par la production soient toutes très talentueuses. Elles ont toutes des qualités très différentes mais elles avaient toutes ce point commun d'être hyper pro et très douées. Donc dans la manière de travailler il y a des choses qui changent un petit peu, mais pas tant que ça. En fait pour moi c'est comme si je travaillais sur un autre film un peu. Je pense que ça a davantage apporté de choses que ça en a enlevé à Profilage. Et puis par définition, par la force des choses, ces changements apportent du renouveau et c'est toujours positif pour une série aussi longue que celle-ci.

    Comment avez-vous réagi, il y a un an et demi, en apprenant que Juliette Roudet allait quitter la série à la fin de la saison 9 ?

    Ça m'a un peu surpris mais j'étais content pour elle car Juliette et moi on s'entendait très bien. Je trouvais que c'était bien qu'elle fasse ce qu'elle avait envie de faire. Quand un comédien rencontre le succès il a parfois besoin d'un nouveau terrain de jeu, de nouveaux défis, ça fait partie du métier. Il y a forcément un moment où l'on ressent le besoin de se renouveler. Et pour avoir travaillé longtemps avec Juliette et avec Odile Vuillemin je sais que ce sont deux comédiennes qui ont beaucoup donné à Profilage. Et Profilage leur a aussi beaucoup apporté, c'est évident. Donc c'était quelque chose qui n'était pas totalement inconcevable car elles ont énormément travaillé sur ce projet et on pouvait comprendre qu'elles aient besoin à un moment donner de se renouveler ailleurs, de se réinventer. Le plus important, pour moi, c'est que ces départs ne détériorent pas les relations qu'on a pu nouer au fil des ans. Mais quand un artiste émet le désir de partir vers d'autres aventures, il faut respecter ce choix, c'est évident.

    L'absence d'Adèle n'est pas vraiment expliquée au début de la saison 10. Est-ce que vous n'avez pas peur que ce parti pris des auteurs déçoive un peu les fans de la série ?

    Je ne suis pas auteur sur la série mais ce que j'en ai retiré c'est qu'il était plus intéressant de finir la saison 9 avec cette métaphore sur la mort d'Adèle. Ce qui était important c'était de finir cette saison 9 sur l'idée d'un départ qui était possible, et puis cette histoire d'amour qui était impossible. Et finalement le destin faisait que ça se terminait en tragédie. Et il y avait ce départ vers l'inconnu, cette métaphore visuelle très belle, très forte. Ça laissait présager qu'elle n'était pas morte et c'est ce qu'on apprend effectivement au début de la saison 10, sans plus d'explications. C'est vrai que ça aurait été tout à fait logique dans la dramaturgie de Profilage qu'Adèle ne s'en sorte pas. Tout pouvait s'expliquer de cette manière-là. Mais tout le monde aimait beaucoup ce personnage et je crois que les auteurs n'avaient pas envie de la tuer. Ça permettait de commencer la saison 10 avec une base qui était moins lourde que si elle avait été tuée. C'est ce parti pris-là qui a été choisi et ça permet de retrouver Rocher sur une frustration d'avoir été suspendu. Et ça pouvait amener la perspective d'un autre personnage. Alors que si on avait eu un autre accident mortel, il aurait fallu intégrer beaucoup plus de lourdeur dans la narration. Le premier épisode aurait été très sombre et dramatique, et les auteurs ont fait ce choix pour que la saison 10 commence de manière plutôt légère. Mais le but n'était évidemment pas de frustrer les téléspectateurs.

    Christophe Charzat / TF1

    Comment est-ce que vous décririez le nouveau duo Elisa-Rocher, qui est très différent du duo que formait votre personnage avec Adèle ?

    Je trouve qu'il est très différent de Rocher et Adèle, mais qu'il est assez proche de Chloé et de Rocher. Il y a quelque chose d'assez proche dans le côté enlevé. Il y a une forme d'espièglerie dans le personnage d'Elisa et elle a aussi un côté très mystérieux. Tamara a été capable de faire des grands écarts en tant qu'actrice, elle a été capable de jouer des choses très surprenantes. Et ce personnage qu'elle a créé avec les auteurs a permis de faire émerger une nouvelle complicité à travers ce duo qui est complémentaire, fun, et qui garde en même temps un aspect assez mystérieux. Tout n'est pas évident dès le départ. Il y a un vrai champ des possibles pour le duo et aussi un champ des possibles à l'intérieur du personnage d'Elisa qui a une vraie complexité et qui est bourré de surprises de par son passif et de par ce qui va lui arriver au fil des épisodes. Mais Profilage garde un côté sombre aussi et il y a des choses très fortes qui vont arriver. Certaines enquêtes vont notamment faire rejaillir le passé des personnages de manière assez étonnante. Et chaque personnage a quelque chose de personnel et d'assez fort à jouer, je trouve ça vachement bien. Jusqu'à une fin de saison... plutôt surprenante.

    Il n'y a pas, pour l'instant, de tension sexuelle entre Elisa et Rocher. Vous êtes content que les auteurs ne soient pas tombés dans cette facilité ?

    Cette tension-là, en fait, je ne sais pas si elle n'existe pas. C'est juste différent de ce qu'il y avait entre Adèle et mon personnage. On a déplacé les choses, mais je ne peux vraiment pas trop en dire, il faut voir toute la saison pour comprendre.

    C'est dans l'ADN de Profilage de proposer des fins de saison très fortes. Est-ce qu'on doit encore s'attendre à un final choc cette année ?

    Oui, bien sûr, on finit sur quelque chose d'encore une fois très fort cette année. Mais, vous savez, beaucoup de choses se sont passées cette saison, et la fin de saison est très spéciale parce que nous avons perdu Jean-Michel Martial. Et ce genre d'événements nous pousse forcément à relativiser tout un tas de choses, et notamment les départs des uns et des autres. La mort de Jean-Michel a rendu la fin de saison très particulière. Sur un plan personnel on a tous été touchés car c'était notre collègue et on l'aimait tous beaucoup. On a tous été affectés. Je ne pensais pas que ça arriverait, de cette manière-là, comme ça. Ça a rendu la fin de saison très douloureuse. Et on a pu modifier certaines choses dans le scénario et c'est pour ça que cette saison lui est dédiée. Les auteurs ont été formidables car ils ont réussi à trouver quelque chose de cohérent pour qu'on puisse finir avec lui et que ce soit notre manière à nous d'honorer sa mémoire. Mais c'est quelqu'un que je regrette beaucoup. Et son "départ" fait vraiment relativiser plein de choses.

    Christophe Charzat / TF1

    La saison 9 était sûrement l'une des plus réussies de Profilage, notamment par rapport à tout ce qu'on apprenait sur le passé de Rocher. Est-ce qu'après tant d'années passées dans une série on appréhende une possible baisse de qualité lorsqu'on se lance dans une nouvelle saison ?

    Oui, on espère toujours que la suite sera aussi bonne et malheureusement ça ne nous appartient pas en tant qu'acteurs. Mais les auteurs ne nous ont jamais fait défaut. J'ai toujours été très attaché à cette série donc j'avais hâte de reprendre. Et je n'avais pas vraiment de crainte cette année car je savais que l'arrivée de Tamara et du personnage d'Elisa allaient apporter des choses différentes, inédites. C'était plutôt exaltant. La seule chose que j'aurais aimé c'est qu'on tourne davantage d'épisodes, mais c'était compliqué étant donné les circonstances. Parce que souvent le public trouve que la diffusion passe un peu vite. Mais en saison 11 on essaiera sûrement de tourner un peu plus d'épisodes.

    Et justement, cette saison 11, est-ce que vous savez déjà si elle se fera ?

    C'est dans les tuyaux oui, l'écriture va bientôt commencer.

    En 2017 vous nos disiez "Tant que Profilage aura besoin de moi, je serai là". Trois ans après, c'est toujours vrai ? Vous ne ressentez aucune lassitude ?

    Aucune. Chaque année je suis davantage conscient de ce qui se passe dans ma vie. L'année 2019 a été très particulière, pour tout un tas de raisons, mais je reste très attaché à Profilage et je n'ai aucune envie d'arrêter. Et tourner la saison 11 fait partie de mes principaux projets pour 2020. Je trouve que la série ne s'essouffle pas du tout. Elle n'est plus à l'image des premières saisons mais ce n'est pas grave au fond, elle a su se réinventer. Je n'ai pas du tout l'impression de tourner en rond. Et ça, ça change tout. Donc pourquoi arrêter ?

    Vous aviez jouez dans Coup de foudre à Bora Bora sur TF1 il y a deux ans. Est-ce que vous continuez de parler avec la chaîne d'autres projets éventuels en parallèle de Profilage ?

    Oui, bien sûr. J'aime beaucoup la comédie et l'exercice de la comédie romantique sur le Coup de foudre ça m'avait beaucoup plu. Je suis très client et c'est quelque chose que j'aime faire donc si on me propose un autre projet du même style demain je signe sans hésiter. Là j'ai un projet avec TF1 qui est en cours d'écriture, mais pour le coup ce n'est pas une comédie romantique. C'est un gros truc, mais je ne peux pas en dire plus pour le moment.

    Propos recueillis le 22 janvier 2020 à Paris.

    La bande-annonce de la saison 10 de Profilage qui continue ce soir sur TF1 :

     

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