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    Downton Abbey, de la série au film : "La transition a été naturelle"

    Moins de quatre ans après la fin de l'aventure sur petit écran, c'est au cinéma que "Downton Abbey" fait son retour, et son réalisateur Michael Engler revient avec nous sur ce grand saut.

    Universal Pictures International France

    Le 25 décembre 2015, Downton Abbey tirait sa révérence sur petit écran, à l'issue de sa sixième saison. Mais les adieux n'étaient que temporaires puisque la série est aujourd'hui de retour. Et au cinéma qui plus est, grâce au créateur et scénariste Julian Fellowes, et au réalisateur Michael Engler. Aux commandes de quatres épisodes du show (dont le series finale), il rempile derrière la caméra pour les besoins du long métrage, et revient avec nous sur cette aventure.

    AlloCiné : L'idée d'un film "Downton Abbey" flotte dans l'air depuis la fin de la série. Mais quand a-t-elle commencé à se concrétiser ?

    Michael Engler : Je pense que c'était il y a un peu moins de deux ans. Lorsque le scénario était terminé et que nous cherchions un moment auquel tout le monde était disponible en même temps. Après la fin de la série, chacun est parti faire autre chose de son côté et était réparti tout autour du monde, sur d'autres projets. Et moi je suis arrivé très tard, juste avant que nous ne commencions vraiment.

    En voyant le film, vous semblez avoir été confronté à un double-défi : donner au film un aspect cinématographique, tout en restant fidèle à ce qu'est la série. Vous a-t-il été compliqué de trouver l'équilibre entre ces deux aspects ?

    Pas vraiment, car bon nombre de spectateurs trouvaient que la série avait un aspect cinématographique. La transition vers quelque chose de plus gros a, en quelque sorte, été naturelle, car elle nous permettait de raconter plus de choses, avoir plus de profondeur. L'échelle de monde de Downton Abbey nous a même paru plus évidente. Passer du petit au grand écran a, d'une certaine façon, été facile. Le récit et la façon de faire vivre les personnages au cinéma, sur le plan émotionnel, c'était un peu plus délicat. Pas forcément compliqué, mais il nous a fallu du temps pour déterminer quels aspects du vocabulaire filmique de la série était à conserver et ce qu'il fallait changer, ainsi que les zones dans lesquelles nous pouvions être plus joueurs, cinématographiquement parlant, et plus variés.

    Nous ne voulions pas que les gens aient l'impression d'être face à un autre épisode de Downton Abbey

    Qu'est-ce qui a été le plus difficile pour vous : trouver des manières d'accueillir de nouveaux membres du public, ou plaire aux fans de la série ?

    Je voulais m'assurer que quinconque aille voir le film, fan de Downton Abbey ou non, puisse trouver un moyen de rentrer dedans, et apprécier l'histoire et les personnages. En sachant que plus votre histoire avec la série est grande, plus vous retirerez de choses du film, car vous comprendrez davantage de références subtiles, et certains aspects dans les comportements et personnalités des personnages. Car vous savez d'où ils viennent et comment ils en sont arrivés là. C'était assez compliqué de parvenir à cela, mais Julian a résolu la plupart de ces problèmes dans le scénario, en rappelant doucement aux gens d'où chacun venait, ce qu'il avait fait et ce qu'il se passait la dernière fois que nous avons vu les personnages. Ce qui était également une façon de les présenter aux nouveaux fans.

    C'est aussi une manière de nous rappeler que le succès de "Downton Abbey" repose avant tout sur ses personnages.

    C'est vrai. La série est un drame familial où les domestiques forment une famille, et les membres de la famille qui vit dans la maison sont en quelque sorte des domestiques pour le domaine. Tout le monde fait partie d'une seule entreprise, d'une famille. Tout le monde est affecté par ce qui arrive aux autres, car tout le monde s'investit envers les autres.

    Dans le film comme dans la série, la maison fait aussi partie des personnages tant elle est devenu iconique. Et il paraît logique que la question de son avenir soit au coeur du récit ici.

    Exactement, nous ne voulions pas que les gens aient l'impression d'être face à un autre épisode de Downton Abbey. L'idée était de nous poser la question de ce qu'un tel domaine représente, sur le plan culturel, politique et économique, et dans un monde qui change. Il fallait aussi que les histoires que l'on raconte changent, que la façon de les raconter change au même titre que les personnes que l'on inclut dedans.

    Universal Pictures International France

    Le film n'est pas un épisode de plus, mais il donne l'impression qu'il aurait fallu une saison entière pour raconter toute son histoire dans les détails. Vous a-t-il fallu couper beaucoup de choses pour faire en sorte que cela se fasse en deux heures ?

    Pas tant que cela. Et nous n'avons pas fait de coupes pour des questions de durée puisque Focus Features nous a rassurés dès le début en disant qu'ils n'avaient pas de demande précise à ce sujet. Ils voulaient que nous fassions les choses bien et que les fans soient satisfaits, en sachant que nous avions beaucoup d'histoires à raconter. Donc ils préféraient que nous nous assurions que tout fonctionne avant de se soucier de la durée. Nous n'avons donc pas fait de coupes pour réduire la durée, mais plus pour enlever des moments d'exposition qui nous semblaient nécessaires mais ne l'étaient en fait pas, des scènes qui n'avaient finalement pas l'impact espéré car l'émotion recherchée ou le noeud d'une relation avaient déjà été exposés.

    Julian était tellement ambitieux dans sa manière de vouloir raconter une grosse histoire qui en contenait plein de petites qu'il a tenu à s'assurer que personne ne serait lésé. Mais plus le projet avancait, et plus nous avons réalisé que chaque personnage ne nécessitait pas d'être développé de façon égale. C'est même ce qui nous a permis de trouver un rythme satisfaisant au sein du récit, avec des intrigues sur lesquelles nous devions nous attarder tandis que d'autres étaient plus secondaires.

    Vers la fin du film, un personnage prononce la réplique suivante : "Il est temps pour moi de partir". Est-ce également la série qui parle, pour signifier la fin de "Downton Abbey" ?

    Je ne sais pas et je ne peux pas parler à la place de Julian sur ce sujet. C'est lui qui a créé ce monde entier, plein de personnages dont les histoires et vies continuent, qui ont connu des développements et des changements. S'il a envie de raconter d'autres histoires, cela pourrait continuer. Mais cette réplique souligne surtout le fait que les personnages vivent un changement d'ère, et que Downton va devoir changer pour perdurer. Car il leur est impossible de continuer sans tenir compte des changements que le monde traverse.

    Les retrouvailles avec "Downton Abbey", c'est dès ce mercredi 25 septembre au cinéma :

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