De quoi ça parle ?
L'histoire vraie de Marie, une adolescente accusée d'avoir menti sur le fait d'avoir été violée, et de l'enquête menée par deux détectives.
Créée par Susannah Grant, avec Kaitlyn Dever, Toni Collette et Merritt Wever.
Disponible sur Netflix à partir du 13 septembre.
Ça ressemble à quoi ?
Ça vaut le coup d'oeil ?
Il faut prendre le temps d'apprécier Unbelievable comme il se doit. La série est adaptée de l’histoire vraie d’une adolescente de 18 ans accusée par la police et par ses proches d'avoir inventé son viol. Deux ans après l'agression de Marie, deux inspectrices se lancent sur la piste d’un violeur en série et font le lien avec son témoignage. L'affaire a été relatée par T. Christian Miller and Ken Armstrong dans l'article An unbelievable story of rape publié dans The Marshall Project récompensé par un prix Pulitzer et racontée dans le podcast Anatomy of Doubt, les deux sources principales de la série.
Créée par une femme, Susannah Grant, Unbelievable se déploie tout en finesse et en sobriété et s'attache particulièrement à mettre en scène le traumatisme des victimes, notamment celui de Marie : on étouffe avec elle, on ressent son angoisse, sa solitude et son désespoir de ne pas être crue. Le premier épisode pose le décor et les bases de cette terrible injustice puis, peu à peu, on bascule dans l'enquête, sans jamais perdre de vue ce que traverse la jeune fille.
Dans ce Mindhunter au féminin, qui rappelle également nombre d'épisodes de New York Unité Spéciale, c'est le female gaze qui prime : le regard des femmes, qu'elles soient victimes ou enquêtrices. Devant la caméra, les comédiennes sont impeccables. Kaitlyn Dever, qui incarne Marie et que l'on a vue récemment dans Booksmart sur Netflix, est bouleversante et juste. Toni Collette, qui surjoue un peu le côté badass dans ses premières apparitions, finit par former un tandem très attachant avec Merritt Wever, qui se révèle absolument parfaite dans le rôle de cette flic à la fois douce et pugnace, toujours à l'écoute des victimes.
Unbelievable évoque également la série d'Ava DuVernay Dans leur regard, en cela qu'elle propose une relecture des événements du point de vue des laissés pour compte tout en réhabilitant les victimes d'un système terriblement faillible. Malgré tout, la série n'oublie jamais de montrer qu'en écoutant mieux, en formant correctement les policiers - ici, à recueillir les plaintes pour viol -, en laissant de côté les préjugés, on peut éviter que de tels drames se reproduisent.