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    De Once Upon a Time à Mindhunter, Charles Manson fascine toujours autant

    Entre Once Upon a Time… In Hollywood et Mindhunter, sortis à quelques jours d’écart, Charles Manson fait définitivement l’actualité. Mais c’est la série Netflix qui en fait un portrait plus abouti.

    Des cheveux longs, un regard fou et tout un mythe autour de lui. Entre le dernier film de Tarantino – Once Upon a Time … In Hollywood – et la nouvelle saison de Mindhunter (disponible sur Netflix), Charles Manson est de nouveau sur le devant de la scène. Reconnu coupable en 1971 d’avoir commandité le meurtre de sept personnes (dont l’actrice Sharon Tate), son profil psychologique a passionné les experts. Si le long-métrage de Tarantino ne montre pas l’influence qu’a eu ce gourou sur les jeunes hippies qu’il réunissait autour de lui, la série produite par David Fincher propose un vrai portrait de Manson et le met en scène le temps de quelques minutes mémorables.

    L’avant Mindhunter

    Fait amusant : c’est le même acteur, Damon Herriman, qui prête ses traits à Charles Manson dans le film et dans la série. Celui-ci n’apparaît que brièvement dans le film de Tarantino – le temps d’un plan où on le voit errer près de la maison de Sharon Tate et Roman Polanski. Il sera ensuite nommé "Charlie" par les hippies qui vivent en communauté au ranch de Spahn - ancien lieu de tournage de westerns. Si le spectateur devine l’influence qu’a ce "gourou" sur ses adeptes, Tarantino ne montre rien de son endoctrinement. Après tout, son Once Upon a Time… In Hollywood n’a pas pour but de nous raconter le meurtre de Sharon Tate mais de faire une carte postale de l’année 1969. A aucun moment le spectateur n’entendra dans le film les mots "Manson" ou "Manson Family". Si le réalisateur s’offre quelques libertés, certains aspects sont repris – notamment lorsque les hippies (Margaret "Pussycat" Qualley en tête) prononcent à plusieurs reprises le mot "porc", clin d’œil au fameux tags ("mort aux porcs", "porcs politiques") qui seront laissés sur les scènes de crime.

    Sony Pictures Releasing France

    Tête à tête avec un tueur 

    Mindhunter raconte les débuts du profilage. Adaptée d’un livre écrit par John E. Douglas et Mark Olshaker, les deux agents précurseurs de cette méthode, la série Netflix nous aide à rentrer dans la tête de tueurs en série tels qu’Ed Kemper ou David Berkowitz ("le fils de Sam"). L’action de la saison 2 se déroule à la fin des années 70, alors que le meurtre d’une vingtaine d’enfants noirs à Atlanta fait la Une de l’actualité. Entre deux enquêtes, les agents Ford (Jonathan Groff) et Tench (Holt McCallany) décident de rencontrer en prison Charles Manson. Moins de 10 ans après son arrestation, le criminel fascine toujours autant l’opinion. Nombreux sont ceux qui veulent comprendre qui il est et comment il a pu avoir autant d’influence… Et s’il est vraiment coupable de ce qu’on l’accuse. C’est un Manson barbu et vieillissant qui apparaît devant les deux agents. En dépit de sa petite taille, le criminel tient à dominer ses deux interlocuteurs en s’essayant sur le dossier de sa chaise. 

    Durant 10 minutes, l’homme niera en boucle les accusations qui lui seront reprochées, tout en remettant en cause les notions d’endoctrinement et de "Manson Family". Il rejettera même la faute sur trois de ses « enfants », qui ont voulu tuer pour faire libérer l’un des leurs, Bobby Beausoleil, en imitant son mode opératoire (et ainsi faire croire à la police qu’il était innocent). Dans les faits, deux théories s’opposent : celle du procureur Bugliosi qui publiera l’ouvrage Helter Skelter : The True Story of the Manson Murders et celle de Tom O’Neill, qui dans son livre Chaos : Charles Manson, the CIA, and the Secret History of the Sixties remet en doute plusieurs théories contre le criminel (dont celle sur la guerre raciale qu’il voulait lancer).

    Si Ford ne semble pas insensible au discours de Manson, Tench lui dit clairement que ce sont des foutaises : "Vous êtes un lâche, un lâche qui n’accepte pas ses responsabilités", lui lance-t-il alors. Le rapport de force entre les deux hommes s'inverse alors. Manson prend l’ascendant psychologique sur Tench : "[…] Vous souffrez visiblement et vous espérez que ça ne se voie pas". L’agent du FBI décide alors de mettre un terme à l’entrevue.

    Mindhunter réussit en quelques minutes à brosser le portrait d’un criminel fou, mais qui sait tirer profit des faiblesses des autres (Au même titre qu’Ed Kemper, qui a réussi à rentrer dans la tête de Ford la saison dernière). Et l’histoire des lunettes volées prouve une nouvelle fois que l’homme est prêt à tout pour avoir le pouvoir. Sans pour autant vouloir prendre parti sur le cas Manson et sans vraiment rentrer dans les détails plus pointus de l’affaire, la série Netflix livre un instantané du personnage, suffisamment complet et nuancé pour permettre au spectateur de se faire sa propre opinion…

     

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