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    Nevada : Matthias Schoenaerts raconte son face à face avec un cheval sauvage

    Dans "Nevada", en salle depuis mercredi, Matthias Schoenaerts interprète un détenu à qui on propose d'intégrer un programme de réhabilitation grâce au dressage de chevaux sauvages. Un défi pour l'acteur, qui n'était jamais monté à cheval. Rencontre.

    Ad Vitam

    AlloCiné : Qu'est-ce qui vous a séduit dans ce projet atypique ?

    Matthias Schoenaerts : J'ai rencontré Laure par hasard au festival de Venise, où je présentais The Danish Girl et A Bigger Splash. Elle parlait de son projet de réaliser Nevada et on a décidé de travailler ensemble. Ce qui m'a séduit, c'est la passion de Laure, mais aussi le sujet, l'urgence de la thématique. C'est très actuel aux Etats-Unis. Et le défi qu'on me propose en tant que comédien, car c'est quand même quelque chose à jouer !

    Comment s'est passée la préparation, je crois que vous ne montiez pas à cheval ?

    Ah non, pas du tout ! Je ne vais pas dire que c'était dur, il y a des choses beaucoup plus dures, mais ce n'était pas facile. C'est assez effrayant, de se retrouver face à cheval sauvage. La plupart du temps, sur un tournage, quand on travaille avec des chevaux, ce sont des animaux très dociles. Être face à un cheval qui n'a jamais été touché par un être humain, c'est une autre histoire. C'était un trip [sic], mais j'adore ce genre d'expériences.

    Vous êtes un cavalier confirmé désormais ?

    Non, je ne dirais pas ça, déjà parce que je n'ai pas vraiment le temps de monter à cheval, mais je suis fasciné, ça c'est sûr.

    Avez-vous regardé des westerns ou des films de prison pour préparer le rôle ?

    Non, pas du tout, je m'inspire très rarement d'autres films. Je m'inspire de la vie, de l'être humain. On a visité plusieurs prisons de haute sécurité, passé beaucoup de avec des prisonniers qui se sont retrouvés enfermés pendant dix ans, vingt ans, trente ans, voire quarante ans. C'est ça qui m'a touché, j'ai compris certaines choses, parfois sans les comprendre tout à fait.

    Ad Vitam

    Le film a été beaucoup soutenu par Robert Redford, est-il venu sur le tournage ?

    J'avais tourné un film un an avant Nevada avec Robert Redford [Nos âmes la nuit], donc je l'avais déjà croisé. Non, il n'est pas venu sur le tournage, mais on avait un contact téléphonique avec lui.

    Comment définiriez-vous Laure en tant que réalisatrice ?

    Je ne peux pas parler dans l'absolu car un artiste, c'est toujours en mouvement et dans un état de changement permanent, mais à ce moment-là, je la sentais très instinctive, très passionnée. Vraiment, très passionnée, et c'est la chose la plus importante. Quand on sent que quelqu'un aime vraiment ce qu'il est en train de faire, ça donne une autre énergie et on a envie de s'engager.

    Et jouer avec une légende comme Bruce Dern, c'était comment ?

    Oh, j'ai adoré ! Bruce est tellement excentrique, même à son âge, il est vif, il a un humour incroyable et c'est un comédien qui est sans arrêt en mouvement : il improvise, il est très présent, j'adore ça ! Il racontait des anecdotes, il a quand même tourné avec John Wayne, c'est un monstre !

    Pendant le tournage, le plus indomptable, c'était le cheval ou c'était vous ?

    C'était le cheval !

    Ad Vitam

    Vous avez été révélé par Bullhead. Le rôle de Roman est peut-être à ce jour votre rôle le plus proche de celui de Jacky Vanmarsenille dans Bullhead. Qu'en pensez-vous ?

    Oui, peut-être. J'aime bien ce personnage un peu mythique qui n'arrive pas à s'exprimer, qui ne trouve pas sa place dans le monde, parce que je pense que c'est une réalité pour la plupart des gens. Ce genre de personnage symbolise pour moi la plus grande part de l'humanité. Le contexte est complètement différent, mais j'aime explorer des personnages qui nous feraient détourner le regard dans la vraie vie si on les croisait dans la rue. Ça donne une dimension politique à notre travail.

    Vous aimez jouer des personnages qui parlent peu, non ?

    J'ai fait beaucoup de choses différentes, mais c'est ce genre de personnages qui marquent les gens et c'est vrai que ça me plaît, et je crois que j'essaie de dire quelque chose à travers ça. Je ne sais pas trop quoi d'ailleurs, mais je pense que c'est un truc très personnel. Pour moi, c'est ce qui se rapproche le plus de la véritable condition humaine. Et quand elle n'est pas liée à la parole, l'expression devient plus universelle. Quand on a fait Bullhead, qui est un film ancré dans un contexte très spécifique, qui est le monde agricole flamand, il y a des gens en Amérique du Nord, en Afrique du Sud ou en Asie, qui se sont sentis liés au personnage. On se rend compte que l'âme de l'histoire est universelle.

    Vous disiez que vous adorez les défis. Quels sont les prochains défis que vous aimeriez relever ?

    Il y a plein de choses que j'ai envie de faire, mais pas nécessairement avec des rôles. J'aimerais bien réaliser un film, une série, j'aimerais retourner au théâtre. Ce sont des projets en développement. J'ai plein d'envies !

    La bande-annonce de Nevada :

     

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