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    Les Ombres rouges sur C8 : que vaut la saga événement avec Manon Azem et Nadia Farès ?

    "Les Ombres rouges", nouvelle série événement de C8 emmenée par Nadia Farès, Manon Azem, et Lannick Gautry, débute ce mardi 12 mars. Cette saga hivernale a divisé la rédaction. Découvrez notre avis.

    Fabien Malot/FAM/GTV/C8

    De quoi ça parle ?

    1993. Clara Garnier, 5 ans, est enlevée. Ses ravisseurs demandent contre sa libération une énorme somme d’argent. L’échange de la rançon se termine en bain de sang : la mère de Clara est tuée et l’enfant ne réapparaitra jamais. Vivante ou morte, le mystère s’installe, provoquant un traumatisme dans la région et dans sa famille, l’une des plus fortunées de la Côte d’Azur.

    25 ans plus tard, Aurore Garnier, la sœur aînée de Clara, est devenue officier de police. À l’occasion d’une enquête, elle découvre que Clara est toujours vivante mais vit sous une autre identité sans connaître ses origines. Aurore va tout mettre en œuvre pour que Clara retrouve sa famille. Mais ce retour inespéré va déclencher une série d’événements violents et faire remonter à la surface des secrets de famille que chacun pensait enfouis à jamais…

    Chaque mardi à 21h sur C8 à partir du 12 mars (6x52 min.)

    À quoi ça ressemble ?

    C'est avec qui ?

    Après avoir tenu l'un des rôles principaux de Marseille sur Netflix, Nadia Farès (Les Rivières pourpres, Nid de guêpes) est de retour sur le petit écran dans la peau d'Aurore Garnier, l'héroïne flic de la saga Les Ombres rouges, qui reste hantée par la disparition de sa petite soeur il y a 25 ans et qui va tout faire pour découvrir la vérité. Face à elle, c'est Manon Azem, notamment connue des téléspectateurs de TF1 pour sa participation aux séries Section de recherches et La Mante, et également vue au cinéma dans Gangsterdam et Burn Out, qui campe justement Clara, cette soeur disparue qui refait tout à coup surface dans la vie de sa famille, bien qu'elle ignore tout de son passé.

    Le reste du clan Garnier est notamment composé des frères d'Aurore et de Clara, Gabriel et Frédéric, incarnés respectivement par Lannick Gautry (Le Tueur du lac, Noces rouges) et Raphaël Lenglet (Candice Renoir), et du patriarche Jacques, joué par Antoine Duléry. Une jolie brochette de comédiens à laquelle s'ajoute, entre autres, Mhamed Arezki (Infidèle), qui retrouve donc pour l'occasion Raphaël Lenglet, son ancien acolyte de la série Les Bleus : premiers pas dans la police.

    Notre avis

    POUR

    Cette année, la saga de l'été est en avance sur C8 puisque Les Ombres rouges, qui allie soap et intrigue policière, réunit tous les élements du genre de manière assumée. Secrets de famille, passé qui ressurgit, meurtres en veux-tu en voilà, révélations en chaîne, décor méditerranéen ensoleillé, tout y est. Et la bonne nouvelle pour les fans des grandes sagas et des histoires de familles torturées c'est que Les Ombres rouges, créée par Sébastien Le Délézir et co-produite par H2O Productions, la société de production de Cyril Hanouna, se révèle très vite addictive et plutôt bien ficelée. Loin des récentes déceptions La Vengeance aux yeux clairs (sur TF1) ou Noces rouges (sur France 3), dont le scénario faiblard était à déplorer.

    Nadia Farès effectue un joli retour gagnant dans la peau d'Aurore Garnier, tandis que le reste du casting s'en sort également globalement très bien, Manon Azem, Mhamed Arezki, et Rémi Pedevilla (qui incarne Romain, le mari d'Aurore) en tête. Les Ombres rouges se paye même le luxe d'offrir une partition intéressante à jouer à quasiment tous ses comédiens, qui ont ainsi l'occasion de briller au moins une fois au fil des six épisodes, ce qui est assez rare pour être souligné. Évidemment, certains clichés et certaines grosses ficelles inhérents à la saga sont présents, mais c'est aussi ce qui fait le charme du genre et devrait ravir les amateurs du genre. D'autant plus que l'intrigue haletante ne lésine pas sur les twists et se permet parfois une certaine audace, comme à la fin de l'épisode 5, qui rebat les cartes d'une manière qu'on n'avait pas vue venir. Bref, malgré quelques imperfections et un final un poil décevant dans sa résolution, Les Ombres rouges s'impose comme une saga hivernale qui tient quasiment toutes ses promesses et se dévore avec plaisir.

    Jérémie Dunand

    Fabien Malot/FAM/GTV/C8

    CONTRE

    La saga proposée par C8 était un pari ambitieux pour la chaîne de la TNT, qui s'ouvre désormais à la fiction originale. Force est de constater et de saluer le soin tout particulier apporté à l'esthétique (le chef opérateur a travaillé sur SKAM France, également produite par Banijay Studios), le casting de comédiens solides, tous familiers des séries dramatiques et du genre policier, et une intrigue assez rondement menée pour nous accrocher dès les premiers épisodes. Mais bien que la chaîne fasse partie du groupe Canal+, qui a à coeur de féminiser son audience en montrant plus d'héroïnes contemporaines dans ses créations, le mémo n'est visiblement pas allé jusqu'aux bureaux de C8. Les Ombres Rouges n'épargne aucun de ses personnages féminins, malgré des performances honorables de la part de Nadia Farès en grande soeur meurtrie et Manon Azem en héroïne en quête de vérité sur son passé. Chaque femme y est systématiquement dévalorisée ou punie de ses agissements au fil des épisodes : Aurore Garnier est une mauvaise mère aux yeux de son mari, trop absorbée par son travail et le fantôme de sa soeur (pour lui signifier son mécontentement, il se console en couchant avec sa collègue de travail); Clara subit passivement le comportement violent de son compagnon colérique et vénal; l'épouse de Jacques tombe dans le stéréotype de la marâtre en reprochant à Aurore d'empêcher son père de se consacrer à sa "nouvelle" famille...

    Tandis que les hommes du clan Garnier prennent de grandes décisions sur les affaires de la famille et ourdissent des complots en coulisses, les femmes, y compris les héroïnes, subissent les dommages collatéraux de leurs décisions ou bien se nuisent entre elles. Sans rien pouvoir révéler des rebondissements de la série et de son dénouement, on est soufflés par tant d'acharnement sur l'ensemble des personnages féminins et les stéréotypes qui y sont associés (l'adolescente superficielle et égoïste, la maîtresse érotomane et malveillante) alors que les hommes qui la composent, bien loin de briller par leur sens moral, finissent toujours par s'en tirer et se tressent leurs propres lauriers. On s'attendait à ce que la saga de C8 pêche par son manque de moyens, avec un budget alloué forcément plus faible que sur les grandes chaînes; elle nous surprend au contraire par une totale déconnexion des enjeux de représentation des rapports hommes/femmes à l'écran. En 2019, c'est bien dommage. 

    Julia Fernandez

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