Mon compte
    The First : Beau Willimon voulait "raconter un voyage sur Mars vu du côté de l'humain"
    Clément Cuyer
    Clément Cuyer
    -Journaliste
    Clément Cuyer apprécie tous les genres, du bon film d’horreur qui tâche à la comédie potache. Il est un "vieux de la vieille" d’AlloCiné, journaliste au sein de la Rédaction depuis maintenant plus de deux décennies passionnées. "Trop vieux pour ces conneries" ? Ô grand jamais !

    Rencontre avec l'Américain Beau Willimon, le créateur de la série SF "The First" portée par Sean Penn, dont l’intégrale est disponible en exclusivité en France sur OCS.

    Alan Markfield/Hulu

    Avec The First, dont l’intégrale est disponible en exclusivité en France sur OCS, Beau Willimon, le créateur de House of Cards, plonge le téléspectateur dans un futur proche, au moment où l'homme se lance dans la colonisation interplanétaire, la série s'intéressant plus particulièrement à la première mission sur Mars. AlloCiné a eu le privilège de s'entretenir avec l'Américain pour évoquer ce show ambitieux mêlant SF et aventure humaine, qui donne à Sean Penn l'occasion d'une première réussie sur petit écran.

    AlloCiné : Faut-il un peu être un rêveur pour mettre en chantier une série comme "The First" ?

    Beau Willimon : Oui, absolument. Car finalement, c'est presque aussi compliqué que d'aller sur une autre planète ! (rires) Plus sérieusement, pour une série comme celle-ci, on ne peut pas se reposer sur ce qu'on a accompli, on doit également rêver à ce que nous n'avons pas encore accompli.

    Est-ce que vous avez toujours été attiré par l'espace, les voyages interplanétaires ?

    Je suis trop jeune pour avoir assisté au premier pas sur la Lune, je suis né en 1977, mais oui, j'ai toujours été intéressé par les voyages dans l'espace et par la science. Quand j'étais à l'université, je voulais devenir physicien. Mais je n'étais pas assez bon, donc je suis passé de la science à l'art. D'une certaine façon, la science et l'art sont assez similaires, ils requièrent tous deux beaucoup d'imagination et de persévérance malgré les erreurs.

    Mon père était dans la Marine et ce qu'il faisait toute la journée était quelque chose de mystérieux pour moi. Un jour, je n'étais encore qu'un garçon lorsqu'il m'a emmené dans son sous-marin. J'ai vu tous les équipements high-tech, c'était magique d'imaginer l'engin plonger dans les profondeurs de l'océan. C'était un peu comme être dans un vaisseau spatial, le sous-marin allait sous la surface de l'eau et ça me semblait être le paradis. Ca m'a inspiré pour The First.

    Plus qu'une intrigue de conquête spatiale, "The First" aborde les relations humaines et familiales...

    Effectivement, c'est l'histoire de la première mission humaine sur Mars, mais nous nous sommes concentrés sur l'aspect humain. Nous voulions raconter un voyage sur Mars vu du côté de l'humain. Pour le faire, vous faites face à tout un tas d'obstacles. Pas seulement techniques, mais surtout émotionnels et psychologiques.

    Ces personnes qui accomplissent des choses extraordinaires ne sont pas surhumaines. Ce sont des hommes et des femmes ordinaires comme vous et moi, qui ont des familles, qui sont confrontées aux mêmes traumas, aux mêmes négligences, à l'amour, à la joie... Pour moi c'était très intéressant : comment des personnes ordinaires parviennent-elles à accomplir des choses extraordinaires, et quels sacrifices doivent-elles faire pour y parvenir ?

    Alan Markfield/Hulu

    Quel a été le plus gros challenge sur le show ?

    Sans doute de représenter le futur proche. Si je raconte une histoire qui se passe dans cent ans, je peux imaginer des gens qui se téléportent, qui voyagent dans le temps, et on se dit que d'ici là on aura trouvé la solution. Mais quand je raconte une histoire, comme celle de The First, qui se passe dans treize ans, on doit sentir que c'est à portée de main. Donc le monde que vous regardez est légèrement différent. On s'est concentré sur la manière dont les nouvelles technologies allaient se développer dans le futur proche, mais en gardant la sensation que c'est déjà un peu là, en trouvant cet équilibre subtil. Sur le plan émotionnel, faire le portrait honnête d'un coeur d'astronaute a également été une sorte de défi. Ils ressentent la même chose que nous mais ont aussi ce courage, cette concentration, qui sont extraordinaires.

    Avec "The First", Sean Penn obtient son premier rôle principal dans une série. Quel genre de comédien est-il ?

    C'est bien sûr l'un des comédiens les plus talentueux de sa génération. Il amène un engagement et une concentration sur le rôle qui sont assez extraordinaires. Il est généreux de son talent. Quand il travaille avec d'autre acteurs, il est à fond avec eux dans le moment présent. Il les écoute vraiment, il réagit à ce qu'ils jouent, c'est l'essence du jeu et de la découverte.

    Sean a aussi beaucoup d'expérience en tant que réalisateur et producteur, donc je pense qu'il comprend la globalité de toute la série au-delà du simple jeu. Sa perspicacité sur le scénario ou la mise en scène était toujours inspirante. Nous avions de grandes discussions sur les scripts et j'ai toujours prêté attention à ses remarques pour améliorer l'histoire.

    Paul Schiraldi/Hulu

    La série "The First" se dévoile au public presque en même temps que le film "First Man". Les voyages dans l'espace deviennent-ils un sujet à la mode ?

    Il y a eu un regain d'intérêt pour les voyages dans l'espace ces dernières années. C'est en partie dû à des entreprises privées qui ont fait un tel bond technologique en quelques années que ça fait à nouveau partie de l'imaginaire collectif. Je n'ai pas encore vu First Man et il doit certainement y avoir des points communs entre nos deux histoires, mais les principales différences sont que le film regarde le passé alors qu'avec notre série, nous anticipons l'avenir. De plus, nous ne nous concentrons pas sur la trajectoire d'un homme, mais sur un ensemble d'hommes et de femmes, de milieux différents, qui sont nécessaires à l'accomplissement d'une telle mission.

    Réfléchissez-vous à une saison 2 pour "The First" ?

    Nous avons évidemment l'ambition de mener l'histoire plus loin. Mais pour l'instant, nous sommes concentrés sur la sortie de cette première saison, et nous verrons bien... Si elle plaît à suffisamment de monde, alors nous pourrons penser à la saison 2.

    Propos recueillis par Clément Cuyer le vendredi 12 octobre 2018

    La bande-annonce de "The First" :

     

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top