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    Ant-Man et la Guêpe : le premier Marvel féminin
    Caroline Langlois
    Caroline Langlois
    -Responsable vidéos
    Caroline Langlois a eu un parcours classique. Les Visiteurs le dimanche soir en famille, la cassette de Titanic en boucle le week-end. Jarmusch et Hitchcock en sortie scolaire. La première galoche devant Spider-Man 2. Et puis les nuits blanches avec Lost, les répliques culte de Friends...

    Ant-Man et la Guêpe marque un tournant dans l'évolution du cinéma des studios Marvel et ce grâce à la place qu'il donne aux personnages féminins dans son intrigue. La suite des aventures de l'homme-fourmi est en salles dès aujourd'hui.

    Marvel

    Qu'elles soient assistantes (Pepper Potts dans Iron Man), scientifiques (Jane Foster dans Thor) ou acolytes fondues dans la masse (La Veuve noire dans Avengers ou Gamora dans Les Gardiens de la Galaxie), les héroïnes de l'écurie Marvel ont toujours tenu un rôle secondaire. Effacées au profit d'un personnage principal masculin, ces comparses ont systématiquement une importance capitale pour la progression de l'intrigue et, soyons honnêtes, finissent bien souvent par n'être qu'un objet d'affection. Si la donne promettait d'être changée avec le projet de film autour de la Veuve noire - que l'on attend toujours - ou la sortie en 2019 de Captain Marvel, il se pourrait qu'Ant-Man et la Guêpe soit le premier du MCU à marquer un tournant dans cette dynamique.

    La Guêpe

    C'est le vingtième long-métrage de l'Univers Cinématographique Marvel et, incidemment ou non, La Guêpe est le premier personnage féminin à donner son nom à un titre de film. Titre - et lead - qu'elle partage certes avec Ant-Man mais ce petit pas est loin d'être négligeable. D'autant qu'elle est davantage mise en avant sur l'affiche sur laquelle elle est présentée de face, dominant nettement son partenaire. Un ascendant confirmé par l'intrigue de ce deuxième volet qui voit Hope Van Dyne initier et mener la mission qui amènera Scott Lang, assigné à résidence, à renfiler le costume. Et ce développement n'est pas sans déplaire à son interprète, Evangeline Lilly, qui a confié à Collider : "Kevin Feige [directeur et producteur de Marvel Studios] n'avait pas de boule de cristal. Ils ne savait pas que les mouvements Me Too et Time's Up se profilaient quand il a lancé cette franchise. Mais ce film s'accorde avec cette grande révolution culturelle. Je suis très fière de faire partie de ce moment et d'avoir la responsabilité d'amorcer l'évolution du MCU vers plus de reconnaissances pour les femmes." Selon Kevin Feige, la présentation du costume de La Guêpe dans la scène finale de Ant-Man constitue sans doute l’une des ses fins préférées parmi tous les films du studio. "Je pense parler au nom de tous en disant qu’il était grand temps d’intégrer une super-héroïne au MCU. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi d’intituler le film Ant-Man et la Guêpe."

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    Ghost

    Neuf mois après le pionnier Thor : Ragnarok, c'est au tour d'Ant-Man et la Guêpe de s'offrir un antagoniste féminin. Ce personnage mystérieux apparaît comme une menace à la mission sauvetage des héros, motivé par ses propres intérêts. Dans les comics, Ghost n'a jamais combattu Ant-Man, c'est un mercenaire solitaire qui n'a pour but que de mener la vie dure aux magnats et évolue dans l'univers d'Iron Man. Si son identité n'a jamais été révélée, il est tout de même précisé qu'il s'agit d'un homme. C'est pourtant la comédienne Hannah John-Kamen qui se glisse dans le costume du "vilain" de ce volet. Un changement que le réalisateur Peyton Reed a évoqué ainsi : "Le personnage de Ghost pouvait être homme ou femme mais il nous semblait plus intéressant de caster une actrice. Son pouvoir primaire est la dématérialisation, ce qui lui permet de traverser les murs." Etant présenté ainsi dans les BD et ne bénéficiant pas de véritable histoire, sa masculinité n'a jamais été constitutive de son identité. D'où cette prise de liberté dans l'adaptation de son personnage à l'écran, que la principale intéressée voit ainsi : "Ces livres ont été écrits il y a une trentaine d'années. C'est plaisant et libérateur de pouvoir se dire : "Vous savez quoi ? On vit dans un monde moderne. Oui, ce personnage peut être joué par un homme ou une femme." C'est une vision définitivement progressiste."

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    Et les autres femmes ?

    L'alliance féminine du film ne se résume évidemment pas à La Guêpe et Ghost puisqu'elle est renforcée par deux personnages secondaires d'envergure. Si on la voit peu dans cette suite, Janet Van Dyne - la mère de Hope incarnée par Michelle Pfeiffer - est pourtant La Guêpe d'origine, celle qui a rendu la justice aux côtés d'Hank Pym avant de se sacrifier pour sauver l'humanité. Sans trop en dire, ce deuxième volet démontre qu'elle a fait preuve d'une robustesse remarquable pendant des années de solitude. La sauver est d'ailleurs déterminant pour l'issue de la problématique "Ghost". Quant à Cassie, la fille de Scott, son personnage n'a pour but dans les deux films que de pousser son père à faire le bien. Dans les comics, la fillette développe ses propres pouvoirs et devient la superhéroïne Stature, une jeune vengeuse. Une piste qui pourrait être explorée par Marvel dans ses futurs projets et qui ferait sens avec la volonté du studio de s'affranchir de sa politique androcentrique.

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