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    A la dérive : "Le face à face entre une femme et la nature déchaînée."
    Emmanuel Itier
    Emmanuel Itier
    -Correspondant
    Basé à Los Angeles, Emmanuel Itier accompagne AlloCiné sur les sorties américaines, en assurant interviews/junkets et couverture d’événements US.

    Spécialiste des films de survie ("Survivre", "Everest"), l'Islandais Baltasar Kormákur adapte l'histoire vraie de Tami Ashcraft, qui dériva en mer durant 41 jours en plein ouragan, dans "A la dérive", en salles cette semaine. Rencontre.

    AlloCiné : La mer, la solitude, la survie, l'histoire vraie... Qu’est-ce qui vous a intéressé en tant que metteur en scène dans "A la dérive" ?

    Baltasar Kormákur (réalisateur) : C’est la force de cette femme, Tami Ashcraft, qui m’a totalement pris par surprise. Lorsque j’ai lu le scénario, j’ai su qu’il me fallait le mettre en scène. Le coeur du film, c’est le face à face entre une femme et la nature déchaînée. Cela n’avait jamais été fait et je voulais relever ce défi. C’est une histoire captivante, envoûtante et je pense qu’il fallait l’adapter au cinéma.

    Est-ce que vous avez rencontré Tami Ashcraft jouée à l’écran par Shailene Woodley ? Est-ce qu’elle a vu le film ?

    Oui, bien sûr. J’ai tout de suite demandé à la rencontrer dans la mesure où elle est vivante, par miracle, et que je me devais d’être fidèle à son histoire et aussi à son état d’esprit étapes par étapes, tout au long de ce calvaire infernal. Elle a vu le film et elle l’a adoré. Dès le départ, elle a approuvé le scénario et nous a offert un soutien complet pendant le tournage.

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    Quels ont été les défis auxquels vous avez dû faire face avec ce tournage ?

    Le plus grand défi, sans aucun doute, c’est l’eau. Et malgré les difficultés techniques, j’ai choisi de tourner au maximum sur l’océan car cela influence le jeu des acteurs. Cela rend leurs performances plus naturelles que si nous avions tourné dans un grand bassin au coeur d’un studios hollywoodien. Nous avons donc filmé

    essentiellement à Fiji, dans l’Océan Pacifique et ça a vraiment été un moment intense, magique, pour nous tous. Intense car le tournage a duré 6 semaines, à raison de presque 14 heures par jour sur l’eau.

    Parlez-nous du choix de vos deux acteurs principaux, Shailene Woodley et Sam Claflin.

    Shailene était l’actrice parfaite pour le rôle car elle a toute l’énergie pétillante d’une fille de Californie ! Elle rayonne et elle adore la nature. De plus elle est tellement "vraie" devant une caméra et l’on croit vraiment à toutes les émotions qu’elle exprime. C’est une actrice au talent rare et à la carrière assurée. Quant à Sam j’ai adoré qu’il soit "Monsieur romantique", avec beaucoup plus de sensibilité et de fragilité que Shailene. Ce qui crée un couple unique et intense à l’écran. Sauf qu’ici le héros fort, c’est la femme et non l’homme. Ce qui est incroyable c’est que Tami, dont c’est l’histoire, a vraiment été retournée par la performance de Sam pendant le tournage, tant il ressemblait au vrai Richard Sharp. Nous avons vécu donc des moments très émouvants et j’ai eu plusieurs fois les larmes aux yeux.

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    Est-ce que dans la vie privée, vous avez vous aussi couru un grand danger comme dans le film et en quoi cela a nourri votre approche ?

    En fait, oui. Quand j’était jeune, j’ai fait beaucoup de courses nautiques et j’ai même tenté de participer aux Jeux Olympiques. Pendant l’une de ces courses, nous avons eu un grave accident et mon co-équipier est presque décédé car il était coincé dans le trapèze du bateau tandis que celui-ci était en train de couler. J’ai eu très peur ce jour là car nous étions loin de la côte. Mais soudain les secours sont arrivés et nous ont sauvé in extremis... Une autre fois je me souviens avoir dû secourir une amie qui, à cheval, était sur le point de se noyer dans une rivière. Me voici me jettant avec mon propre cheval à sa poursuite. J’ai réussi à la rattraper avant qu’elle et son étalon ne s’enfoncent dans les courants agités. Même si je n’ai pas eu un face à face avec la mort aussi intense que celui de Tami, je pense avoir vécu suffisamment de moments de grande détresse pour comprendre l’ittinéraire de mes héros. Je crois que tout ceci rend le film plus authentique et plus crédible.

    A la dérive : bienvenue à bord d'une histoire vraie

     

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