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    Oscars 2018 : le Women Media Center dénonce le "peu de progrès" pour la cause des femmes
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Une nouvelle étude menée par le Women’s Media Center, organisme à but non lucratif fondé en 2005, révèle le peu de progrès faits concernant la cause des femmes dans l'industrie du cinéma.

    Organisme à but non lucratif fondé en 2005 par Jane FondaRobin Morgan et Gloria Steinem, le Woman Media Center (WMC) s'est donné pour but de rendre les femmes davantage visibles au sein de la sphère des Médias au sens large, que ce soit sur les chaînes de TV, dans les séries TV, au cinéma, dans les jeux vidéo, le journalisme... En 2015, dans la foulée de la dénonciation du sexisme à Hollywood, l'organisme avait pointé des chiffres éloquents sur les énormes disparités entre hommes et femmes. En 2013 par exemple, à peine 25,3% des femmes tenaient le premier rôle d'un film, contre 74,7% pour les hommes. Chez les scénaristes, les femmes ne représentaient que 12,9% en 2013, contre un écrasant 87,1% d'hommes. La réalisation ? Pas mieux, sinon pire : en 2013, 6,3% des réalisateurs étaient des femmes. Deux ans auparavant, elles étaient 4,1%; soit une progression d'à peine 2,2% en deux ans. A ce rythme là, il faudrait attendre des décennies pour voir un rééquilibrage...

    Qu'à cela ne tienne : à quelques jours de la vitrine médiatique que représentent les Oscars, doublé de toutes les polémiques / scandales qui ont secoué Hollywood ces derniers mois et plus largement l'industrie de l'Entertainment, le WMC profite logiquement de cette énorme caisse de résonnance pour dévoiler une nouvelle étude, expliquant le "peu de progrès" effectué pour la cause des femmes, notammment sur les nominations cette année aux Oscars, pointant que "77% des nominations concernent les hommes".

    "En dépit des efforts menés par les femmes et leurs soutiens pour tendre vers une plus grande représentativité dans tous les secteurs d'activité de l'industrie de l'Entertainment, les femmes n'occupent que 23% des nominations sur les 19 catégories autres que l'Acting, contre 77% pour les hommes" précise le rapport, consultable ici. Les femmes sont totalement exclues de trois catégories cette année : musique originale, montage sonore et effets visuels. Dans toute l'histoire des Oscars, cinq femmes à peine ont été nominées dans la catégorie "musique originale", et, ces dix dernières années, il n'y a eu qu'une seule nomination : celle de Mica Levi pour son travail sur Jackie.

    "Une fois de plus cette année, aucune femme n'est nominée dans la catégorie des effets visuels. Les femmes chargées de superviser les SFX n'ont travaillé que sur à peine 5% des 250 plus gros films en 2014, et ce chiffre ne progresse pas. Aucune femme n'est nominée cette année pour le montage sonore et, ces dix dernières années, seules huit personnes sur les 99 nominées dans cette catégorie étaient des femmes, dont trois l'année dernière".

    Le rapport poursuit un peu plus loin : "Rachel Morrison a brisé le plafond de verre en ce qui concerne la direction de la photographie [NDR : elle est nominée cette année pour la Meilleure photo pour le film Mudbound; elle est aussi la directrice de la photo sur Black Panther], et nous applaudissons sa performance historique. Nous sommes aussi très fières de tous les efforts faits par ces femmes qui continuent de se battre pour faire sauter ces barrières dans l'industrie du film, en dépit de pratiques culturelles systémiques". Avant de tirer un coup de chapeau à Greta Gerwig, la réalisatrice de Lady Bird, qui devient la 5e réalisatrice nominée dans la catégorie "Meilleur réalisateur / trice", succédant ainsi à Kathryn Bigelow qui avait remporté l'Oscar pour son brillant Démineurs. Et c'est déjà loin : 2010...

    L'étude, très intéressante d'ailleurs, est consultable en intégralité ici.

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