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    Lebowitz contre Lebowitz : "une série qui va à l'encontre des aprioris" pour Clémentine Célarié et Caroline Anglade.

    À l'occasion de la diffusion de la saison 2 de "Lebowitz contre Lebowitz" sur France 2, ses deux actrices phares se sont confiées sur leur personnages, la relation d'Irène et Paule, et surtout sur ce que laisse présager ce nouveau chapitre.

    Christophe Lartige / CL2P / FTV

    Pour la Saint-Valentin, prenez rendez-vous avec les avocates du cabinet Lebowitz, à 21h sur France 2. Comme lors de la première saison, les deux femmes sont toujours en opposition, et ce à cause d'une situation familiale compliquée : l'ex-mari de Paule s'est remarié avec Irène, de 20 ans sa cadette, avant de décéder subitement d'une crise cardiaque, laissant les deux femmes de sa vie se disputer la charge de son cabinet. Pour ce second chapitre de Lebowitz contre Lebowitz, vous pourrez retrouver tous les mercredis soirs Irène Lebowitz (interprétée par Caroline Anglade), devenue maman d'un petit Simon junior, et Paule (interprétée par Clémentine Célarié), qui reste déterminée à maintenir son cabinet à flôt, tout en traitant des affaires à échelle humaine. 

    AlloCiné : Quel effet cela faisait-il de retrouver Lebowitz contre Lebowitz pour cette saison 2 ?

    Clémentine Célarié : J'étais vraiment contente, et je suis heureuse que ça sorte. Je suis très fière de cette série. Je trouve qu’elle est belle, elle est classe. Il y a quelque chose d'élégant, et drôle aussi. Moi je ne voulais pas faire de séries au départ. Finalement, le fait de retrouver un personnage avec lequel il y a plein de situations différentes, très inégales, c'est à la fois intéressant et amusant. Et puis, il y a des ruptures : des moments légers, des moments tristes, difficiles, douloureux, et ça c’est super. En plus, on est comme une troupe avec Michel Jonasz, Cécile RebboahNicolas Grandhomme et Igor (Ndlr : Skreblin), il y a quelque chose qui s’est créé.

    Caroline Anglade : Oui, on n'est pas là pour s’écraser les uns les autres, au contraire. Et avec Clémentine je suis face à une vraie partenaire. Elle veut que les gens aillent dans la sincérité, tient à l’honnêteté. Elle m’a donné des conseils, et sur certaines scènes on peut dire qu'elle m’a vraiment porté.

    C.C. : Il y a une grande bienveillance entre nous, une sincérité profonde. Je pense qu’on a une idée de la vie et de la femme qui est proche. Et puis on s’éclate quand on tourne.

    Et vos personnages, pensez-vous qu'elles pourraient un jour devenir amies ?

    C.A. : Peut-être à la fin de la 36ème saison [rires] !

    C.C. : Moi j’ai demandé des scènes où elles étaient copines. Mais on ne peut pas être amies, sinon c’est fini.

    C.A. : Oui, sinon ce n’est plus la même série.

    C.C. : Et puis c’est génial d’être hostile, haineux...

    C.A. : Ce sont deux femmes qui sont un peu seules au final dans leurs vies. Aujourd’hui, la seule famille d'Irène, ça reste Paule. De toute façon, elles existent avec et à travers l’autre. Je pense qu'elles sont liées jusqu'à la fin, surtout avec cet enfant, Simon junior.

    C.C. : Tu as raison, elles sont comme deux sœurs, ou comme mère et fille. Souvent Paule en l’engueulant lui fait un compliment. Il y a plein de moments hyper tendres, où l'on sent de l’amour malgré tout. Leur façon de se détester est en fait une façon de s’aimer.

    C.A. : Oui, je pense aussi qu’il y a de l’amour et une admiration réciproque qu’elles ne pourront jamais s’avouer, à cause des choses qui les séparent. Ce sont des ennemies-amies.

    Alain Guizard / CHABRAQUE PRODUCTIONS - RYOAN

    On vous avait laissées à la fin de la saison 1 avec la naissance du bébé. En quoi ce nouveau venu va-t-il bouleverser la vie d'Irène et celle du cabinet ?

    C.A. : Ça va tout bouleverser dans sa vie de femme, parce qu'elle se rend compte qu'elle n’y arrive pas, qu'elle n'a pas "l'instinct maternel". Et au-delà de ça, elle perd un peu son rang au sein du cabinet, elle qui s’était donnée tant de mal pour l'obtenir et pour exister en tant qu’avocate. En fait, elle ne trouve ni sa place de mère, ni sa place d’avocate. Pour l’instant, ce qui lui importe le plus, ça reste sa carrière. Et c’est pour cela qu’elle défend autant sa position auprès de Paule, parce qu’elle n’a que cela dans sa vie. En tous cas c'est sûr qu'à travers cet enfant, on peut la découvrir autrement. Pour moi, il s'agissait aussi d’essayer de la rendre touchante, alors qu’elle est un peu antipathique. Je m'occupais de mon petit bébé à ce moment-là, et c’était très dur parce que je suis tout le contraire d’Irène sur le plan maternel. Ça a été éprouvant à interpréter. Mais c’était génial de pouvoir montrer une femme qui n’a pas forcément l’esprit maternel, et qui a du mal à aimer son enfant. Parce que ça arrive, et que c’est tabou. Donc de parler de ce rapport-là à l’enfant, et de pouvoir défendre des femmes qui sont dans cette situation, c'était important.

    Avez-vous des attentes par rapport à l’évolution d'Irène ?

    C.A. : Je trouve que déjà elle a bien évolué dans cette deuxième saison. On parle un peu plus de la femme, et de ce qu’elle vit dans sa vie personnelle. C'est vrai que j’ai plein d’attentes pour mon personnage, et j’ai surtout envie qu’on entre au cœur de ses histoires d’amour, si elle en a.

    Philippe Leroux / FTV

    Votre personnage Clémentine a le cœur qui s’emballe dans la saison 2 : avec-vous aimé développer ce côté romantique ?

    C.C. : Ah oui ça j’aime énormément, parce que déjà ça l'a un petit peu détendue. Si vous voulez, dans cette série je suis très autoritaire, combative, contrariée. Là, je pouvais m'autoriser à sourire, et à être un peu émerveillée. C'est vrai que quand on est amoureux, tout est différent ! En tous cas, là, je me suis inspirée de ma petite personne [rires]. Parce que de toutes façons, je pense qu’une femme qui a cinquante ans, si elle tombe amoureuse comme ça, après avoir vécu tout ce qu’elle a vécu, elle ne peut pas être autre chose qu’emportée par ses sentiments. Elle redevient comme une gamine. Et ce que j’ai vachement aimé, c’est le fait que le mec dont elle tombe amoureuse soit plus jeune qu’elle et qu’on s’en foute. Ça par contre, dans la vie de tous les jours, je peux vous dire pour l’avoir vécu, on est très en retard là-dessus.

    C.A. : Oui, et puis on l’a bien vu avec Macron et son épouse… C'est l'horreur.

    C.C. : C'est honteux. Et je trouve ça étrange qu’il puisse y avoir un regard tout à fait ouvert et tolérant sur plein d'autres sexualités, et pas là-dessus. C'est vraiment bizarre, ce rapport qu'on a aux femmes plus âgées que leur compagnons. Donc voilà, pouvoir jouer ça, ça m’a beaucoup plu. C’est libre, ça sort des normes, et moi j’aime quand ça sort des normes, on le sait maintenant.

    On sent dans chaque épisode de la série une volonté d'informer sur les incohérences du système français, de la loi, et sur diverses injustices. Amener de l'humain dans le système judiciaire français... Est-ce une volonté que vous partagez aussi ?

    C.C. : Oui, et les auteurs en sont conscients également. À vrai dire, il y a des thèmes qui m’ont fait peur, mais ça s’est bien passé. Ce que j'aime, c'est que c'est une série qui va à l'encontre des aprioris. Par exemple, il y a un épisode sur la mère d’un enfant autiste : c'est dur pour elle, très dur. C'est rare que ceux qui accompagnent des personnes malades soient mis au premier plan, que leurs épreuves soient elles aussi montrées. Il y a également une autre affaire avec un jeune qui a le sida. C'est intéressant, parce que finalement on se dit : il a plein de copines, oui, et alors ? Le problème, c’est avant tout qu’il ne se protège pas. Si vous voulez, ça va contre les choses établies. Je déteste ce qui est établi !

    C.A. : Tout est toujours plus compliqué, que ce soit au niveau des victimes ou au niveau des coupables. Ce n’est pas manichéen.

    C.C. : Oui, et j’aime cette série parce qu’il y a des choses qui valent le coup d’être défendues. Et puis Paule pourrait se mettre en quatre pour des gens qu’elle rencontre. Elle est très empathique.

    Alain Guizard / CHABRAQUE PRODUCTIONS - RYOAN

    Le fort caractère de Paule et l'empathie dont elle fait preuve auprès de ses clients font justement d'elle un personnage nuancé. Vous pensez que la fiction française manque de ce type de femmes ?

    C.A. : C'est vrai que Clémentine dépasse certains codes de fiction qui peuvent restreindre son personnage. Elle bouscule tout, et ça ouvre des portes, donne une femme véritablement libre. Je suis ébahie quand je joue à ses côtés. C’est génial d’assister à ça.

    C.C. : Vous savez, je préfère féliciter ce qui est, plutôt que de pointer ce qui manque. Je me réjouis qu’une série comme ça existe, parce que ce personnage existe. J’aime que ce soit une femme mûre, qui a vécu, mais qui est combative, et que l'âge qu'elle a n'ait pas d'importance. Il y a quelque chose de très positif. C’est vrai qu’on ne trouve pas ce genre de personnage-là à tous les coins de rues ! Peut-être qu’avec les séries américaines, suédoises, israëliennes ou danoises ça pourrait changer. Moi, j’ai vu des personnages de séries américaines qui ont cinquante ans et qui sont géniales ! Par exemple, dans Sons of Anarchy, il y a une femme tatouée que j’adore (Ndlr : Gemma Teller Morrow, interprétée par Katey Sagal). Et puis il y en a une autre dans Peaky Blinders, une gitane qui est extra (Ndlr : Polly Gray, interprétée par Helen McCrory). Je travaille pour ce type de personnages, je m'en inspire.

     

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