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    Rattrapage : savez-vous de quel grand mythe philosophique le film s'inspire ?
    Vincent Formica
    Vincent Formica
    -Journaliste cinéma
    Bercé dès son plus jeune âge par le cinéma du Nouvel Hollywood, Vincent découvre très tôt les œuvres de Martin Scorsese, Coppola, De Palma ou Steven Spielberg. Grâce à ces parrains du cinéma, il va apprendre à aimer profondément le 7ème art, se forgeant une cinéphilie éclectique.

    Rattrapage, teen movie déjanté avec Anthony Sonigo, débarque dans les salles ! L'occasion de découvrir extraits, interviews et anecdotes de tournage autour de la comédie de Tristan Séguéla.

    Rattrapage - Réalisé par Tristan Séguéla

    Avec Anthony SonigoJimmy LabeeuTanguy Onakoy

    DE QUOI ÇA PARLE ?

    Guillaume et ses amis ont prévu d'aller au plus grand festival de musiques électroniques du monde pour fêter leur bac sauf que... Guillaume est au rattrapage et qu’il devra réviser tout le week-end ! Seul à avoir le permis pour conduire sa bande d'amis, ces derniers arrivent à le convaincre de ne rien dire à ses parents et de venir quand même. Ils promettent de l’aider à étudier sur place. Un plan imparable… Enfin… c’est ce qu’ils croyaient.

    UN FILM PHILOSOPHIQUE ?

    L'allégorie de la caverne, exposée par Platon dans La République, a inspiré le réalisateur Tristan Séguéla. À noter que son co-scénariste Olivier Demangel est normalien et agrégé de Lettres modernes :

    "On n’a pas cherché à éviter les contraintes liées à la révision, et on a même essayé d’en tirer un maximum de bénéfice comique. Après, il fallait bien choisir un texte et il nous a semblé que l’allégorie de la caverne nous offrirait de vraies résonances avec ce que vivent les personnages. On s’est même un peu amusés à mettre en abyme l’allégorie de la caverne dans le film : Guillaume et ses amis s’illusionnent sur la fête qu’ils vont faire pendant le week-end, et, au bout du compte, ils vont tous beaucoup apprendre du gouffre qui sépare ce qu’ils projetaient de faire de ce qu’ils ont fait réellement. Après, ce qui m’a semblé important, c’est qu’on puisse à la fois rire avec Guillaume de ses tentatives infructueuses à philosopher, mais aussi s’émouvoir qu’il parvienne à formuler une pensée originale", indique le cinéaste.

    TOURNAGE EN FESTIVAL

    L'équipe de Tristan Séguéla a pu filmer des séquences durant le Summer Festival d'Anvers, en juillet 2016 :

    "Le tournage a débuté ainsi : pendant deux jours, nous avons tourné des scènes de camping et de festival, immergés dans l’événement en cours, et chargés d’une énergie colossale. C’étaient des conditions de tournage très particulières : nous ne nous entendions pas parler, il y avait du monde partout, les gens se mettaient devant la caméra. Pour autant, nous avons tourné de vraies scènes de comédie dans ce contexte. Quand Brandon est sur scène, à la fin du film, cela a été tourné face à du vrai public, entre deux sets de DJ. On avait répété à quatre caméras toute une chorégraphie pour tourner efficacement lors des cinq minutes dont nous disposions. 

    C’est donc presque tourné en temps réel. Puis, au mois d’août, nous nous sommes posés dans un champ avec une centaine de tentes, quelques éléments de décors du festival, et deuxcents figurants, avec pour objectif de « raccorder » avec l’ambiance folle et déjantée du vrai festival. Autant dire que ça n’a pas été de tout repos !", relate le réalisateur.

    INSPIRATION TOMORROWLAND

    Pour les séquences du festival de musique, le réalisateur Tristan Séguéla et son scénariste Olivier Demangel, se sont inspirés de Tomorrowland, gigantesque festival de musique électronique qui rassemble 200.000 festivaliers en Belgique :

    "Nous nous y sommes rendus avec mon coscénariste, Olivier Demangel. Nous avons découvert un monde et nous avons nourri le film de détails, comme ce dealer déguisé en Jésus qui cache sa drogue dans des trous ou ces cabanes multicolores (la « Chapelle Jarretelle » à Tomorrowland, pour ne pas la citer) qui servent de baisodrome à ciel ouvert. Le réel et l’imaginaire s’y rencontrent un peu partout et ce télescopage nous a fascinés", confie le metteur en scène.

    EXPLORER L'ADOLESCENCE

    Rattrapage est le second long-métrage de Tristan Séguéla après 16 ans ou presque sorti en 2013. Une nouvelle fois, le réalisateur sonde les affres de l'adolescence dans une comédie déjantée. Si dans son premier film il racontait l'histoire d'une régression, Rattrapage fait suivre à son personnage principal une trajectoire inverse :

    "Pour Guillaume, mon protagoniste dans Rattrapage, on peut parler d’une progression ou, du moins, d’une initiation à la vie adulte. Mais dans les deux cas, on n’est jamais très loin du récit d’apprentissage : les héros de ces deux films grandissent en ouvrant les yeux sur le monde, en « regardant le monde autour d’eux », comme le souffle Socrate à l’oreille de Guillaume dans une séquence de Rattrapage", explique le cinéaste.

    LA PLACE DE LA MUSIQUE

    Le cinéaste Tristan Séguéla revient sur son utilisation de la musique dans Rattrapage : 

    "J’avais demandé au compositeur Julien Jabre, en plus de son travail formidable sur la musique originale, de me faire une playlist et de négocier les droits avant que je n’arrive au montage. Quand j’ai attaqué le montage, je disposais ainsi d’une soixantaine de morceaux que j’ai pu choisir au gré des humeurs et des envies, sans avoir à regretter de ne pas pouvoir les utiliser pour des questions de droits. Au final, il en reste une trentaine dans le film, qui proviennent pour la plupart de très jeunes producteurs du monde entier (certains morceaux n’étaient même pas encore sortis quand je les montais !)."

     

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