"Si vous ne m'aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus." (Maurice Pialat)
1987 : Le Festival de Cannes compte parmi sa sélection de futurs classiques du cinéma comme Les Ailes du désir de Wim Wenders, Les Yeux noirs de Nikita Mikhalkov et Le Ventre de l'architecte de Peter Greenaway. La France présente quant à elle Sous le soleil de Satan, un film polémique réalisé par Maurice Pialat. Au lendemain de la projection du film, les critiques sont en effet désastreuses : l’œuvre est considérée comme académique, prétentieuse, et même «pire film du festival».
Gérard Depardieu va jusqu'à demander à l’attaché de presse de retirer le film de la compétition, tandis que Pialat réclame à son producteur l'envoi d'une lettre à la direction du festival pour dénoncer "la pourriture du système". Alors que Les Yeux noirs était donné favori pour la récompense, le cinéaste russe Elem Klimov, membre du jury, menace : "Si cette ordure, ce salopard de Mikhalkov est récompensé, je me retire du jury et ferai connaître ma décision avec éclat".
Finalement, lors de la cérémonie de remise de prix, c’est Sous le soleil de Satan qui remporte la Palme d’Or, à l’unanimité. Le prix est attribué sous les huées violentes du public présent à la cérémonie. Pialat, cynique, répond à la foule, le poing levé :
"Je ne vais pas faillir à ma réputation : je suis surtout content ce soir pour tous les cris et les sifflets que vous m'adressez. Et si vous ne m'aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus."
Ci-dessous en vidéo, l'instant polémique de cette Palme d'or...