Intouchables, raciste ? Fight Club, fasciste ? les grandes batailles de la critique

"Intouchables", un film "raciste" ? "Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain", "populiste" ? Les Critiques sont-ils des "assassins" ? Petit tour d'horizon des plus grandes querelles autour de la critique de cinéma, de la Nouvelle Vague à aujourd'hui.

Mars Distribution / Wild Bunch Distribution
"Amusez-vous à deviner dans quel trou la caméra de Gaspar Noé va finir par plonger. Cuvette des WC, bouche d'égout ou vagin, vous avez le choix." (Samuel Douhaire, Télérama)

2009 : Gaspar Noé présente au Festival de Cannes Enter the Void, sorte d’expérience psychédélique d'une durée de 2h30. Les critiques sont alors divisés, et après les polémiques autour d’Irréversible et de Seul contre tous, les journalistes attaquent aussi bien le film que le réalisateur.

Chez Télérama, Samuel Douhaire décide d'aider le spectateur à déjouer l'ennui du long métrage : "Pour passer le temps […], amusez-vous à deviner dans quel trou la caméra volante de Gaspar Noé va finir par plonger. Cuvette des WC, bouche d'égout ou vagin, vous avez le choix". Les Irockuptibles affirment quant à eux que "Gaspar Noé adore se faire détester, [ce qu']il réussit…", et Première ironise : "Ce n’est pas sa référence au Livre des Morts Tibétain dont il prétend s’être inspiré […] qui l’aide à prendre de la hauteur". Quant au Figaro, il détourne, comme beaucoup de publications, le mot "vide" du titre : "Il faut être sous amphétamines pour apprécier quoi que ce soit [du film]. Soudain le vide nous plonge effectivement dans un vide sidéral…"

Irréversible, également à l'origine d'une polémique sur la Croisette en 2002 et notamment critiqué pour sa scène de viol de neuf minutes, avait à l'époque été considéré comme "abject" par la revue Positif. Pour Le Figaro, il s'agissait alors d'"un petit pas pour le cinéma, mais un grand pas pour la barbarie". Quant au magazine Télé Obs Cinéma, il avait considéré que "voir, ici, est une forme de complicité. Il faut sortir. De la salle, du film. Le plus tôt sera le mieux."

Pour toute réponse, Gaspar Noé réagit avec un certain cynisme dans un entretien publié par le magazine Première : "Ça fait partie du plaisir de faire des films de se faire insulter. […] Souvent les mauvaises critiques sont plus jouissives à lire que les bonnes. […] A l’époque de Seul contre tous, j’avais récupéré toutes les critiques négatives, et j’avais fait un truc encore plus vicieux : j’avais pris plein d’articles positifs, et je récupérais juste le mot qui ressemblait à un truc négatif."

FBwhatsapp facebook Tweet
Commentaires