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    Le réalisateur José Padilha revient sur l'échec de son Remake de "Robocop"
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Le réalisateur brésilien José Padilha, derrière le duo de films chocs "Troupe d'elite" et producteur de la formidable série "Narcos", revient sur l'échec cinglant de son remake de "Robocop" sorti en 2014.

    Dans un entretien accordé au site ScreenDaily, le réalisateur brésilien José Padilha, à qui l'on doit notamment le duo de films choc Troupe d'élite et la production exécutive de l'excellente série Narcos (dont il a signé le premier épisode au passage), revient sur l'échec de son Remake du film culte de Paul Verhoeven, Robocop. Un film qui a coûté la bagatelle de 100 millions de $ pour en rapporter un peu plus de 242 millions au BO mondial. Aux Etats-Unis, il n'a rapporté que 52 millions. 

    Une fois de plus, et / ou une fois de trop, le film a été victime de l'opposition désormais bien connue entre un cinéaste cherchant à imprimer sa patte pour réaliser un film classé "R", question de cohérence face au Robocop original, très violent, qui récolta même dans un premier temps un infâmant classement "NC 17" -soit strictement interdit au moins de 17 ans, même accompagné ce qui signait l'arrêt de mort du film-, ramené à un classement "R" après quelques menues coupes effectuées par Verhoeven dans la version américaine. La Major productrice de la version 2014, MGM, voulait quant à elle le sacro-saint classement "PG-13", celui qui affuble désormais tous les blockbusters des Majors depuis The Dark Knight.

    Paul Verhoeven, régulièrement pillé comme son confrère John Carpenter côté Remake, n'était d'ailleurs pas spécialement tendre avec le Robocop version 2014 : "J'ai un peu l'impression d'être enterré vivant ! [...] J'ai eu l'occasion de parcourir le scénario, et il souffre du même problème que celui du remake de Total Recall : il n'y a aucun humour !" disait-il dans une interview accordée au journaliste Olivier Bonnard du Nouvel Obs.

    Conclusion ? Robocop version 2014 n'a pas trouvé son public, en plus d'avoir été vidé de toute la substance corrosive de la version de 1987. "Je n'ai pas eu la liberté créatrice que je voulais" explique le cinéaste; "j'ai passé 90% de mon temps à me battre. Ca m'a fait réaliser à quel point faire un film de studio n'est pas la même chose que de faire un film. Désormais, je réfléchirai un million de fois avant d'accepter une telle offre et de me lancer à nouveau dans une production d'une telle envergure. Je suis arrivé dans l'industrie hollywoodienne pensant que je pouvais faire le film que je voulais, avec mes normes cinématographiques. Quelle erreur ! Je préfère me confronter à la réalité plutôt que de faire un film de super-héros !"

    En voilà un qui n'est pas prêt d'être appelé par Marvel Studios... Quoi qu'il en soit, cette séquence introspection du talentueux José Padilha pointe encore une fois du doigt la mauvaise idée hollywoodienne de faire des remakes de films souvent cultes pour les vider totalement de leurs substances en les aseptisant, même s'il existe de rares contres-exemples, comme l'excellent Armée des morts de Zack Snyder.

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