New York Police Judiciaire - Law & Order (1990-2010)
De quoi ça parle ?
« Dans le système pénal américain, le ministère public est représenté par deux groupes distincts, mais d'égale importance : la police, qui enquête sur les crimes, et le procureur, qui poursuit les criminels. Voici leurs histoires. »
Ainsi commence chaque épisode de New York Police Judiciaire, où détectives et assistants du procureur tentent de résoudre les affaires les plus délicates. Les uns sur le terrain, les autres devant les tribunaux.
Pourquoi la (re)voir ?
Parmi les bonnes raisons de regarder Law & Order, il y a bien sûr les acteurs ! Les plus emblématiques sont certainement Sam Waterson (qu'on avait vu dans La Porte du Paradis et à plusieurs reprises chez Woody Allen dans les années 80), Jerry Orbach (le père de Bébé dans Dirty Dancing !), S. Epatha Merkerson et Steven Hill, en raison de leur longévité dans le show, suivis de près par Chris Noth (le Mr. Big de Sex & the City) et J.K. Simmons dans le rôle du psychiatre !
Un des autres gros points forts de la série est l'ancrage du scénario dans le réel. Le créateur de la série, Dick Wolf, se serait inspiré des coupures de journaux pour écrire les synopsis des épisodes. Il y a un aspect sociétal fort, c'est dans l'ère du temps et, chose rare dans l'univers du polar et pour une série procédurale, c'est très équilibré.
Le propos n'est presque jamais manichéen, ce qui hisse Law & Order au rang des incontournables. La série a donné naissance à une véritable franchise, et ses spin-offs New York Unité Spéciale (avec Ice-T dans le rôle titre), New York Section Criminelle (portée par Vincent D'Onofrio) et New York Cour de Justice (où on retrouve Jerry Orbach), sont également des séries d'excellente qualité.
Et s'il faut voir et revoir Law & Order, c'est aussi pour les petites phrases de Lennie Briscoe (Jerry Orbach), à la fin de chaque épisode ! Exemple : "J'aurais dû croiser aussi les orteils".
Ally McBeal (1997-2002)
De quoi ça parle ?
Charmante, romantique, hystérique, excessive et passionnée, Ally McBeal n'en reste pas moins une brillante avocate qui défend farouchement les intérêts du Cabinet Cage & Fish en suivant ses sentiments.
Pourquoi il faut (la) revoir ?
Parce que ses héros sont tout simplement fous, émouvants et drôles comme personne, en un mot divinement barrés ! Ally (Calista Flockhart) tout d'abord, la romantique, désespérée, pétillante, féministe et foldingue héroïne dont on suit avec joie les errances.
Mais également son entourage, tout aussi haut en couleur : de l'excentrique John Cage (un vrai poème !) au sexiste Richard Fish en passant par la sulfureuse Hélène et la plantureuse Renée, tous contribuent à leur manière au charme débridé de la série.
Au centre de leurs délires et désirs, un cabinet d'avocats, leur métier passion que l'on appréhende ici d'un oeil nouveau grâce à l'imagination et à la fantaisie de David E. Kelley, ex homme de loi devenu scénariste et spécialiste du genre. Dans Ally McBeal, pas une plaidoirie ne contient son lot de douce folie, subtil mélange entre émotion et absurde. Jouissif et instructif ? Le combo gagnant ! Et la musique vient sublimer le tout.
The Practice (1997-2004)
De quoi ça parle ?
Le cabinet d'avocats Donnell & Associés, implanté à Boston, connaît des difficultés et ne peut se permettre de choisir ses clients. Et selon les affaires, il n'est pas toujours aisé de défendre son client en mettant de côté ses convictions personnelles.
Pourquoi il faut la (re)voir ?
En 1997, à quelques mois d'intervalle, David E. Kelley crée deux séries judiciaires aux tons diamétralement opposés, qui vont toutes les deux marquer le genre et la fin des années 1990. D'un côté la fantaisiste Ally McBeal, et de l'autre… The Practice, plus sérieuse, plus réaliste, et surtout plus anxiogène. La volonté du prolifique créateur est alors de montrer à l'écran la réalité d'un petit cabinet, en difficulté, loin de la flamboyance des grandes firmes.
Sans conteste, The Practice est rapidement parvenue à dépoussiérer les histoires d'avocats et de tribunal à la télé, en nous plongeant dans un quotidien où l'honnêteté et l'intégrité de Bobby Donnell (le héros interprété par Dylan McDermott), qui guide le téléspectateur dans ce monde jamais tout noir ou tout blanc, ne sert à rien.
Car la grande force de la série réside dans ses verdicts finaux, qui surprennent bien souvent les téléspectateurs, voire les heurtent de plein fouet, tant ils vont fréquemment dans la direction opposée à celle que l'on attendait. Les innocents vont parfois en prison, des crimes restent impunis. C'est la réalité du monde dans lequel on vit, et donc la réalité de The Practice.
Dans la forme, la série a également fait bouger les choses, en se jouant des codes du "procedural". Elle proposait alors des intrigues étalées sur plusieurs épisodes, à mi-chemin entre le feuilletonnant et le bouclé.
De quoi passionner des semaines durant ses fans, avec des affaires de longue haleine. Dont certaines feront date, comme par exemple l'intrigue centrée sur William Hinks dans la saison 5, qui a valu un Emmy Award du meilleur guest dans une série dramatique à Michael Emerson (Lost, Person of Interest) pour sa prestation dérangeante d'homme soupçonné d'être un serial killer.
Boston Justice (2004-2008)
De quoi ça parle ?
Les affaires juridiques d'un grand cabinet de Boston et la vie privée de ses avocats, dont Alan Shore, talentueux, atypique et amorale, et son meilleur ami et membre fondateur Denny Crane, légende excentrique du barreau sur le déclin...
Pourquoi il faut la (re)voir ?
Trois séries signées David E. Kelley dans notre sélection ? Oui et nous l'assumons à 300%. C'est LE maître incontesté du genre à la télévision et chacune de ses oeuvres citées méritent de l'être pour différentes raisons.
Si au premier abord Boston Justice est plus proche d'Ally McBeal que de The Practice dans le ton --elle est pourtant un spin-off de cette dernière-- avec un goût commun pour l'excentricité de leurs personnages et de certaines affaires traitées, elle possède néanmoins son propre univers, ses propres gimmicks et y ajoute une dimension satirique sur la société et la politique, tout aussi hilarante qu'indispensable.
L'excellence de Boston Justice repose en premier lieu sur ses deux personnages principaux, Alan Shore et Denny Crane, et leurs interprètes James Spader et William Shatner, qui se délectent à l'évidence de leurs répliques et des situations dans lesquelles les scénaristes prennent un malin plaisir à les mettre.
L'humour de la série est multiple, allant de la blague triviale (un pet lâché nonchalamment) à la finesse et au cynisme le plus total. Régulièrement, la série s'autorise à "briser le quatrième mur" en permettant aux héros de s'adresser directement aux téléspectateurs ou en sortant une phrase telle que "Ah vous voilà ! Je vous ai à peine vu dans cet épisode !" où ils font directement référence à leur condition de personnage. C'est aussi là que réside tout le charme du show.
Voir ou revoir la série aujourd'hui, c'est aussi l'assurance de prendre un pied phénoménal à retrouver des acteurs que l'on aime, dont certains ont davantage percé par la suite. Parmi eux, on peut citer Candice Bergen, Julie Bowen, Lake Bell, Taraji P. Henson, Heather Locklear, Tom Selleck, Constance Zimmer, Jane Lynch, Kerry Washington, Rupert Everett, Michael J. Fox, Scott Bakula, Robert Wagner...
The Good Wife (2009-2016)
De quoi ça parle ?
L'épouse d'un homme politique voit sa vie bouleversée par l'incarcération de son mari à la suite d'un scandale sexuel et une affaire de corruption largement relayés par les médias. Dépassant la trahison et l'humiliation publique, Alicia Florrick décide reprendre sa carrière d'avocate après une pause de 13 ans loin des tribunaux.
Elle rejoint un ami de longue date au sein d'un prestigieux cabinet de Chicago. Très vite, Alicia réalise que la compétition va être rude avec de jeunes recrues ambitieuses et déterminées. Mais au moins pour une fois, elle est prête à prendre en main sa propre destinée et détruire son image d'épouse modèle...
Pourquoi il faut la re(voir) ?
Tout juste achevée après 7 saisons, The Good Wife est de l'avis général une grande série judiciaire, qui n'a rien inventé mais qui a fait ce qu'on attendait d'elle en dépassant même les espérances.
Brillamment mise en scène avec classe et discrétion, incarnée à la perfection de toutes parts, tant dans les rôles principaux que pour les personnages de passage, elle ne s'est pas contentée de raconter les histoires de ses héros, elle a aussi beaucoup dit sur le système judiciaire américain, en décortiquant sa mécanique, en interrogeant ses paradoxes et ses failles, et ce sans jamais être inutilement complexe, sans jamais non plus prendre ses téléspectateurs pour des imbéciles.
Elle a su trouver le juste équilibre, grâce à un rythme bien à elle, entre divertissement et programme exigeant. Ce n'est pas pour rien qu'elle est l'une des dernières séries de network à avoir obtenu des récompenses face aux offres du câble...
Les scénaristes se sont inspirés de plusieurs affaires politiques réelles pour nourrir la série. Ainsi, de nombreuses analogies existent avec l'histoire d'Elda Splitzer, ex-épouse de l'ancien gouverneur de New York, Eliot Spitzer.
Mis en accusation par des écoutes fédérales le liant à des prostituées de luxe, il avait dû démissionner en 2008. Julianna Margulies a également déclaré qu'elle avait lu des choses sur Jenny Sandford pour se préparer au rôle.
Son mari, Mark Sanford, gouverneur de l'Etat de Caroline du Sud, avait quitté brusquement le pays pour rejoindre sa maîtresse en Argentine. Il avait ensuite avoué sa liaison et présenté des excuses à sa femme et à ses électeurs au cours d'une conférence de presse.
Bien sûr, le destin d'Alicia Florrick n'est pas sans rappeler le parcours d'Hilary Clinton, entraînée malgré elle dans la fameuse affaire Monica Lewinsky, impliquant son mari Bill Clinton, alors président des Etats-Unis.
Et cocorico, dans un épisode de la saison 2, une intrigue est très proche de l'affaire qui a secoué l'homme politique français Dominique Strauss-Kahn... mais elle a été écrite quelques mois avant que les événements ne se déroulent ! The Good Wife est totalement ancrée dans son époque et fera sans aucun doute date.
Perry Mason (1957-1966, puis 1985-1993)
De quoi ça parle ?
Brillant avocat de renom exerçant à Los Angeles, Perry Mason parvient à gagner, avec l'aide de son équipe, de nombreux procès grâce à des méthodes souvent novatrices.
Pourquoi il faut la (re)voir ?
Créée d'après les romans de Erle Stanley Gardner, la série Perry Mason nous a offert une figure d'avocat qui reste, aujourd'hui encore, totalement culte et incontournable. D'abord diffusée, en noir et blanc, de 1957 à 1966 (le temps de 9 saisons et 271 épisodes) sur CBS, la série est surtout connue, chez nous, pour sa "suite", initiée dès 1985, et qui a vu Raymond Burr endosser à nouveau le rôle-titre pour 26 téléfilms de 90 minutes chacun, jusqu'en 1993, date à laquelle le comédien est décédé.
Raymond Burr a marqué le genre de la série judiciaire, ainsi que plusieurs générations de téléspectateurs, par sa prestation ultra charismatique, qui lui a valu deux Emmy Awards, et qui donne une aura et un côté dur, imperturbable à cet avocat à qui (presque) aucune affaire ne résiste.
Qui ne se souvient pas être tombé sur un épisode de Perry Mason sur Antenne 2 ou, plus tard, sur TF1, et avoir été happé par ce personnage qui a influencé de nombreuses séries depuis. Rendre ce genre de shows, dits "procedurals", attachants n'est pas toujours chose facile, mais Perry Mason y est parvenu. Car d'épisodes en épisodes, on retrouve toujours avec plaisir l'équipe formée par l'avocat, sa fidèle secrétaire Della Street (Barbara Hale), et le détective privé Paul Drake Jr (William Katt).
Et puis, par sa forme, la série tranchait avec ce qui se faisait à l'époque. La majorité des épisodes étaient divisés en deux parties distinctes : l'enquête, puis le procès. Avec un pladoyer final, qui faisait ressortir toutes les qualités d'orateur de Mason, et lui permettait presque toujours de gagner le procès. Non sans un coup de théâtre final, qui prenait bien souvent la forme d'un témoin capital que personne (et surtout pas la partie adverse) n'avait vu venir.
Damages (2007-2012)
De quoi ça parle ?
Ellen Parsons est une jeune et brillante avocate new-yorkaise. À sa sortie de l'école, elle est recrutée par le plus célèbre cabinet de la ville, celui de Patty Hewes, une avocate aux dents longues à laquelle aucune affaire ne semble résister. La collaboration va être fructueuse... mais ô combien dramatique. Ellen va en effet s'apercevoir bien vite que le prix de la réussite est plus élevé qu'elle ne l'imaginait.
Pourquoi la (re)voir ?
Damages a essentiellement réussi à s’imposer grâce à son duo d’actrices exceptionnel. Ces deux comédiennes qui viennent du cinéma incarnent avec beaucoup d’intensité deux personnages très forts : le jeu de Glenn Close est particulièrement impressionnant, son interprétation de Patty Hewes est toujours absolument glaçante au travers des 5 saisons.
Ce duel de femmes au sommet d’une pyramide hiérarchique habituellement régie par des hommes participe de l’intérêt de la série. Par ailleurs, cela n’empêche pas que les personnages masculins soient très bien écrits et chaque nouvelle saison vient avec son lot de nouvelles têtes – mention spéciale à la présence de John Goodman en saison 4.
En matière de mise en scène, on est en présence d’un objet de qualité : l’image est léchée, le découpage est soigné. L’usage et le traitement du flash-forward contribue à l’originalité du show : le spectateur, au fil des épisodes, reconstitue les événements qui ont conduit à un dénouement connu dès les premières minutes de chaque saison. Enfin, le fait de s’attaquer à des affaires réelles et récentes ajoute indéniablement au charme de la série.
La Loi de Los Angeles (1986-1994)
De quoi ça parle ?
Le cabinet d'avocats McKenzie, Brackman, Chaney et Kuzak (MBCK), est l'un des plus célèbres de Los Angeles. Il est ouvert à toutes sortes de clients et n'hésite pas à défendre une affaire même des plus difficiles...
Pourquoi il faut la (re)voir ?
Créée par Steven Bochco et Terry Louise Fisher, La Loi de Los Angeles (L.A. Law en VO) demeure aujourd'hui l'une des séries judiciaires les plus importantes de l'histoire de la télévision. Clairement influencées par Hill Street Blues et Hôpital St. Elsewhere dans la forme, elle mélange tous les ingrédients qui ont fait la marque de fabrique de Bochco : un large casting, des intrigues parallèles en pagaille, une bonne dose d'humour, une plongée dans la vie privée de ses héros, et des sujets sociétaux révélateurs de leur époque, tels la montée du SIDA, l'avortement, les droits des homosexuels, le harcèlement sexuel, ou encore la violence faite aux femmes.
Si sa première saison n'est pas dénuée de défauts, c'est vraiment à partir de la saison 2 qu'elle est devenue un must. Aidée par l'expérience d'avocat de David E. Kelley, qui a rapidement rejoint l'équipe créative, avant de devenir showrunner du show plus tard, La Loi de Los Angeles a changé la vision du métier d'avocat, a créé des vocations chez les jeunes, et a raflé un nombre de récompenses assez impressionnant durant ses 8 saisons d'existence (dont 15 Emmy Awards).
Sans oublier de proposer des personnages marquants, campés par Harry Hamlin, Blair Underwood, Jimmy Smits, ou Jill Eikenberry, qui jouait une avocate qui assumait le fait d'être carriériste (une chose assez rare dans les années 80).
Après son annulation en 1994 par NBC, la série de Bochco et Fisher a même eu droit à son téléfilm réunion en 2002, L.A. Law : The Movie, qui a vu le retour d'une bonne partie du casting.
Murder One (1995-1997)
De quoi ça parle ?
Jessica Costello, une adolescente de 15 ans, est assassinée à Hollywood. L'affaire fait la Une des médias et maître Hoffman, aidé de son équipe d'avocats, tente de faire la lumière sur ce meurtre crapuleux et sur la vie mouvementée de la jeune femme.
Entre mensonges, trahisons, adultères et scandales, le cabinet Hoffman & Associés doit faire la part des choses pour défendre au mieux les intérêts de leur client et élucider cette enquête jalonnée de surprises et de rebondissements.
Pourquoi il faut la(re)voir ?
Murder One, signée elle aussi Steven Bochco, a la particularité de développer son intrigue principale/cas judiciaire tout au long de la 1ère saison (la 2e est à oublier et traitait de 3 affaires simultanées). Si le format est très à la mode depuis quelques années et qu'on lui donne le nom d'anthologie, c'était inédit au milieu des années 90.
Le meurtre de Jessica Costello tient ainsi en haleine le public durant 23 épisodes à la fois à travers le feuilleton judiciaire dont s'empare la presse, révélant les dessous de la vie mouvementée de la victime, et la partie policière pour découvrir qui est le véritable coupable, menée par une team ultra entraînée d'avocats.
L'identité de l'assassin est révélée lors de l'épisode final de la saison 1. Cela n'est pas sans rappeler dans la mécanique et parfois même dans l'ambiance avec une touche de soap bien sentie les Scandal et autres Murder, qui cartonnent aujourd'hui.
Côté casting, la performance de Stanley Tucci est à souligner, dans un rôle d'homme puissant particulièrement flippant. Mary McCormack, Patricia Clarkson, Dylan Baker et Jason Gedrick ne sont pas en reste. Murder One obtient de nombreuses nominations et quelques récompenses mineures aux Golden Globes et Emmy Awards de 1996.
American Crime Story: O.J. Simpson Vs. The People
De quoi ça parle ?
Le procès controversé et ultra-médiatisé de O.J Simpson, qui a fait la Une des médias au cours de l'année 1995. La star du football américain est accusée du meurtre de son ex-femme, Nicole Brown Simpson et de son compagnon, Ronald Goldman. Dans les coulisses de l'affaire, les deux camps essayent de tirer leur épingle du jeu. Entre l'excès de confiance des avocats et la relation tendue de la police avec la communauté afro-américaine, le doute sème le trouble chez les jurés.
Pourquoi il faut la (re)voir
American Crime Story est une série d'anthologie, qui se centre sur des affaires judiciaires différentes à chaque nouvelle saison. A ce titre, elle a toute sa place dans ce classement, bien qu'elle soit encore toute jeune. Mais on ne parlera que de la première saison bien entendu. La deuxième n'a pas encore été diffusée et ne méritera peut-être pas les mêmes honneurs...
En matière de série judiciaire impressionnante de rigueur, de qualité et de profondeur, qui transcende même son genre pour parler de la société au-delà du procès sur lequel elle se concentre, American Crime Story : O.J. Simpson Vs. The People est un must.
En 10 épisodes tous plus réussis les uns que les autres, Ryan Murphy -oui, le même qui a commis Glee- et son équipe parviennent à restituer une époque, l'Amérique des années 90, fracturée par les luttes sociales et raciales qui divisent le pays.
Alors que le mouvement #BlackLivesMatter ne cesse de faire parler de lui dans l'Amérique d'aujourd'hui, force est de constater que le combat des afro-américains 30 ans plus tard est toujours le même. La série a ainsi une résonance toute particulière à la lumière des récents événements.
Si chacune des performances est remarquable (Sterling K. Brown, Courtney B. Vance...) et certaines mêmes étonnantes (John Travolta, David Schwimmer), c'est indéniablement Sarah Paulson qui impressionne le plus dans ce qui pourrait bien rester quoiqu'il arrive par la suite comme le meilleur rôle de sa carrière.
Elle incarne le personnage controversé de la procureure Marcia Clarke avec une force et une conviction qui fascinent autant qu'elles émeuvent. Elle joue une héroïne moderne, complexe, seule contre tous, qui illustre à merveille un combat féministe, là encore, plus que jamais d'actualité. La série se regarde à la fois comme le témoin d'une époque et l'écho du présent, et elle n'oublie jamais de tenir en haleine et de bousculer.