Les séries médicales sont nombreuses mais bien peu parviennent à rencontrer le succès et à vraiment marquer les esprits. Voici celles qui sont incontournables !
URGENCES (1994-2009)
DE QUOI ÇA PARLE ?
Le quotidien, entre cas médicaux dramatiques et vie privée mouvementée, des médecins et infirmières travaillant au service des urgences de l'hôpital universitaire Cook County de Chicago.
POURQUOI IL FAUT LA (RE)VOIR ?
À plus d'un niveau, Urgences restera indéniablement comme une série marquante de l'histoire de la télévision américaine, qui a repoussé les limites de la qualité, en faisant du "réalisme" son maître-mot (du moins à ses débuts), et en offrant une manière de faire, une réalisation, et un ton très "cinématographique" pour l'époque. Passer après Hôpital St Elsewhere n'était pourtant pas chose facile, mais NBC est parvenue à faire de cette énième fiction médicale, créée par Michael Crichton (l'auteur des romans Jurassic Park, Congo, ou Sphère), un must-see qui a passionné, chaque semaine, des millions de téléspectateurs à travers le monde pendant plus de dix ans.
En plus de son réalisme appréciable, loin du côté parfois trop soapy de Grey's Anatomy, Urgences puise également sa force dans l'étendue de sujets de société forts, voire encore tabous durant les années 1990, qu'elle a su mettre en avant durant 15 saisons, comme la séropositivité d'un de ses personnages réguliers, l'homoparentalité, la surdité et l'apprentissage de la langue des signes, l'euthanasie, ou encore la situation alarmante au Darfour. Le tout aidé par un casting exceptionnel, qui a notamment révélé George Clooney, Julianna Margulies, ou Noah Wyle.
Malgré le départ de la plupart des ses stars au fil des ans, un casting (trop) souvent renouvelé, et une tendance à céder aux intrigues choc (le coup de hélicoptère avec Romano…) dans ses dernières saisons, Urgences demeure incontournable, ne serait-ce que pour ses premières années proches du chef-d’œuvre. Qui nous ont offert des épisodes inoubliables. Tels "Les Eaux de l'enfer", centré sur Doug Ross, ou "Sois sereine mon cœur" et "Tous pour eux", le double épisode de la saison 6 qui a à jamais ébranlé tous les fans de la série, et scellé le sort d'une certaine Lucy Knight (Kellie Martin)...
LE SAVIEZ-VOUS ?
Le premier épisode de la saison 4 d'Urgences fut tourné en direct. Véritable tour de force, cet épisode, qui a dû être mis en boîte deux fois (pour la côte Est d'abord, puis pour la côte Ouest du pays) et a également été diffusé en direct en France sur France 2, proposait notamment un long plan-séquence d'ouverture. Au cours d'une autre scène, George Clooney est dans un bar en train de regarder un match de base ball, qui se déroulait au même moment que l'épisode. Si les téléspectateurs américains zappaient sur la chaîne qui diffusait le match, ils pouvaient assister au même match que le Dr Ross.
GREY'S ANATOMY (DEPUIS 2005)
DE QUOI ÇA PARLE ?
Meredith Grey, fille d'un chirurgien très réputé, commence son internat de première année en médecine chirurgicale dans un hôpital de Seattle. La jeune femme s'efforce de maintenir de bonnes relations avec ses camarades internes, mais dans ce métier difficile la compétition fait rage...
POURQUOI IL FAUT LA (RE)VOIR ?
Série médicale emblématique des années 2000 qui poursuit son succès incroyable dans la décennie suivante, Grey's Anatomy vaut bien mieux que la réputation qu'on lui donne parfois, à savoir "une série où tout le monde couche avec tout le monde". Si c'était bel et bien le cas au départ mais déjà réducteur --et les premières saisons restent d'une efficacité redoutable-- elle a su évoluer, elle a gagné en maturité, tout comme son héroïne Meredith Grey, et elle est devenue aujourd'hui bien plus qu'un soap rythmé, drôle et parfois tire-larmes.
On ne compte plus les épisodes incontournables du show, tant elle a fonctionné sur l'événementiel avec des catastrophes en séries qui ont marqué les esprits, de l'épisode de la bombe à celui, glaçant --un petit chef d'oeuvre à lui tout seul-- de la fusillade, en passant par l'accident de ferry puis d'avion. Le must : au-delà du buzz généré, ces passages ont toujours eu des répercussions sur les personnages et ont été traités en profondeur.
La créatrice Shonda Rhimes et son équipe ont du mérite. Rares sont les séries qui parviennent encore à passionner et à être pertinentes près de 300 épisodes plus tard, surtout en ayant perdu au fil des années bon nombres de leurs visages. Mais tant que Meredith sera là, tout ira. (Re)voir Grey's Anatomy depuis le premier épisode est un gros investissement, mais ça vaut carrément le coup si vous avez un peu de temps devant vous !
LE SAVIEZ-VOUS ?
Rob Lowe et Isaiah Washington avaient été pressentis à l'origine pour tenir le rôle de Derek Sheperd. Patrick Dempsey les a coiffés sur le poteau... et Isaiah Washington a obtenu le rôle de Burke. Quant à Sandra Oh, elle avait auditionné à la base pour tenir le rôle de Bailey. Le personnage de Miranda Bailey a failli être incarné par une petite blonde ! Kristin Chenoweth a passé les essais en même temps que Chandra Wilson et en découvrant cette dernière, la directrice de casting a eu un coup de coeur. Elle a donc choisi de la privilégier face à la vétérante bien plus expérimentée.
HÔPITAL ST ELSEWHERE (1982-1988)
DE QUOI ÇA PARLE ?
À Boston, le personnel de St. Eligius est confronté jour après jour à la réalité du travail dans l'hôpital d'une grande ville.
POURQUOI IL FAUT LA (RE)VOIR ?
Si Urgences a été LA série médicale des années 90 et Grey's Anatomy celle des années 2000, c'est indéniablement Hôpital St Elsewhere qui a marqué la décennie 80 et qui leur a tout simplement permis d'exister. Cette série précurseur, qui n'hésitait pas à traiter de sujets sociaux graves en faisant preuve d'humour noir tout en restant hyper réaliste, a vu son audace récompensée par 13 Emmy Awards au cours de ses 6 ans d'existence. Elle était l'une des premières séries à faire autant référence à la culture populaire, chose qui est devenue aujourd'hui monnaie courante.
Mais surtout, elle est considérée avec Hill Street Blues, son pendant policier, comme le prototype de la série moderne, osant un style narratif plus complexe, introduisant une grande part de feuilletonnant, et ne se centrant pas sur un héros unique mais sur une galerie de personnages. Elle emprunte en réalité beaucoup au genre du soap opera, très populaire à l'époque (Dallas, Dynastie) en l'adaptant au genre de la série médicale.
LE SAVIEZ-VOUS ?
C'est dans cette série que, pour la première fois dans l'histoire de la télévision, un personnage récurrent est atteint du virus du SIDA. Le docteur Bob Caldwell, joué par Mark Harmon, est infecté en 1985, soit seulement 3 ans après la découverte du virus.
SCRUBS (2001-2010)
DE QUOI ÇA PARLE ?
J.D., Turk et Elliot font leur internat de médecine à l'hôpital du Sacré Coeur. Ils y découvrent que la vie n'y est pas facile et se retrouvent bien souvent dans des situations des plus loufoques.
POURQUOI IL FAUT LA (RE)VOIR ?
Dans ce classement, Scrubs fait forcément figure d'OVNI de par son format puisqu'il s'agit avant tout d'une comédie au format 22 minutes. La série développe un humour bien particulier, complètement déjanté et loufoque. Les histoires sont racontées du point de vue de J.D. (Zach Braff) lui-même. Outre la voix-off qui ouvre et ferme les épisodes au minimum, les pensées du héros sont mises en images lors de séquences illustrant son imagination débordante ou ses fantasmes. Si elle n'est pas la première à le faire, elle excelle néanmoins en la matière.
A l'aspect comique viennent se greffer les difficultés rencontrées par le corps médical. Médecins et infirmières sont sans cesse confrontés à la maladie, à la mort, les erreurs de diagnostics, l'impuissance face à certains cas, ce qui les rend d'autant plus attachants. Scrubs jongle ainsi habilement entre la comédie et le drame, une combinaison atypique qui lui permet de se distinguer, comme MASH a pu le faire auparavant. Elle possède aussi une dimension romantique, via les tribulations amoureuses de J.D. et de ses amis. Une comédie qui a du coeur et du fond, en somme.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Scrubs est une série créée par Bill Lawrence, également à l'origine de la comédie Spin City. D'ailleurs plusieurs acteurs de la série sont venus faire un tour du côté du Sacré Coeur. En tête Michael J. Fox, suivi d'Heather Locklear et même Richard Kind, Alan Ruck, Michael Boatman et Alexander Chaplin, les anciens membres de l'équipe du Maire de New York se sont arrêtés au Sacré Coeur, que ce soit en tant que membre du l'équipe médicale ou patient.
CHICAGO HOPE : LA VIE À TOUT PRIX (1994-2000)
DE QUOI ÇA PARLE ?
L'hôpital privé Chicago Hope réunit les meilleurs docteurs de la région, et chacun s'investit à fond pour sauver des vies, au risque de sacrifier sa vie personnelle...
POURQUOI IL FAUT LA (RE)VOIR ?
Même si Chicago Hope a toujours vécu dans l'ombre d'Urgences (cf "Le saviez-vous ?) et qu'elle n'a jamais fait frémir les compteurs audimatiques, elle s'est donnée du mal pour faire parler d'elle à travers trois "événements" : c'est dans cette série que le mot "shit" ("merde") a été entendu pour la première fois dans une fiction ! Il sortait alors de la bouche du personnage interprété par Mark Harmon. Elle a brisé un tabou à la télévision américaine en montrant les seins d'une adolescente à une heure de grande écoute. Cependant, il n'y a pas eu de polémique puisque l'intrigue le justifiait : une jeune fille devait subir une chirurgie réparatrice. Et le 18 Novembre 1999 a été diffusé le premier épisode d'une série en haute-définition et il s'agissait d'un épisode de Chicago Hope !
Au-delà de ces records, le show créé par David E. Kelley, plutôt spécialisé dans les séries judiciaires, pouvait compter sur une équipe solide devant et derrière la caméra : c'est là que Peter Berg a fait ses débuts de réalisateur et scénariste, mais aussi d'acteur puisqu'il y tenait un rôle régulier de médecin, tandis que d'autres talents de la série ont reçu de nombreux prix, parmi lesquels l'Emmy du meilleur acteur dans un drama pour Mandy Patinkin en 1995, l'Emmy du meilleur second rôle dans un drama pour Hector Elizondo en 1997 et l'Emmy de la meilleure actrice dans un drama pour Christine Lahti en 1998.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Les deux séries médicales Chicago Hope et Urgences, qui se déroulent d'ailleurs toutes les deux dans la même ville, ont commencé la même année, en 1994. Le pilote de Chicago Hope a été diffusé la veille de celui d'Urgences, et la semaine suivante, elles étaient en confrontation frontale le jeudi à 22h. Urgences ayant gagné le match, Chicago Hope a rapidement été déplacée au lundi soir.
BIENVENUE EN ALASKA (1990-1995)
DE QUOI ÇA PARLE ?
A peine sorti de ses études de médecine, Joel Fleishman est forcé par une clause de son contrat de bourse de se rendre en Alaska, dans la petite ville de Cicely pour exercer son métier. Alors qu'il souhaite retourner au plus vite à New York, il va apprendre à apprécier sa nouvelle vie.
POURQUOI IL FAUT LA (RE)VOIR ?
Le charme discret de Bienvenue en Alaska est certainement ce qui lui a permis de connaître le succès et de marquer les américains dans la durée. Imaginée par les mêmes créateurs que St Elsewhere, elle n'est médicale que par prétexte. L'idée est clairement de partir à la rencontre de personnages atypiques dans une ville qui l'est tout autant, de par sa position géographique (le bout du bout du monde) et sa population, en partie composée d'indiens. Le héros, gauche et attachant, permet d'introduire le téléspectateurs dans cet univers, mais son métier passe rapidement au second plan pour se concentrer sur ses relations amicales et amoureuses.
Au cours de ses 5 années d'existence, la série a été nommée 57 fois dans diverses cérémonies de récompenses. Elle en a gagné 27, dont le prix du Meilleur Drama de l'année 1992 aux Emmy Awards. Elle est par ailleurs la première à avoir célébré dans l'une de ses intrigues (en saison 5) un mariage homosexuel, 20 ans avant que cela ne devienne légal.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Lors de sa création, CBS ne croit pas beaucoup au potentiel de la série et se sert d'elle comme d'une vulgaire remplaçante pour l'été 1990. Seulement 8 épisodes sont commandés. Face à son succès inattendu, une deuxième saison de 7 épisodes est programmée pour le printemps suivant. Dès la rentrée 1991, la série fait partie de la grille "normale" de la chaîne et cartonne, tout particulièrement sur la cible privilégiée des annonceurs, les 18/49 ans.
NIP/TUCK (2003-2010)
DE QUOI ÇA PARLE ?
Deux médecins spécialisés dans la chirurgie esthétique jonglent entre leurs patients de la clinique privée de Miami dans laquelle ils travaillent et leurs vies privées mouvementées...
POURQUOI IL FAUT LA (RE)VOIR ?
Bien qu'elle ait duré bien plus de temps qu'il n'aurait fallu et que toutes les saisons ne se valent pas, il faut bien reconnaître à Nip/Tuck une audace incroyable, du jamais vu à l'époque de son lancement. La création de Ryan Murphy a pris un malin plaisir à briser les tabous de notre société un à un, qu'il s'agisse de transsexualité, d'inceste, de zoophilie et d'une panoplie complète de déviances en tous genres. Elle a su allier le trash à une esthétique qui lui est propre, à la fois chic et glauque, et une réalisation souvent inspirée, étroitement liée à sa bande-son. A sa façon, la série a donc fait évoluer la production télévisuelle américaine.
Le succès de Nip/Tuck porte aussi sur les scènes d'opérations chirurgicales. Les effets ultra-réalistes de ces passages ont valu à la série de nombreuses nominations et récompenses dans la catégorie meilleure maquillage et effets spéciaux. Elle a aussi marqué grâce à ses personnages secondaires inoubliables (Ava, Escobar, Gina, le fameux Découpeur...) et ses invités de prestige (Catherine Deneuve !). Jusqu'au bout, la série aura cultivé son goût pour... le mauvais goût, et aura fait un portrait au vitriol d'une société et plus particulièrement d'une classe sociale prête à tout les sacrifices pour rester jeune et belle.
LE SAVIEZ-VOUS ?
La série a connu un remake en Allemagne. Beauty Queen, produite en 2004, met en scène la vie des frères Oskar (Jochen Horst) et Mark Seeberg (Carsten Spengemann), deux chirurgiens esthétiques. Tout aussi différents dans leurs vies privées que professionnelles, les deux frères forment un duo détonant. Oskar, le père de famille, sérieux et responsable, des idéaux pleins la tête, doit faire face aux délires de Mark, célibataire et dépensier. A l'opposé de l'ambiance dramatique et crue de Nip/Tuck, l'humour est ici privilégié.
DR HOUSE (2004-2012)
DE QUOI ÇA PARLE ?
Le docteur Gregory House est un médecin revêche qui ne fait confiance à personne, et encore moins à ses patients. Irrévérencieux et controversé, il n'en serait que plus heureux s'il pouvait ne pas adresser la parole à ses patients. Mais House, malgré son addiction aux calmants, est un brillant médecin. Et avec son équipe d'experts, il est prêt à tout pour résoudre les cas médicaux les plus mystérieux et sauver des vies.
POURQUOI IL FAUT LA (RE)VOIR ?
Élémentaire, mon cher… Wilson. Lancée en novembre 2004 sur la chaîne Fox, Dr House a revigoré le genre de la série médicale en lui appliquant les codes du procedural, et surtout des séries policières, et en s'inspirant du personnage de Sherlock Holmes pour créer Gregory House, ce médecin hors-norme, qui donne de vrais airs d'enquête à chaque tentative de diagnostic. Chaque épisode prend donc la forme du "cas de la semaine" et nous plonge dans les méandres mystérieux du corps, et de l'esprit, humain.
Mais si la série créée par David Shore étonne par sa forme, qui permet autant de regarder un épisode de temps en temps sans perdre le fil, que de se passionner de semaines en semaines, notamment à travers les intrigues sentimentales de ces "experts" du bistouri, elle doit aussi, et avant tout, son énorme succès (plus de 19 millions d'Américains en moyenne chaque semaine devant leur écran durant la saison 3) à son personnage principal. Un anti-héros électrisant, comme on aimerait en voir plus, qui n'aime personne, pas même ses patients, et que ses nombreux défauts (son cynisme, son besoin d'avoir raison en permanence, sa dépendance aux médicaments, …) rendent passionnants. Voire attachant ?
Hugh Laurie, son interprète, est évidemment le gros point fort de la série, qu'il rend incontournable à lui tout seul. Mais le reste du casting n'est pas en reste, à commencer par Robert Sean Leonard et Lisa Edelstein, impeccables en Wilson et Cuddy, sortes de repères dont House ne peut se passer, qu'il l'admette ou non. Et si Dr House a peut-être duré un poil trop longtemps (ses deux dernières saisons étant assez dispensables), et connu quelques changements de casting déroutants, elle contient assez de moments et d'épisodes exceptionnels (le double épisode final de la saison 4, ou la mort d'un personnage majeur en fin de saison 5, feront date dans l'histoire de la série) pour s'imposer comme un OVNI du genre médical à ne pas rater.
LE SAVIEZ-VOUS ?
En mai 2008, alors que la saison 4 de Dr House vient de s'achever aux États-Unis, les showrunners David Shore et Katie Jacobs commencent sérieusement à réfléchir à un projet de spin-off autour d'un détective privé. Le personnage en question, Lucas Douglas, est introduit dès la saison suivante mais cette idée de série dérivée finit par traîner pour ne finalement jamais voir le jour. Michael Weston, qui incarne Lucas, se contentera alors d'apparaître de manière récurrente dans les saisons 5 et 6, avant qu'un événement que nous ne spoilerons pas ici n'ait raison de sa présence dans la série.
NURSE JACKIE (2009-2015)
DE QUOI ÇA PARLE ?
Infirmière au sein des Urgences d'un hôpital new-yorkais assez rude, Jackie Peyton affronte tous les jours des cas difficiles. Obstinée et brillante, elle a toutefois du mal à jongler entre un quotidien professionnel assez mouvementé et une vie personnelle également périlleuse, jalonnée des mensonges qu'elle accumule pour cacher son addiction aux médicaments...
POURQUOI IL FAUT LA (RE)VOIR ?
En 2009, deux ans après la fin des Soprano, Edie Falco, qui avait brillé dans la peau de Carmela Soprano, revenait sur le petit écran dans le rôle de Jackie Peyton, l'infirmière imparfaite au centre de l'intrigue de Nurse Jackie. Alors évidemment, on pourrait dire que rien que pour la prestation exceptionnelle de la comédienne (qui lui a valu un Emmy de la meilleure actrice en 2010) cette série médicale pas comme les autres mérite vraiment qu'on s'y intéresse. Ce serait la vérité, mais ce serait également (très) réducteur.
Bien sûr, Nurse Jackie, comme son héroïne, est loin d'être parfaite. Ses dernières saisons, consacrées à la "rechute" de Jackie sonnent un peu comme une redite de ses années inaugurales et peuvent, par moment, lasser (la répétition n'étant jamais le fort des séries). Mais après tout, les périodes de rechute font malheureusement partie du quotidien des addicts, et Nurse Jackie, dans son ensemble, s'impose comme un grand portrait de l'addiction. Qui, sans paillettes, n'a jamais cherché à "mélodramatiser" les raisons qui ont poussé Jackie à tomber amoureuse des calmants, et n'a jamais cherché à rendre cool, badass, ou sympathique son personnage principal.
Mais les scénaristes se sont aussi attachés à ne pas faire de Jackie une anti-héroïne pathétique. Car, tout du long des 80 épisodes de la série, elle reste une infirmière compétente, qui se soucie en permanence de ses patients (plus que de ses proches peut-être?). Permettant ainsi au show de mettre en avant une profession qui passe souvent, à tort, après les médecins. Le tout soutenu par des comédiens de talent et des personnages secondaires que l'on n'oubliera pas de sitôt, de l'attachante Zoey (la géniale Merritt Wever) à Akalitus (Anna Deavere Smith), en passant par le gênant, mais drôlatique, docteur Coop (Peter Facinelli).
LE SAVIEZ-VOUS ?
En 2013, Nurse Jackie connaît les honneurs d'un remake aux Pays-Bas. La série Charlie, avec la comédienne Halina Reijn dans le rôle principal, débute en effet en mars 2013 sur la chaîne Nederland 3. Mais l'aventure ne durera que le temps d'une seule saison.
A YOUNG DOCTOR'S NOTEBOOK AND OTHER STORIES (2012-2013)
DE QUOI ÇA PARLE ?
Vladimir, tout jeune médecin, est envoyé dans la petite ville (fictive) de Muryevo en Russie pour remplacer un médecin éminemment respecté du nom de Leopold Leopoldovitch. Addict à la morphine, il converse avec la version plus âgée de lui même et tente de sauver les patients qui arrivent à l'hôpital avec les moyens du bord. La première saison se déroule pendant la Révolution russe, en 1917. La seconde, pendant la guerre civile, en 1918.
POURQUOI IL FAUT LA (RE)VOIR ?
A Young Doctor's Notebook and Other Stories est un petit bijou de la comédie noire à l'anglaise : situations loufoques, critique acerbe de la société et - avant tout et surtout - de la nature humaine, effusions gore... tout y est. Le protagoniste est interprété par deux acteurs qui l'incarnent à deux âges différents : Jon Hamm et Daniel Radcliffe sont merveilleux et les intenses joutes verbales entre les deux dynamisent énormément le rythme. Ils sont très justes, souvent drôles, mais peuvent aussi se révéler bouleversants. Les seconds rôles sont également parfaits.
La photographie est impeccable, très léchée, répondant sans mal à la charte de qualité à laquelle la télévision britannique nous a habitués. Les séquences médicales sont très graphiques, parfois complètement burlesques. Avec seulement deux saisons et quatre épisodes par saison, A Young Doctor's Notebook and Other Stories, est très peu connue et gagne vraiment à l'être. Il faut donc la voir absolument.
Dans la lignée des séries médicales historiques, on vous recommande vivement l'excellente The Knick, qui elle se déroule au début du XXème siècle.
LE SAVIEZ-VOUS ?
A Young Doctor's Notebook and Other Stories est adaptée du recueil de nouvelles éponyme de Mikhail Bulgakov, lui-même jeune médecin au moment de la Révolution russe. A l'origine, le recueil devait être adapté en film, mais finalement la production a opté pour le format mini-série.