Depuis six saisons maintenant, Cameron Monaghan interprète Ian, l'un des six enfants du clan Gallagher, dans la série de Showtime Shameless, adaptée de la série britannique éponyme. Mais depuis un an, il fait surtout parler de lui pour avoir tenu dans Gotham, le temps de quatre épisodes remarqués, le rôle de Jerome Valeska, introduit dans un premier temps comme une hypothétique version jeune du Joker (série sur les origines de Batman oblige).
Lors de sa venue à Paris, dans le cadre d'une rencontre avec des fans organisée par Clouds Con le 14 mai, AlloCiné a pu s'entretenir avec le jeune acteur de 22 ans qui s'est notamment confié sur un possible retour au sein de Gotham, sur l'évolution de son personnage dans Shameless, et sur le tournage du film Amityville : The Awakening, reboot d'Amityville dont la sortie en salles est prévue pour début 2017.
Attention, cette interview contient quelques spoilers sur la saison 2 de Gotham !!
Lorsque vous avez signé pour tenir le rôle de Jerome Valeska dans l'épisode 16 de la saison 1 de Gotham, saviez-vous déjà que vous seriez de retour pour un arc de 3 épisodes au début de la saison 2 ?
Cameron Monaghan : Non, pas vraiment. Après ce premier épisode auquel j'ai participé, les scénaristes ont laissé la porte ouverte à un éventuel retour de Jerome et je leur ai tout de suite fait part de mon envie de revenir. C'était donc une possibilité mais rien n'était sûr à 100%.
Au moment de vous présenter le personnage de Jerome, les auteurs vous ont-ils tout de suite mis dans la confidence ? Saviez-vous dès le départ que Jerome n'était finalement pas le Joker, comme tout semblait pourtant l'indiquer ?
À moins qu'il le soit ?! (rires). En fait ils m'avaient révélé certains de leurs plans pour Jerome lorsque j'ai tourné mon premier épisode, et quand je suis revenu quelques mois plus tard ils m'ont tout de suite prévenu du fait que Jerome allait mourir à la fin du troisième épisode de la saison 2. Donc en gros je savais certaines choses mais je pense qu'ils ont volontairement gardé des éléments secrets, et notamment concernant la véritable identité de Jerome.
Ce qui est certain c'est que toute la promotion autour de votre premier épisode dans la série avait pour but de nous faire croire que Jerome était bel et bien une version jeune du Joker. Est-ce que cela vous a mis une pression supplémentaire sur les épaules ? Étant donné que le Joker est un personnage adoré des fans de Batman...
Absolumment. Je suis moi-même un grand fan des comics Batman, et encore plus du Joker. C'est l'un de mes personnages favoris, depuis toujours. Donc en tant que fan, ce rôle était très important pour moi. Et en plus de la pression liée aux attentes des téléspectateurs, je me mettais la pression tout seul. J'ai donc étudié de nombreux numéros des comics. J'ai lu, j'ai regardé les prestations de mes "prédécesseurs" à l'écran, j'ai observé. Et j'espère que ça a payé et que ma prestation n'a pas déçu.
Cette saison, certains personnages décédés sont revenus à la vie grâce aux expériences menées par Hugo Strange. Pensez-vous donc qu'un retour de Jerome soit encore possible ? Et seriez-vous prêt à rempiler ?
Peut-être que si vous continuez à regarder la série, vous aurez droit à une surprise... (rires). En tout cas, tant qu'il y a de bonnes histoires à raconter, je suis toujours partant pour revenir dans Gotham.
En dehors du Joker, est-ce que vous avez un méchant préféré au sein de l'univers Batman ?
J'aime beaucoup Calendar Man (l'homme calendrier). C'est un personnage qui m'a toujours fasciné. Et puis évidemment, la façon dont le Pingouin (Robin Lord Taylor) et l'Homme Mystère (Cory Michael Smith) sont dépeints dans la série est extrêmement intéressante. C'est une vision des personnages que je trouve, pour le moment, vraiment super. Ces deux méchants font également partie de mes préférés et j'ai hâte de voir dans quelle direction les futurs épisodes vont les emmener.
Depuis 2011 vous tenez également le rôle d'Ian Gallagher dans la série Shameless, aux côtés notamment de William H. Macy et Emmy Rossum. Comment voyez-vous l'évolution de votre personnage au fil des six premières saisons ?
Ian a eu un parcours tumultueux, et assez étrange au final. Il a évidemment évolué, et mûri, mais certains aspects de sa personnalité sont restés constants depuis le début. Il est plein d'espoir, toujours dans l'empathie, et il prend soin en permanence de ses proches. C'est un bosseur qui pense vraiment qu'il va parvenir à faire quelque chose de sa vie. Mais évidemment il doit faire face à des épreuves. Comme ce moment "décisif" où il apprend [au cours de la saison 4] qu'il est bipolaire et perd le contrôle. Mais ça a permis de lancer un arc très intéressant pour le personnage.
Avez-vous fait beaucoup de recherches sur le sujet, lorsque les scénaristes vont ont révélé qu'Ian allait être diagnostiqué bipolaire ?
Oui, beaucoup. C'est un trouble que je connais un petit peu personnellement, car certaines personnes de mon entourage en souffent. Et je savais que c'était également un sujet important pour John Wells, notre producteur délégué. Alors je voulais être sûr que le quotidien d'une personne bipolaire soit représenté de manière respectueuse et authentique dans la série. J'ai donc lu pas mal d'ouvrages sur le sujet, j'ai regardé des documentaires, pour en apprendre un maximum sur le trouble bipolaire.
Votre personnage, Ian, est gay et il offre une vision rafrâichissante de ce que c'est d'être un jeune homosexuel aujourd'hui, loin des clichés qui ont longtemps été légion au cinéma et à la télévision. Avez-vous ressenti une forme de responsabilité vis-à-vis de la communauté LGBT lorsque vous avez accepté le rôle ?
Évidemment. Mais depuis 5 ans j'entends beaucoup de réactions très positives de la part de téléspectateurs qui ont le sentiment de se retrouver en Ian, et c'est vraiment génial. Et en même temps, quand je joue Ian, j'essaie de ne pas penser à lui comme étant le représentant de quoi que ce soit. Parce qu'en fin de compte, c'est juste une personne comme une autre, avec ses défauts. Alors oui, bien sûr, il est gay, mais ce n'est qu'une portion de qui il est. C'est un jeune homme qui fait des erreurs, qui aime de tout son cœur, et qui tient à ses proches. Il doit faire face au meilleur et au pire que la vie a à offrir, et pour moi c'est ça le plus important. Ne jamais perdre de vue l'être humain.
Pouvez-vous nous dire quoi que ce soit sur la saison 7, qui sera diffusée début 2017 sur Showtime ?
Je ne peux rien vous dire car je ne sais absolumment rien ! Désolé (rires).
Est-ce que vous avez des souhaits pour votre personnage ? Une direction dans laquelle vous aimeriez le voir aller ?
J'espère que l'on va continuer à suivre Ian dans son travail d'ambulancier. J'aimerais bien le voir réussir dans ce boulot. Évidemment, dans Shameless, il y a toujours un moment où les choses prennent une tournure dramatique, où les espoirs des uns et des autres tombent à l'eau. C'est dans l'ADN de la série (rires). Mais j'aimerais quand même que l'on explore par la suite un côté plus positif, plus serein, et plus accompli d'Ian Gallagher.
Début 2017, vous serez à l'affiche du reboot d'Amityville, Amityville : The Awakening, aux côtés de Belle Thorne et Jennifer Jason Leigh. Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ?
Le tournage d'Amityville : The Awakening a été intéressant car le personnage que je joue est complètement paralysé, dans une sorte de coma, durant une grande partie du film. On a donc eu recours à beaucoup de maquillage, de prothèses, et d'effets spéciaux. Notamment durant les scènes où James, mon personnage, est possédé par l'esprit qui hante la maison. Certains jours je passais plus de 3 heures au maquillage, mais au final les effets spéciaux sont assez bluffants donc j'ai hâte de voir le résulat à l'écran.
La sortie du film, prévue en avril, a été repoussée et des scènes ont été retournées il y a quelques semaines. Faisiez-vous partie de ce "reshoot" ?
Oui, j'ai retourné quelques scènes. Le film a connu plusieurs phases de tournage additionnelles, afin de modifier certains aspects de l'histoire. La fin, notamment, a longtemps été un sujet de débat. Je suis curieux de voir tous les changements qui ont été apportés, car je n'ai pas encore vu le montage final.
Un extrait de Cameron Monaghan dans la saison 2 de Gotham :
Propos recueillis à Paris le 13 mai 2016.