Quel a été le processus de création avec Netflix ?
Aziz Ansari : Alan Yang (le co-créateur de Master Of None) et moi sommes allés voir Netflix pour présenter notre projet de série et ils étaient très enthousiastes ! Ils nous ont rapidement commandé 10 épisodes. Ils ont vraiment cru en nous et nous ont laissé faire. C’est vraiment différent de la télé où il faut d’abord faire un pilote. Chez Netflix, c’est plus rapide : ils commandent directement la série et vous font confiance pour le développement.
Avez-vous été surpris par votre nomination aux Golden Globes ?
Aziz Ansari : On espérait recevoir une nomination ou deux étant donné que nous avons eu d’excellents retours de la presse et des téléspectateurs.
=> Golden Globes 2016 : Netflix mène la danse dans les nominations
On vous reconnait dans le personnage de Dev, un acteur trentenaire qui cherche sa voie. N’est-ce pas trop difficile pour vous d’exposer votre vie dans une série ?
Aziz Ansari : Disons que je suis habitué, parce que je fais du stand up. J’y parle de choses assez personnelles. Ce que j’adore le plus c’est voir à quel point ces sujets-là touchent et parlent à un maximum de personnes. Cela me fait sentir un peu moins seul.
C’est votre premier grand rôle dans une série. N’étiez-vous pas trop nerveux ?
Aziz Ansari : J’ai de la chance d’avoir eu de l’expérience par le passé. Master Of None est quelque chose sur lequel je travaille depuis quelques années, on retrouve des idées que j’ai développées dans mes spectacles. J’avais confiance en moi lorsque j’ai écrit cette série. Mais c’est vrai que c’était une première pour moi dans le sens où j’étais impliqué du début à la fin. Mais j’ai pu compter sur l’aide d’Alan.
Vous abordez le thème de la diversité dans Master Of None. Est-ce que vous observez des changements à Hollywood ?
A.A : Je pense que ce sont de très petits changements. La plus grande partie des séries développées aux Etats-Unis ont un casting majoritairement blanc. Maintenant on essaye d’apporter un peu de diversité. Je remarque l’arrivée de scénaristes et de réalisateurs différents qui veulent du changement. C’est le cas de Shonda Rhimes. Pour Master Of None par exemple, Alan et moi n’aurions pas pu faire cette série il y a quelques années. Personne n’aurait donné une telle opportunité à un acteur indien comme moi. Le changement est lent, mais il est là.
Le casting est aussi très divers. Comment avez-vous créé les personnages ?
A.A : Nous ne voulions pas avoir ces personnages stéréotypés parce que faire ce genre de choix, c’est être certain de rater une série. En réalité nous avons auditionné tout un tas d’acteurs et nous voulions les personnes les plus drôles et avec lesquels j’avais une connexion. C’est pour ça que la série semble si authentique. Ce n’est pas comme d’autres shows où il y a trois personnages principaux et ils ajoutent un acteur de couleur qui ne sert pas à grand-chose.
Comment ont réagi vos parents quand vous leur avez demandé de jouer dans la série ?
A.A : Mon père était étonnement très enthousiaste, ma mère ne voulait pas du tout le faire (rires). Mais je les ai convaincus et ils ont fait un super job ! Je n’ai pas vraiment eu le temps de les voir depuis que la série a été diffusée mais je me souviens de ce jour où je me promenais avec mon père à New York. Une dame est venue vers nous et s’est tournée vers lui pour dire : "Je viens de voir la série, vous êtes super drôle dedans !".
La série est construite par thèmes, où avez-vous trouvé l’inspiration ?
A.A : C’est une série très méta, on s’est inspiré de notre propre expérience et on voulait que chaque entité puisse se regarder séparément. Pour l’épisode sur les parents par exemple, Alan et moi avons appelé les nôtres, pour avoir des histoires. Tout le monde a déjà eu des problèmes avec ses parents.
Ce qui nous a frappé en regardant la série c’est la bande son. Il y a notamment une chanson française dans le premier épisode.
A.A : Oui il y a même plusieurs chansons françaises dans la saison 1. Nous avions quelqu’un pour la musique et j’ai travaillé étroitement avec lui. C’était vraiment amusant de choisir les chansons. Je voulais à tout prix mettre ce titre de Serge Gainsbourg !
Aziz Ansari à coeur ouvert dans Master Of None, petite pépite à découvrir sur Netflix