Mon compte
    La Porte du Paradis et sept autres films mutilés ou tués par les studios
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Il arrive régulièrement qu'Hollywood torpille, mutile voire tue les films, aidé en cela par des producteurs pas franchement respectueux des oeuvres. Démonstration avec "La Porte du Paradis" du regretté Michael Cimino, et 7 autres films.

    Action Cinémas / Théâtre du Temple

    La Splendeur des Ambersons (1942)

    Les Etats-Unis entrent en guerre au moment même où Orson Welles termine le montage préliminaire de son second film, La Splendeur des Ambersons. Mais en 1942, Orson Welles est expédié par la RKO au Brésil, avec la bénédiction de Nelson Rockfeller. Ce dernier, homme politique alors coordinateur du bureau des affaires inter-américaines sous la présidence Roosevelt, souhaitait développer une politique de promotion de la culture nord américaine en Amérique du Sud. La mission de Welles fixée par les producteurs : tourner un documentaire à la façon d'un carnet de voyage, en sillonnant les principales villes. Documentaire que Welles baptisera It's All True.

    Avant de partir, Welles confie à Robert Wise le soin de monter son film, selon ses instructions, qu'il devait lui transmettre par téléphone et télégraphe, puis de lui apporter cette version à Rio pour qu'il peaufine le résultat final sur place. Pas vraiment enthousiaste à l'idée de filmer la population locale, il est de plus handicapé du fait des restrictions aériennes imposées en temps de guerre : impossible de faire venir les bobines de son film au Brésil.

    Le 17 mai 1942, la RKO décide de pourtant montrer son film, dans son dos. La projection test est une catastrophe. Le studio va alors, toujours sans en informer Welles, couper 45 min du film, sur une durée totale de 2h12, tandis qu'elle change complètement la fin, imposant un Happy End. Le film fit un fiasco. Cruelle ironie supplémentaire : le montage initialement prévu par Welles, dont certains disaient qu'il était même supérieur à celui de son chef-d'oeuvre Citizen Kane, fut perdu à jamais lors d'un incendie dans un entrepôt.

     

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top