Parmi les séries les plus suivies par le public français, le Mentalist avec Simon Baker a tiré sa révérence en février dernier aux Etats-Unis, après sept années de bons et loyaux services. C'est d'ailleurs à partir de ce mardi 25 août à 20h55 que TF1 débutera la diffusion de cette ultime saison, encore inédite en France. Que nous réserve Patrick Jane pour ces adieux télévisuels ? Le créateur et showrunner de la série, Bruno Heller (Gotham) a accepté de nous en parler.
Comment expliquez-vous le succès phénoménal de la série dans le monde entier ?
Bruno Heller : C’est une bonne question. Je pense que la première raison est due à Simon (Baker), qui est une star à l’état naturel, dans le sens où il est d’une sincérité à toute épreuve, ce qui a tendance à se ressentir lorsqu’il apparaît à l’écran. Lorsqu’il entre dans une pièce, il l’illumine de sa présence. Les gens apprécient également sa grâce et sa bonté. Et pour qu’une série fonctionne, c’est un élément indispensable. Si l’on offre le cadre idéal à un acteur de ce calibre, alors on tient un succès. Il est dans la lignée de Gene Kelly et Cary Grant.
Le succès de la série s’explique également par son sujet et le fait que les mentalistes sont pour les gens des sortes de voyants. Partout dans le monde, les voyants exercent une sorte de fascination et cela a été mon point de départ lorsque j’ai imaginé la série, à savoir travailler sur quelque chose d’à la fois universel mais également d’original. On trouve des voyants partout dans le monde : en Chine, au Brésil, en France… Alors inventer un personnage qui vient de ce monde, c’était pour moi une façon de m’assurer que les gens allaient adhérer et comprendre qui il est. C’est à la fois un charlatan et un homme honnête. J’avais la certitude que ça allait fonctionner. Et ça a été le cas.
Que pouvez-nous dire sur la fin de Mentalist ?
Cette dernière saison a été conçue comme une sorte de best-of. C’est une fin heureuse qui reprend tous les éléments que les fans de la série ont apprécié toutes ces années, une direction que nous avons préféré prendre plutôt que d’expérimenter quelque chose de nouveau et de bizarre. Dans un best-of, il ne s’agit pas de tenter de nouvelles choses mais de reprendre les titres les plus connus. C’est notre façon de remercier le public d’avoir été aussi fidèle. A la fin tout le monde est heureux et se fait des câlins, ce qui est pour moi le vrai but des histoires qu’on raconte : qu’elles puissent transmettre quelque chose de positif au public. C’est ce que nous avons essayé de faire avec Mentalist.
Aviez-vous en tête cette fin dès le début de la série ou s’est-elle imposée au fil des saisons ?
Non la fin a été imaginée en fonction de l’évolution des personnages. C’est l’avantage de travailler aussi longtemps sur une série, on suit les directives imposées par l’histoire. Cette dernière saison est axée autour de la romance qui s’est développée entre Jane et Lisbon, si cela peut fonctionner entre eux et s’ils ont un avenir en commun. Au début de la série, on me demandait sans cesse si les deux héros allaient finir ensemble, et je répondais « Oh non, ce serait horrible ! Ils sont comme frère et sœur, cela ne peut pas arriver ! » C’est un peu comme quand dans un groupe d’amis, deux personnes très proches finissent par se mettre ensemble. Du point de vue des personnages mais également de l’alchimie entre les comédiens, cette idée s’est peu à peu imposée. Leur histoire d’amour n’est pas quelque chose que nous avons voulu imposer à tout prix, c’est le découlement logique de la série. Si cela était tout simplement inimaginable dans un premier temps, c’est maintenant devenu quelque chose d’inévitable.