Mon compte
    Cannes 2015 : l'émotion Mia Madre

    Dévoilé ce matin aux journalistes du monde entier, le nouveau film de Nanni Moretti "Mia Madre" a suscité une vive émotion lors de sa projection. La première émotion de ce 68e Festival de Cannes...

    Des applaudissements et des "Bravo !", voilà ce qu'on pouvait entendre dans l'immense salle Lumière du Palais ce samedi matin à l'issue de la projection de Mia Madre, le nouveau long-métrage de Nanni Moretti. S'il ne fait pas, naturellement, l'unanimité, ce film a suscité la première émotion générale de cette 68ème édition. Un émoi sincère et mérité...

    La première émotion du Festival de Cannes

    Après La Stanza Del Figlio, qui racontait la mort soudaine et "pas naturelle" (selon les propres termes de Moretti) d'un fils, le cinéaste italien narre la chronique d'une autre mort, annoncée cette fois-ci, celle d'une mère malade. Un sujet aussi universel qu'intime dont Moretti tire un film bouleversant et pudique, où les larmes perlent sur des joues souriantes. Dans Mia Madre, le rire et la tristesse vont de pair, toujours, et une émotion ne "soulage" pas l'autre. Le film est une grâce d'écriture...

    Margherita, un visage

    Une fois le générique de fin débuté, le visage de Margherita Buy hante le spectateur... Actrice immense s'il en est, Buy joue le double de Moretti (une réalisatrice grincheuse, courant après des idéaux cinématographico-politiques et perclue d'angoisses existentielles), ce dernier se réservant le rôle du frère un peu en retrait et posé. Comme à son habitude (Journal Intime, Aprile...), Moretti brouille la frontière entre fiction et réalité pour mieux les réunir avec une image, un visage, celui d'une Margherita Buy, déjà sérieuse candidate pour le Prix d'interprétation.

    Mia cinéma

    Journal intime, Aprile, Le Caïman, Le Jour de la première de Close Up... A travers ses films, que ce soit frontalement ou indirectement, le réalisateur s'est toujours interrogé sur son cinéma (et, de fait, le cinéma). Mia Madre est, à ce titre, pleinement du Moretti. Et peut-être même un de ses plus aboutis en terme de réflexion sur le 7ème Art. Une introspection menée sur le ton de la comédie (via par exemple le personnage de l'acteur américain excessif incarné par John Turturro), ou explicitée à travers, par exemple, la directive (récurrente) donnée par la réalisatrice Buy à ses comédiens : ceux-ci doivent "jouer et être "à côté" du jeu." Du pur, de l'émouvant, Moretti.

    Si, avec Mia Madre, Nanni Moretti décroche le 24 mai sa 2ème Palme d'Or, ce ne sera pas un scandale... Quoi qu'il arrive à la fin de cette quinzaine, le film sera l'événement de cette fin d'année avec une sortie en salles programmée pour le 23 décembre...

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top