Voici donc les 19 candidats à la succession de Winter Sleep, Palme d'Or du dernier Festival de Cannes. Des habitués aux Français, en passant par un premier film et ceux qui vont tenter de briguer une deuxième Palme, découvrez donc tous les films en sélection, dans cet article qui sera enrichi au fil des annonces.
Cannes 2015 : tous les films en compétition
The Assassin de Hou Hsiao-Hsien
La dernière fois qu'Hou Hsiao-Hsien est venu à Cannes, c'était en 2007, avec un segment de l'anthologie Chacun son cinéma, réalisée pour les 60 ans du festival. Depuis, plus rien ou presque, puisqu'il a davantage été acteur que réalisateur. Son grand retour derrière la caméra se fera donc sur la Croisette, avec un film d'arts martiaux situé en Chine sous la dynastie Tang (618 - 907) dans lequel une meutrière est chargée d'assassiner l'homme qu'elle aime. Marqué par une production houleuse et un tournage à rallonge, The Assassin offrira-t-il au cinéaste un nouveau trophée, après son Prix du Jury de 1993 pour Le Maître de marionnettes ?
Carol de Todd Haynes
17 ans après une première sélection en 1998 pour son film glam-rock Velvet Goldmine, l'Américain Todd Haynes revient à Cannes pour présenter Carol, un road-trip au féminin dans l’Amérique des années 1950. Un duo d'héroïnes composé notamment par Cate Blanchett, qu’il avait déjà dirigée dans un segment de son essai sur Bob Dylan I’m Not There. C’est, en revanche, sa première collaboration avec Rooney Mara. En 2002, le réalisateur avait déjà filmé l’Amérique des années 1950 dans un mélodrame inspiré par l’œuvre de Douglas Sirk : Loin du paradis.
Dheepan - L'Homme qui n'aimait plus la guerre de Jacques Audiard
Après Un héros très discret, Prix du Meilleur scénario, Un prophète, lauréat du Grand Prix, et De rouille et d’os, le réalisateur français Jacques Audiard est de retour à Cannes en Compétition officielle. Le film raconte l’histoire d’un combattant de l'indépendance tamoule qui, à la fin de guerre civile au Sri Lanka, décide de fuir en Europe accompagné d’une femme et d’une fille qu’il ne connaît pas. Le casting, emmené par l’inconnu Antonythasan Jesuthasan dans le rôle-titre, compte également le jeune Vincent Rottiers en son sein.
La Giovinezza de Paolo Sorrentino
Avec désormais 6 longs métrages sur les 7 qu'il a réalisés en l'espace de 14 ans, Paolo Sorrentino est un réalisateur aussi habitué de Cannes qu'il est assidu. Récompensé par un Prix du Jury pour Il Divo, en 2008, il revient donc pour tenter de décrocher le Prix Suprême, et ainsi marcher dans les pas de son modèle Federico Fellini. 4 ans après Sean Penn dans This Must Be the Place, l'Italien s'offre d'autres acteurs anglo-saxons de renom : Michael Caine, Rachel Weisz et Harvey Keitel, déjà présent dans 3 Palmes d'Or. La 4ème sera-t-elle pour ce film dont le titre signifie "jeunesse" mais parle... de vieillesse ?
Le Fils de Saul de László Nemes
Première compétition pour le premier long métrage du réalisateur hongrois László Nemes, disciple de Bela Tarr. Cette histoire sombre raconte comment un prisonnier d’Auschwitz, contraint de brûler les corps de ses codétenus, parvient à préserver une forme de stabilité morale en conservant le corps d’un enfant qu’il prend pour le sien.
The Lobster de Yorgos Lanthimos
6 ans après le remarqué Canine, lauréat du Prix Un certain regard, le cinéaste grec Yorgos Lanthimos est de retour sur la Croisette, et en Compétition, avec une œuvre faisant partie de ces films "où l’on ne comprend pas tout", dixit Thierry Frémaux. Le synopsis annonce d’ailleurs la couleur : dans un futur proche, toute personne célibataire est arrêtée et a 45 jours pour trouver l’âme soeur. Passé ce délai, il sera transformé… en l'animal de son choix. Le casting est impressionnant avec notamment Colin Farrell, Rachel Weisz, Léa Seydoux et Ariane Labed.
La Loi du marché de Stéphane Brizé
Parmi les 4 films français retenus en compétition officielle, Stéphane Brizé est le seul cinéaste qui n’avait encore jamais eu les honneurs de la Croisette. La loi du marché est le sixième long métrage du cinéaste, dont le plus grand succès public, à ce jour, est Mademoiselle Chambon. Il y dirigeait déjà son fidèle complice, Vincent Lindon, seul acteur professionnel de ce film social. On y suit Thierry, 51 ans, et qui, après 20 mois de chômage, commence un nouveau travail qui le met bientôt face à un dilemme moral… Pour garder son emploi, peut-il tout accepter ?
Louder than Bombs de Joachim Trier
Passé par Un Certain Regard en 2011, avec le très beau Oslo, 31 août, Joachim Trier va cette année gravir d'autres marches. Avec son 3ème long métrage, le cinéaste norvégien accède en effet à la Compétition, sans son acteur fétiche Anders Danielsen Lie, mais avec Jesse Eisenberg et Isabelle Huppert. Le tout pour une histoire de drame familial vu selon les différents points de vue des ses protagonistes, et ce qui pourrait être l'un des films les plus déchirants de la quinzaine.
Macbeth de Justin Kurzel
En 2011, Justin Kurzel secouait la Croisette avec son 1er long métrage, le terrifiant Les Crimes de Snowtown, présenté à la Semaine de la Critique. Avec cette adaptation "viscérale" du Macbeth de Shakespeare, l'Australien compte bien faire encore plus de bruit, et l'exposition inhérente à la Compétition ne devrait pas manquer de l'aider sur ce point. Mais le glamour sera également au rendez-vous sur les marches, puisqu'il sera accompagné par son duo de choc et de charme : Michael Fassbender et Marion Cotillard, qui participe pour la 4ème année d'affilée à la Compétition.
Marguerite et Julien de Valérie Donzelli
Après avoir ouvert la Semaine de la critique en 2011, avec le très remarqué La Guerre est déclarée, Valérie Donzelli est retenue pour la première fois en Compétition Officielle avec Marguerite et Julien, porté par Anaïs Demoustier et Jérémie Elkaïm. L’histoire d’une sœur et d’un frère, s’aimant d’un amour tendre depuis leur enfance. Mais leur aventure scandalise la société qui les pourchasse. Selon la réalisatrice, le film ne prendra pas la forme d’une reconstitution historique : "Mon idée était d’inventer un univers qui n’existait pas. Un mélange d’imaginaire et de réalité", explique-t-elle.
Mia Madre de Nanni Moretti
De retour sur la Croisette après avoir fait chou blanc en 2011 avec Habemus Papam, le lauréat de la Palme d’Or 2001 pour La Chambre du fils revient avec son nouveau film, Mia Madre. Dans les premiers rôles : John Turturro et Margherita Buy. Le réalisateur italien, comme à son habitude, jouera à leurs côtés. C’est la septième fois que Nanni Moretti est en Compétition au Festival de Cannes depuis sa 1ère sélection, en 1978, grâce à Ecce Bombo, son 2ème long métrage. En 1994, il a également remporté le prix de la mise en scène pour Journal Intime.
Mon roi de Maïwenn
4 ans après le Prix du Jury de Polisse, Maïwenn revient en Compétition avec Mon roi (précédemment appelé Rien ne sert de courir). Un drame passionnel, se déroulant sur plusieurs années, emmené par Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot, qui sera donc présente à Cannes à la fois en tant que réalisatrice (en ouverture du Festival), comédienne et scénariste. Au casting du film, on compte également Louis Garrel et Isild Le Besco, mais aussi Norman Thavaud et la "Connasse" Camille Cottin.
Mountains May Depart de Jia Zhang-Ke
C’est la cinquième fois que Jia Zhang-ke est sélectionné au Festival de Cannes. Ses présences successives lui ont déjà valu trois nominations à la Palme d’Or, et un Prix du Scénario lors de l'édition de 2013 pour A Touch of Sin. Avec ce drame, le cinéaste devrait nous plonger dans l'histoire de la relation d'un couple sur trois périodes.
Notre petite soeur d’Hirokazu Koreeda
Le Japonais Hirokazu Koreeda est un habitué de Cannes : Notre petite sœur est son 4ème film en Compétition Officielle après Distance (2001), Nobody Knows (2004) et Tel père, tel fils (2013), reparti de la Croisette avec le Prix du Jury. L’histoire de son nouvel opus, adapté d'un manga d'Akimi Yoshida, montre que la famille fait toujours partie de ses obsessions, puisqu'elle se focalise sur 3 soeurs vivant ensemble dans la maison de leur grand-mère et qui voient leurs vies bouleversées par l'irruption de leur demi-soeur.
Tale of Tales de Matteo Garrone
C’est un "sans faute" à Cannes pour Matteo Garrone qui, après 2 sélections en Compétition, est déjà lauréat d'autant de Grands Prix du Jury. En 2008, son très remarqué Gomorra sur la mafia napolitaine avait été salué par un jury emmené par Sean Penn. 4 ans plus tard, c’est le grinçant Reality sur l’univers de la téléréalité qui retient l’attention de Nanni Moretti. Son nouvel ouvrage, Tale of Tales, est un film fantaisiste et ambitieux, mettant en scène des royaumes imaginaires, des sorcières et des fées. En tête d’affiche : Vincent Cassel, Salma Hayek et John C. Reilly.
The Sea of Trees de Gus van Sant
Gus Van Sant est déjà détenteur d’une Palme d’Or et d’un Prix de la Mise en Scène pour Elephant (2003), qui remporta également le Prix de l’Education nationale. Depuis, le réalisateur américain a présenté 3 autres films dans le cadre du Festival : Last Days (2005), Paranoid Park (2007) et Restless (2011). Emmené par Matthew McConaughey et Naomi Watts, et situé dans la "Forêt des suicides" au Japon, où les gens viennent se suicider, Sea of Trees marque sa 4ème participation à la Compétition.
Sicario de Denis Villeneuve
Denis Villeneuve à Cannes, ça n'était plus arrivé depuis 2008. Il présentait alors le court métrage Next Floor, qui lui avait valu le prix Canal +. Réalisateur des très remarqués Incendies et Prisoners, le voici donc pour la première fois en Compétition avec Sicario, l’histoire d’une agent du FBI s’allie à un homologue de la CIA pour faire tomber un baron de la drogue mexicain. Autour d’Emily Blunt, le Canadien a réuni Benicio Del Toro, Josh Brolin et Jon Bernthal.
The Valley of love de Guillaume Nicloux
5e film français en compétition, faisant partie des compléments de sélection annoncés le 23 avril. The Valley of love réunis un très beau couple de cinéma : Gérard Depardieu et Isabelle Huppert, qui n'avait plus tourné ensemble depuis Loulou de Pialat, en 1980. L'histoire d'un couple en deuil, après la mort de leur fils. Ce dernier leur a adressé une lettre dans laquelle il donne rendez-vous à ses parents dans "La vallée de la mort", en plein coeur des Etats-Unis. Malgré l'absurdité de la situation, le père et la mère ont décidé de s'y rendre et de l'attendre. Produit par Sylvie Pialat (Les Films du Worso), productrice du remarqué Timbuktu, The Valley of love sortira le 17 juin 2015. Pour l'anecdote, Ryan O'Neal était le premier acteur pressenti pour le rôle principal du film.
Cronic de Michel Franco
Après lui avoir remis le Prix Un Certain en 2012 pour Despues de Lucia, Tim Roth devient donc le héros cinématographique du mexicain Michel Franco pour ce drame sur un infirmier practicien assistant des patients en phase terminale et qui tente de renouer des liens avec la famille qu'il a abandonnée. Jeune auteur (il n'a pas encore 40 ans !), Franco fait partie de cette nouvelle vague sud américaine qui monte en puissance dans le cinéma mondial (Alejandro González Iñárritu, Alfonso Cuarón, Damián Szifron...) et dont il est, à ce jour, le seul représentant en compétition officielle cette année. Ce film fait partie des ajouts de la compétition officielle, annoncés le 23 avril.