Cannes 2015 - Les films Hors Compétition
Mad Max : Fury Road de George Miller
"Fucking unbelievable". C'est ainsi que Tom Hardy décrit le grand retour du guerrier de la route, confirmant ce que les bandes-annonces du film de George Miller laissaient supposer. Des trailers impressionnants, enragés même, gavés d'images (post) apocalyptiques annonçant un spectacle d'une furie totale. 30 ans après sa dernière aventure, Max Rockatansky vient effacer le ratage "Au-delà du Dôme du Tonnerre" et relancer sa légende (et sa franchise). Quelle belle journée !
Vice Versa de Pete Docter & Ronaldo Del Carmen
Après avoir ouvert le bal en 2009 avec Là-haut, les studios Pixar reviennent cette année hors compétition avec leur 15ème long métrage Vice Versa. Le nouveau film de Pete Docter promet un voyage particulièrement palpitant, puisque c’est à l’intérieur de l’esprit humain qu’il nous propose de plonger. Côté célébrités, la montée des marches pourrait se révéler intéressante elle aussi, le casting vocal du film ayant récemment été annoncé : Charlotte Le Bon pour Joie, Pierre Niney pour Peur, Mélanie Laurent pour Dégoût, Marilou Berry pour Tristesse et Gilles Lellouche pour Colère.
Le Petit Prince de Mark Osborne
Deuxième film d’animation hors compétition après Vice Versa, Le Petit Prince marque le retour de son réalisateur Mark Osborne sur la Croisette, puisqu’il y avait présenté le déjanté Kung Fu Panda en 2008. C’est à l’universel conte d’Antoine de Saint-Exupéry qu’il se consacre cette fois, en mixant images de synthèse et stop motion pour un résultat qui s’annonce déjà époustouflant et empreint de poésie.
La Tête haute d'Emmanuelle Bercot
"Cette année on a voulu commencer par un bon film", a précisé Thierry Frémaux à propos de cet opus français présenté en ouverture. Un humour teinté d’audace qui fait nourrir de grands espoirs pour ce 5e film d'Emmanuelle Bercot, réputée pour sa peinture âpre et fine de la société. Suivant le parcours éducatif douloureux d’un jeune garçon de son enfance à sa maturité, La Tête Haute sera emmené par le futur espoir Rod Paradot, accompagné de Catherine Deneuve, Benoît Magimel et Sara Forestier. Une "œuvre différente, forte et émouvante" qui promet de bouleverser la Croisette, à l’image du détonant Polisse que la cinéaste présentait en tant que co-scénariste en 2011, aux côtés de Maiwenn (qu'elle retrouve en compétition à l'affiche de Mon Roi).
Un Homme irrationnel de Woody Allen
Pas question pour Woody de concourir pour la Palme d’Or, il l’a dit et répété ! C’est donc hors compétition que le cinéaste new-yorkais présentera son nouveau long métrage, lequel devrait dépeindre la relation tumultueuse entre un professeur d’université (Joaquin Phoenix) et son étudiante (Emma Stone). Précisons que le réalisateur est particulièrement rompu à l’exercice, puisqu’Irrational Man n’est jamais que le… 10ème film qu’il présente hors compétition.
Séances spéciales
Asphalte de Samuel Benchetrit
Pour la première fois, Samuel Benchetrit présentera un film à Cannes. Asphalte, son cinquième long-métrage, après J’ai toujours rêvé d’être un gangster et plus récemment Un Voyage, est l’adaptation du premier volume de son autobiographie, Les Chroniques de l’Asphalte, où il raconte sa jeunesse en banlieue. Un projet en cinq volumes, né en 2005, dont trois sont déjà sortis en librairies. Eclectique, le casting étonne et intrigue avec des talents tels qu’Isabelle Huppert, Michael Pitt, Valeria Bruni Tedeschi, Gustave Kervern mais aussi Jules Benchetrit, son fils et celui de feu Marie Trintignant.
Oka de Souleymane Cisse
Après le Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, la brûlante et douloureuse actualité du Mali donne à la sélection de Souleymane Cissé une résonnance toute particulière. Cinéaste rare (6 longs métrages en plus de 40 ans de carrière), ce dernier signe avec Oka, son premier long depuis Dis-moi qui tu es (présenté en séance spéciale 2009). Habitué de Cannes, Cissé a fréquenté la section Un Certain Regard en 82 (Finye) ; puis la compétition en 1985 et 1997.
L'esprit de l'escalier de Elad Keidan
Avec son court-métrage L’hymne, Ela Keidan remportait en 2008 le premier prix de la Cinéfondation. C’est en toute logique que le jeune réalisateur israélien, qui a la particularité d’être également un poète, revient cette année à Cannes avec cette fois son premier long-métrage en poche, L’esprit de l’escalier.
Panama de Pavle Vuckovic
Lauréat du Prix de la Cinéfondation en 2003 pour un son premier court-métrage "Run Rabbit Run", le Serbe Pavle Vučković prolonge son histoire d'amour avec Cannes à travers un long métrage qu'il présente comme un thriller amoureux retraçant la fin d'une passion. Inscrit dans son époque, le cinéaste recourt aux outils sociaux pour décrire la naissance et la lente désagrégation d'une love story.
Amnesia de Barbet Schroeder
Huit ans après la présentation dans la sélection "Un Certain regard" de son extraordinaire documentaire L’avocat de la terreur consacré à Jacques Vergès (et primé aux Césars), le cinéaste franco-germano-suisse Barbet Schroeder revient avec Amnesia, anciennement connu sous le titre Deutschland ma douleur. Tourné à Ibiza, sur les lieux même qui abritèrent le cadre de son tout premier film (culte) More, Amnesia évoquera en fait selon les dires du délégué général du festival Thierry Frémaux la propre mère du cinéaste.
A tale of Love and Darkness de Natalie Portman
Les débuts de Natalie Portman en tant que réalisatrice se feront à Cannes ! Après James Franco en 2013 ("As I lay dying") et Ryan Gosling l’année dernière ("Lost River"), c’est au tour de la talentueuse actrice de présenter son premier film sur la Croisette. Un challenge qui la voit se mettre en scène dans une adaptation du roman de son maître à penser Amos Oz, suivant l'éducation d'un homme à Jérusalem durant la création de l'Etat d'Israël. Un film que l’on imagine investi, à l’image de la jeune femme déterminée, qui a déjà dû subir les foudres d'ultra-orthodoxes l’ accusant de provoquer une "invasion étrangère" lors du tournage dans leur quartier.
Une histoire de fou de Robert Guédiguian
Grand habitué du festival de Cannes puisqu’il y est déjà venu pas moins de 4 fois (deux fois en sélection Un Certain Regard, une fois en compétition, une fois hors compétition), Robert Guédiguian est de retour sur la Croisette en Séance Spéciale. Cette année, centenaire du génocide arménien, il se donne pour mission d’en parler à travers son nouveau film, Une histoire de fou, drame engagé dans lequel il réunit à nouveau Ariane Ascaride, Simon Abkarian et Grégoire Leprince-Ringuet.
Séances de Minuit
Office de Hong Won-Chan
En 2008, le sud coréen Hong Won-Chan occupait la double casquette de producteur et directeur de la photographie d’un thriller très solide et remarqué, The Chaser. Trois ans plus tard, il travaille à nouveau avec le réalisateur de The Chaser sur The Murderer, qui fut présenté dans la sélection "Un certain regard". Première réalisation s'annonçant fidèle à son genre de prédilection, Office est un thriller, qui promet son lot de rebondissements si l’on en juge par le pitch du film. Soit l’histoire d’un détective enquêtant sur l’assassinat d’une famille entière, tandis que les pistes suivies le mènent au sein d'une entreprise dans laquelle travaille le Serial Killer...
Love de Gaspar Noé
En 2002, Gaspar Noé avait traumatisé les festivaliers avec Irréversible, présenté en compétition officielle. Nonobstant sa sulfureuse réputation, le réalisateur avait présenté à Cannes en 2009 son éblouissant Enter The Void, un long métrage mêlant science fiction et drame qui se déroule à Tokyo. Mais son nouveau film, Love, pourrait bien faire revenir au galop la polémique...Présenté par son producteur Vincent Maraval comme "une histoire d'amour, qui célèbre le sexe d'une façon joyeuse […]", il cite aussi volontiers le réalisateur : "il [le film] va faire bander les mecs et faire pleurer les filles". On parle déjà d'un film tourné en 3D, comportant des scènes de sexe non simulées...Soit la quasi garantie de se voir frappé d'une interdiction aux mineurs de 18 ans par la Commission de classification. Ca s'annonce chaud sur la Croisette...
Amy de Asif Kapadia
En 2011, son décès avait choqué la planète musicale. Immense reine de la musique, look unique, âme torturée, l’incontrôlable Amy Winehouse rejoignait la légende des prodiges disparus à 27 ans. Quatre ans plus tard, ses chansons continuent d’envahir les ondes et, bientôt, elles investiront le Festival de Cannes. Présent sur la Croisette en 1998 (où son court The Sheep Thief avait remporté le 2ème prix Cinéfondation du court-métrage), le réalisateur britannique Asif Kapadia - déjà à l'origine du biopic sur Aytron Senna - s’est mis aux commandes de ce documentaire très attendu par les fans où il raconte la carrière et la vie de famille d’Amy, ses addictions, sa célébrité fulgurante...