De quoi ça parle ?
Phil Connors, journaliste à la télévision et responsable de la météo part faire son reportage annuel dans la bourgade de Punxsutawney où l'on fête le "Groundhog Day" : "Jour de la marmotte". Dans l'impossibilité de rentrer chez lui ensuite à Pittsburgh pour cause d'intempéries il se voit forcé de passer une nuit de plus dans cette ville perdue. Réveillé très tôt le lendemain il constate que tout se produit exactement comme la veille et réalise qu'il est condamné à revivre indéfiniment la même journée, celle du 2 février...
Ca passe quand ?
Ce dimanche 29 mars à 20h50 sur HD1
1/ Un scénario original : A mi-chemin entre la comédie romantique et le conte philosophique, Un Jour sans fin est un grand film qui a le mérite d’allier la forme – drôle et rythmé – et le fond : revivre les mêmes évènements permet à Phil d’accéder à une certaine sagesse à mesure qu’il apprend à aimer quelqu’un d’autre que lui. La question est de savoir : combien de temps lui faut-il pour en arriver là ? De nombreux fans se sont amusés à calculer le nombre de jours durant lesquels le héros est coincé dans cette journée du 2 février. Certains parlent de 40 années… Est-ce le temps nécessaire pour devenir un virtuose du piano, parler couramment l’italien (le français dans la version originale), connaître la vie de chacun des habitants de Punxsutawney ? A votre avis, combien de fois Phil a-t-il vécu ce jour de la marmotte ?
2/ Le comique de répétition : Oui Phil revit indéfiniment la même journée, mais non, le spectateur ne ressent à aucun moment un sentiment de lassitude. Les ellipses sont tellement bien amenées que la répétitivité rythme en réalité le film. De là à dire qu’on l'envie, il n’y a qu’un pas… C'est vrai, qui n’a jamais rêvé de revenir en arrière, voyager dans le temps, recommencer pour éviter de faire les mêmes erreurs ? Phil Connors ne connaît plus les frustrations dues au temps qui passe. Il vit le fantasme de tout être humain et n’a plus aucune contrainte. Et pourtant, sa vie devient un enfer. À tel point, qu’il tente de se suicider à plusieurs reprises (voir la 5e bonne raison). Le film prend alors une dimension philosophique et Phil finit par comprendre que la mortalité est le salut de l’homme.
3/ Bill Murray : « Je suis un Dieu. Je ne suis pas LE Dieu. Enfin je ne crois pas… » . C’est pour cette légendaire désinvolture teintée de mélancolie que l’on aime Bill Murray. Acteur de génie passé maître dans l’art de la grimace (n’y aurait-il pas une certaine ressemblance avec Droopy ?), Bill Murray incarne LE quadragénaire aigri et désabusé. L’acteur, qui a conquis le cœur des spectateurs, a d'ailleurs une communauté de fans assez impressionnante. Aujourd’hui, il cultive même une certaine légende urbaine. Si l’on en croit la Bill Murray story, il aurait sauvé la vie d’un paquet de gens. Alors, info ou intox ?
4/ I Got you babe : 06 : 00. Le réveil se met en marche et la journée commence sur la musique d' « I Got you babe », de Sonny & Cher. Cette ritournelle sympathique vire rapidement à l'insupportable rengaine. « I Got you babe » encore et encore et encore… Suivi chaque matin de : « Debout les campeurs et haut les cœurs, n’oubliez pas vos bottes parce que ça caille aujourd’hui. Ça caille tous les jours par ici, on n’est pas à Miami ». Mais au final, cette chanson incarne à elle seule le film et vous vous surprendrez à la chantonner puis à répéter cette phrase, certains matins d'hiver. Juste pour le plaisir.
5/ La scène des suicides successifs : Avant l’acceptation, Phil Connors passe par une phase de dépression. Il tente alors de se suicider à plusieurs reprises et le moins que l'on puisse dire, c’est qu’il fait preuve d’une grande créativité pour mettre en scène sa propre mort. Prendre un bain avec un grille-pain, se jeter sous les roues d’un camion ou du haut d’une falaise en compagnie de... Phil la Marmotte ! Du Bill Murray, dans toute sa splendeur.
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