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    Cinéma français : les salaires des stars seront encadrés par le CNC
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Deux ans après la secousse provoquée par la tribune de Vincent Maraval sur la dérive des salaires des acteurs français, le CNC va adopter une résolution visant à encadrer les cachets des stars.

    Résolution ou révolution ? Vendredi dernier, le CNC a en effet pris des mesures visant à encadrer les salaires des stars, et ainsi limiter la dérive des coûts de production, pointés du doigt par Vincent Maraval dans sa tribune de décembre 2012, et au coeur de l'un des segments du rapport Bonnell, publié au mois de janvier. Mais tandis que celui-ci ne préconisait moins une réglementation qu'une modération, la disposition adoptée stipule que le cachet d'un acteur, réalisateur, scénariste..., devra être établi selon le barème suivant :

    • Budget inférieur à 4 millions d'euros = 15% du coût de production maximum
    • Budget compris entre 4 et 7 millions d'euros = 8% du coût de production maximum
    • Budget compris entre 7 et 10 millions d'euros = 5% du coût de production maximum
    • Budget supérieur à 10 millions d'euros = 990 000 euros maximum

    En plus de mettre la pédale douce sur l'inflation des salaires, le CNC entend ainsi ramener ceux-ci à des seuils plus conformes avec le potentiel commercial d'un long métrage, pour éviter des sorties de route aussi spectaculaires que celles de Turf (380 000 entrées pour 26 millions d'euros de budget) ou La Grande Boucle (260 000 spectateurs pour 14 millions d'euros), deux des exemples récents les plus connus.

    Des films privés de soutiens publics ?

    Alors que la masse salariale versée aux stars avait progressé de 29% entre 2011 et 2012, passant de 49 à 63 millions d'euros, ces échecs avaient déjà poussé le secteur vers un début d'auto-régulation. Une tendance qui n'a pas empêché Dany Boon de toucher 6 millions, en tant que réalisateur, scénariste, acteur et producteur de Supercondriaque (soient 20% des 31 millions que le film a coûté), exemple qui pourrait ne pas disparaître totalement.

    Selon Les Echos, la mesure adoptée par le CNC ne supprimera en effet pas les rémunérations élevées. Mais si le salaire d'une star devait dépasser le seuil défini, le producteur du film serait alors privé des soutiens publics en place depuis 70 ans, et devrait aller des financements ailleurs. Il pourrait ainsi profiter des recettes générées par un long métrage pour produire le suivant, sans tenir compte des règles fixées, ce qui constitue la limite de cette résolution dont les effets devraient néanmoins être positifs.

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