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    Freaks, Murder Ball, Le 8e jour...Acteurs au-delà du handicap
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    De nombreux films mettent en scène de vrais acteurs handicapés, avec pudeur et sans verser dans le pathos. Une leçon de courage et de dignité en dix films, à l'occasion de la journée internationale des personnes handicapées.

    Freaks, la monstrueuse parade (1932)

    De quoi ça parle ?

    Des êtres difformes se produisent dans un célèbre cirque, afin de s’exhiber en tant que phénomènes de foire. Le liliputien Hans, fiancé à l’ecuyère naine Frieda, est fasciné par la beauté de l’acrobate Cléopâtre. Apprenant que son soupirant a hérité d’une belle somme, celle-ci décide de l’épouser pour l’empoisonner ensuite avec la complicité de son amant Hercule. Mais le complot est découvert, et les amis de Hans et Frieda vont se venger…

    Pour aller plus loin...

    Chef-d'oeuvre absolu et bouleversant, film maudit gravement amputé qui coûta sa carrière à son réalisateur Tod Browning, Freaks fut même banni de nombreux états aux USA, ainsi qu'en Grande-Bretgane, où il ne fut visible qu'en 1963.

    Le casting des phénomènes de foire de Freaks ont tous été dépêchés parmi une véritable "foire aux monstres" de l'époque. La femme à barbe, les soeurs siamoises, l'homme-squelette, la femme sans bras, l'homme-tronc et tous les autres sont de vrais artistes du cirque Barnum. L'une des forces de Freaks est évidemment le changement / renversement de perspective. Dans cette oeuvre, ce sont les êtres "normaux" qui sont en réalité des monstres, même s'ils se présentent physiquement sous un jour favorable.

    Le tournage fut d'ailleurs une épreuve pour l'actrice Olga Baclanova, celle qui incarne la machiavélique Cléopâtre : "Tod Browning me révéla au fur-et-à-mesure l'ensemble du casting, et je ne pouvais pas regarder les photos. J'ai voulu pleurer lorsque je les ai vu. Ils avaient des visages si doux...Et ils étaient si pauvres vous savez...Là Tod m'a dit "Soyez courageuse, et tâchez de ne pas vous évanouir comme la première fois lorsque je vous ai montré les photos, car vous devez travailler avec eux." Cette première fois a été très, très difficile. Tous les soirs j'étais malade, parce que je ne pouvais pas les regarder en face. Et j'avais tellement pitié pour eux. Ca me heurtait en tant qu'être humain".

    Ci-dessous, une des célèbres scènes du film; celle du banquet de mariage entre Cléopâtre et le nain Hans, tandis que l'assistance chante "We Accept Her, One of us". 82 ans après la sortie du film, elle met encore très mal à l'aise. Le film lui, n'a rien perdu de sa force. Bien au contraire.

     

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