L'Interview qui tue !
Un animateur de talk-show américain et son producteur se préparent pour l’interview de leur vie : celle du dirigeant de la Corée du Nord Kim Jong-Un. Si l’exercice promet d’être particulièrement délicat, c’est parce que la rencontre doit se dérouler sur le territoire nord-coréen, et que la CIA en a profité pour demander un petit service aux deux journalistes : ils devront s’assurer que cette interview de Kim Jong-Un sera sa dernière.
Le pitch du film, on peut l’imaginer, ne fait pas éclater de rire le véritable leader nord-coréen. La dernière "blague" de James Franco et de Seth Rogen prend ainsi un tour très particulier, entrainant un concours de circonstances sans précédent dans l’histoire du cinéma.
Après avoir exprimé son mécontentement et demandé la censure de L’ Interview qui tue, Kim Jong-Un dépose ainsi une plainte officielle à l’ONU en juin dernier. Il fait ensuite publier un communiqué officiel publié par KCNA (l’agence centrale de presse nord-coréenne), exigeant que les deux comédiens soient "sévèrement punis".
La menace est mise à exécution quelques jours plus tard, lorsqu’un groupe de hackers se faisant appeler les "Gardiens de la Paix" et derrière lequel on soupçonne fortement la Corée du Nord, parvient à pirater Sony (qui produit le film) et dévoile de nombreuses informations confidentielles, comme les salaires des deux acteurs, allant jusqu’à rendre accessibles les futurs films de la filiale (ou leurs scénarios) en ligne. Les préjudices subis sont estimés à 500 millions de dollars.
L’intimidation atteint son paroxysme avec une menace adressée aux futurs spectateurs de L' Interview qui tue faisant référence aux attentats du 11 septembre :
"Nous allons vous montrer clairement dans tous les lieux où L'interview qui tue ! sera diffusé, notamment lors de l'avant-première, à quel destin tragique sont voués ceux qui cherchent à se moquer de la terreur", déclarent les cyber-terroristes.
Par prudence, Sony décide alors d’annuler purement et simplement la sortie de L’ Interview qui tue ! Ce n’est que quelques jours plus tard, suite à une allocution de Barack Obama au sujet de la liberté d’expression, que la filiale fait volte-face et choisit finalement de sortir le film dans quelques salles, ainsi qu’en VOD. Quant au public français, il peut également découvrir les nouvelles aventures de James Franco et de Seth Rogen dans quelques cinémas, et ce dès cette semaine.