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    E3-2014 : Activision dévoile Destiny et COD : Advanced Warfare
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Activision a profité de ce salon E"-2014 pour dévoiler notamment une version jouable de son très attendu FPS futuriste "Destiny" ainsi que "Call of Duty : Advanced Warfare"; premier de la saga a bénéficier d'un développement de trois ans.

    Activision / Sledgehammer Games

    Destiny, Skylanders et une nouvelle itération sur l’increvable franchise Call of Duty. A première vue, le panier garni édition E3-2014 que présente le géant Activision-Blizzard est identique à celui de l’année dernière. Mais à y regarder de près, c’est un peu plus nuancé que cela.

    "Destiny", un titre capable de surpasser "Halo" ?

    Le gros morceau est bien entendu Destiny, dont la sortie mondiale est prévue le 9 Septembre prochain. Derrière ce très ambitieux FPS futuriste créé par le studio Bungie se cachent des enjeux colossaux. Financiers d’abord : il s’agit d’une nouvelle licence, -avec les risques que cela comporte- que l’éditeur et son géniteur espère bien proposer aux joueurs pour les dix prochaines années. En mai dernier, on apprenait d’ailleurs qu’Activision mettait sur la table une enveloppe de 500 millions de dollars pour le développement et la promotion de la franchise. Autant dire qu’avec de tels montants, ce n’est pas que la marge d’erreur est faible, c’est qu’elle doit être inexistante. Mais Destiny, c’est aussi l’aboutissement d’un  travail créatif de plus de six ans pour un studio qui a marqué l’histoire du jeu vidéo avec la création de la saga Halo, et qui espère bien renouveler son coup d’éclat avec son prochain bébé. Un studio soudé aussi : beaucoup de ses membres qui ont travaillé sur Halo 1 sont encore là.

    Difficile de résumer le concept intriguant de Destiny. Un jeu massivement multijoueurs qui invente ses propres canons, un FPS qui s’inscrit dans un monde persistant où les joueurs s’affrontent autant qu’ils coopèrent, qui comporte aussi des éléments propre aux mondes ouverts, comme un bac à sable ; un titre qui pousse les joueurs à explorer son univers au gré de leurs envies …Destiny, c’est tout cela à la fois, et sans doute plus encore. En somme, « la philosophie de Destiny est résumée dans son Design » nous expliquait Pete Parsons, Chief Operating Officer au sein du studio (celui qui est responsable de la coordination des équipes et veille à la bonne marche du développement du titre) ; « ce sont sept piliers : un monde dans lequel les joueurs ont envie d’être ; pleins de choses fun à faire ; des récompenses qui motivent les joueurs ; une nouvelle expérience chaque jour ; partagée avec les autres ; un titre qui puisse être apprécié par des personnes de tous niveaux ; et apprécié par les impatients, les distraits ou les fatigués ».  Pour lui en tout cas, pas ou peu de doutes : Destiny est capable de surpasser Halo.

    Skylanders, la martingale milliardaire

    Malgré l’arrivée sur ses plates-bandes  de Disney avec Disney Infinite, Activision reste droit dans ses bottes avec sa franchise milliardaire de jeu vidéo – jouet Skylanders. A des années lumières de l’univers de Destiny, nous voilà catapulté  dans le nouvel opus baptisée Skylanders Trap Team. Développé par le studio Toys For Bob, à l’origine du premier volet sorti en 2011, le nouvel épisode la saga inverse la magie qui donne vie aux jouets en permettant aux joueurs de capturer les personnages (méchants) du monde digital pour les amener dans le monde réel, par le biais d’un cristal magique qui se loge dans le portail. Les joueurs peuvent ensuite renvoyer les vilains dans le jeu pour endosser leur identité et combattre du côté du bien. Soyons honnête : le jeu est beau, soigné, et possède un concept très accrocheur. Mais il risque de faire de gros trous dans les portes-monnaies de joueurs atteints de collectionnite aiguë avec la cinquantaine de nouveaux personnages / figurines prévus…Et au-delà de ça, c’est quand même déjà le 4e titre de la franchise depuis 2011. Il ne faudrait pas que l’éditeur carbonise une très sympathique licence…

    Call of Duty : à l'Ouest, enfin du nouveau ?

    Virage à 180° pour terminer en compagnie de Call of Duty : Advanced Warfare, dont la sortie est déjà programmée pour le 4 Novembre prochain. Premier opus de la saga à bénéficier d’un cycle de développement de trois ans, le titre est en outre développé par Sledgehammer Games, un studio créé par deux anciens de Visceral Games, les papas du Survival Horror Dead Space. Fort de leur ancienne expérience, ils ont à cœur d’offrir avec ce volet un Storytelling cohérent, écrit notamment avec le renfort de la plume de Mark Boal, à qui l’on doit le scénario de Démineurs. Sans compter sur la présence -étonnante- de Kevin Spacey, le Bad Guy du jeu, qui prête ses traits pour incarner Jonathan Irons, PDG d'Atlas, une société de sécurité privée.

    Le titre met aussi en avant un nouveau système d’animation faciale, rendu possible par des technologies également utilisées par James Cameron pour Avatar 2. Le résultat à ce niveau est plutôt convainquant, de ce qu’on a pu en juger durant les 45 min de présentation du jeu, qui nous promenait de la Corée du Sud en pleine forêt de Bulgarie, jusqu’au ravage du Golden Gate lors d’une mission à San Francisco. Car oui, Call of Duty : Advanced Warfare ne dévie sur ce point pas du cahier des charges de la franchise : un Roller Coster d’action est toujours au programme, agrémenté d’un gameplay sensiblement modifié grâce à l’entrée d’un exosquelette.

    Il faut croire que cet outil est devenue à la mode ces derniers temps, au cinéma avec les films comme Elysium ou tout récemment avec Edge of Tomorrow; dans les jeux vidéo aussi avec Titanfall édité chez EA. La -subtile- précision, c'est que Sledgehammer Games a commencé à développer ses prototypes d'exosquelettes après son travail sur Call of Duty : Modern Warfare 3 en 2011. "Nous ne voulions pas faire de la science-fiction" explique Glen Schofield, un des deux fondateurs du studio, dans une interview donnée au magazine spécialisé MCV; "nous voulions être ancrés dans le domaine de la recherche technologique. Nous avons probablement fait plus de recherches pour ce titre que les cinq derniers Call of Duty réunis. Et lorsqu'on voit sortir des choses comme Elysium, cela ne peut que aider à rendre notre jeu crédible".

     Lors de notre entretien avec Michael Condrey, l'autre co-fondateur du studio, nous lui faisons part de notre enthousiasme quant au Design Sonore du jeu, vraiment impressionnant, notamment en ce qui concerne le bruit d’impact des balles. « Ca rappelle le travail effectué sur le Design sonore de Il faut sauver le soldat Ryan, avec l’impact des balles sur les chairs » lui souffle-t-on. Ses yeux s’illuminent. « Ca me touche que vous me disiez ça, parce que nous avions notamment ce film en tête, c’est exactement ce que nous cherchions ». Rendez-vous est pris en novembre prochain pour voir de quoi il retourne.

     

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