"Je ne voulais pas venir avec mon équipe pour glorifier ce qui s'est passé. J'ai essayé de rester fidèle et cru" disait Spielberg à propos de son film Il faut sauver le soldat Ryan. Le credo est simple : livrer un film de guerre ultra réaliste et sans concession. A des années lumière du débarquement du Jour le plus long.
Pari réussi au-delà des espérances avec un film gorgé de morceaux d'anthologie, dont la séquence du débarquement à Omaha Beach, qui dure 20 min, assurait déjà à elle seule la postérité du film. Tournée en Irlande avec plus de 1000 figurants, dont 250 soldats de l'armée irlandaise (et même une trentaine de personnes amputées jouant des soldats mutilés), le résultat est proprement hallucinant, et même décuplé par le travail tout particulier effectué sur les impacts sonores des balles qui déchiquètent les chairs.
En fait, l'impact de cette séquence (et plus largement du film) fut si foudroyant pour les vétérans du D-Day qui découvrirent le film qu'un numéro spécial de téléphone fut mis en place par le Départment of Veteran affairs (l'équivalent de notre Secrétariat d'Etat aux anciens combattants) pour recueillir la parole de ces soldats traumatisés par le film, qui venait brusquement de raviver de douloureux souvenirs...
Omaha Beach, surnommée Bloody Omaha, est la plage du débarquement de Normandie qui a provoqué le plus lourd bilan des pertes du Jour J (30 % du total des pertes du 6 juin) et elle partage avec Juno Beach, le taux de perte le plus fort avec près de 8 % des effectifs débarqués dont beaucoup par noyade. 1 000 Américains sont tués et 2 000 blessés sur Omaha (le bilan précis reste inconnu), 90 % des hommes de la première vague étant tués ou blessés.
Ci-dessous, la séquence du débarquement...