Journée importante pour le financement du cinéma français que ce mercredi 8 janvier. C'est en effet aujourd'hui qu'est présenté le rapport Bonnell, dans le cadre des assises organisées par le CNC. Soient 50 mesures concernant la production et la distribution et qui vont du contrôle des coûts au marché vidéo, en passant par la redistribution des ressources. Voici ce qu'il faut retenir dudit rapport :
Limiter la dérive des coûts
En première ligne de ce point : les cachets des stars (acteurs, réalisateurs ou scénaristes), parfois jugés excessifs comme l'avait notamment souligné Vincent Maraval lors d'une sortie qui avait fait grand bruit l'an dernier. Plutôt que de les limiter par une règlementation, l'idée serait de les modérer en "incitant au partage du risque commercial par un intéressement calculé", à savoir le nombre d'entrées en salles ou le chiffre d'affaires sur les autres supports de diffusion.
Il est également préconisé de séparer ce type de dépenses à ceux liés au reste de la production, et d'en retirer un pourcentage des obligations de financement des chaînes de télévision, dont l'aval peut décider de l'avenir d'un projet.
Elargir le financement de la production
Il est ici question que les chaînes historiques (TF1, France 2, France 3...) élargissent le champ de leurs investissments, en instaurant notamment une obligation de participer au financement d'un certain nombre de premiers ou deuxièmes films.
Autre possibilités : attirer des investisseurs extérieurs en proposant d'aligner leurs intérêts sur ceux du producteur délégué ou du coproducteur ; ou bien encore favoriser l'émergence du crowfunding dans l'Hexagone. De plus en plus important aux Etats-Unis (Veronica Mars a d'ailleurs vu le jour grâce à ça), ce financement de particuliers via internet pourrait ainsi se développer chez nous, mais dans un cadre juridique bien défini, et assorti d'un "label CNC".
Stimuler la vidéo
Outre la proposition de faire passer la TVA sur la vidéo de 20 à 10%, bouleverser la chronologie des médias apparaît également comme une solution pour relancer ce marché. Dans la lignée de la mission Lescure, qui préconisait une exclusivité en salles réduite à 3 mois (contre 4 actuellement) et la disponibilité des films dans les abonnements VOD au bout de 18 mois (contre 36 aujourd'hui), le rapport Bonnell suggère de conserver une exclusivité de 4 mois, avec possibilité d'adaptation selon les films.
Mais la mesure la plus forte de ce segment, c'est l'idée qu'un long métrage puisse sortir directement en vidéo, afin de désengorger les salles qui nuisent à des oeuvres ne pouvant bénéficier d'une exposition assez confortable. Une proposition qui vient remettre en question le passage au cinéma, aujourd'hui jugé obligatoire pour obtenir le soutien public, mais qui témoigne d'une volonté de s'adapter à l'émergence de plateformes telles que Netflix et Amazon, prête à débarquer dans nos contrées.
Maximilien Pierrette avec le CNC & l'AFP
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Le rapport Bonnell dans son intégralité :
Le rapport Bonnell : Le financement de la production et de la distribution cinématographiques - A l'heure du numérique publié par Fil_Economie
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