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    Vincent Maraval tire à nouveau la sonnette d'alarme sur l'état du financement du cinéma

    Vincent Maraval, dont la tribune dans Le Monde il y a un an avait fait couler beaucoup d'encre, a accordé un entretien à Variety, dans lequel il tire la sonnette d'alarme sur l'état du financement du cinéma en Europe et ce qu'il appelle le "paradoxe français".

    Quelques uns des films distribués par Wild Bunch en 2013 © Wild Bunch Distribution

    Un nouveau pavé dans la mare pour Vincent Maraval ? Dans un entretien au magazine Variety, le producteur et co-fondateur de la société Wild Bunch s'exprime, avec franc-parler, sur le financement du cinéma en France et en Europe.

    Morceau choisi :

    "Il y a deux problèmes, l'un est culturel, l'autre est politique. Nous faisons des films pour des publics européens avec une culture européenne et l'Europe est en souffrance. L'absence de politique culturelle européenne a atteint son apogée cette année - et probablement pour les années à venir-, alors que la plupart des pays européens ont décidé que la culture devrait être la première à payer en temps de crise.

    "L'absence de politique culturelle européenne a atteint son apogée cette année"

    "Aujourd'hui, les chaines de télévision publiques, notamment en Allemagne, en Espagne et en Italie, ont arrêté d'acheter des films européens. Elles ont abandonné les distributeurs et savent à présent que leurs frais de sortie ne seront pas remboursés par les ventes télé. Les distributeurs européens ont été abandonnés et ils étaient le soutien principal du cinéma français.

    "Le second problème est lié à la façon dont nous finançons les films en France. Je passe mon temps à répéter que notre système de financement va tuer la valeur commerciale de nos films et c'est pour cette raison qu'ils ne sont plus rentables, ils ne sont pas faits pour ça.

    "Moins d'un tiers du budget français est financé par des apports privés, le reste l'est par des subventions (taxes, crédits d'impôt, aides régionales...) ou des obligations des chaines télé. En fin de compte, nous faisons des films pour les téléspectateurs (qui sont plus âgés que le public qui va au cinéma), qui est justement le public qui ne va pas au cinéma. C'est le paradoxe français.

    "Nous faisons des films pour les téléspectateurs, pas pour le public qui va au cinéma"

    "Comment pouvons-nous exporter ces films, quand dans les marchés en expansion -Asie, Amérique latine, Russie- le public est de plus en plus jeune et privilégie les films familiaux et pour adolescents ? Nous ne faisons pas des films pour un public cinéma, c'est tout, et rien ne change car le système de financement profite à quelques personnes qui tirent avantage du système.

    "Lorsque j'ai tiré la sonnette d'alarme l'année dernière, j'ai eu l'impression qu'on revenait en 1789, quand l'aristocratie et le clergé paniquaient à cause de "l'abolition des privilèges". Aujourd'hui, le problème est que nous n'avons pas de Serment du Jeu de Paume.

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    9 mois ferme

    9 mois ferme Bande-annonce VF

    BB

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