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    "The Immigrant" : James Gray n'aurait pas pu faire le film sans Marion Cotillard !

    Avec "The Immigrant", James Gray retrouve Joaquin Phoenix, et dirige pour la première fois Marion Cotillard et Jeremy Renner. Trois acteurs dont il nous parle, à l'occasion de la sortie de son nouveau film.

    Une évidence, une surprise et une suite logique : voilà comment on pourrait décrire le casting de The Immigrant, dans lequel James Gray dirige le fidèle Joaquin Phoenix, ainsi qu'un Jeremy Renner sorti de ses rôles à la Jason Bourne, et Marion Cotillard, pour qui il avait co-écrit le scénario de Blood Ties. Trois comédiens que le metteur en scène a évoqués lorsque nous l'avons rencontré à Paris.

    Marion Cotillard

    Allociné : Vous avez déclaré que vous n'auriez pas pu faire "The Immigrant" sans Marion Cotillard. Cela signifie-t-il que vous avez écrit le film pour elle ?

    James Gray : Complètement. J'ai écrit le scénario avec elle en tête et j'ai voulu qu'elle le fasse dès le début. Si elle avait dit non, je n'aurais sans doute pas pu faire ce film. J'aime son visage, mais je ne parle pas du fait qu'elle soit très belle, non. Elle n'a pas une beauté sentimentale mais mystérieuse, et c'est quelqu'un d'extrêmement intelligent, dotée d'une grande sensibilité dans sa perception. Tout ceci ressort dans The Immigrant, et le public peut le voir. Si l'acteur ne pense à rien, ça se sent. Mais si beaucoup de choses passent dans sa tête, il n'a même pas besoin de parler, et Marion est comme ça, de la même trempe que les grandes actrices du muet.

    Joaquin Phoenix

    Avez-vous aussi écrit pour Joaquin Phoenix, car on a maintenant du mal à imaginer l'un de vos films sans lui ?

    C'est vrai que c'est un peu étrange. J'en suis à mon quatrième film avec lui et je l'adore. C'est un grand acteur, incroyablement doué pour nous faire ressentir ses tourments et le conflit qui se trame en lui. Pour moi, c'est l'essence d'un bon drame, ce dilemme de ne pas savoir dans quelle direction aller ni quoi faire. C'est "Être ou ne pas être", c'est Shakespeare. Et Joaquin c'est ça pour moi. Je ne peux pas imaginer faire un film sans lui mais ça va bientôt arriver : déjà parce qu'il doit être dégoûté de moi, puis parce que les emplois du temps peuvent ne pas s'accorder. Ça devrait donc arriver, même si je ne suis pas impatient.

    Avez-vous noté des différences dans sa façon de jouer depuis sa pause de deux ans ?

    Des gens m'ont posé la question hier, et j'ai d'abord répondu que non. Mais j'y ai repensé, et je pense que la réponse est finalement oui. Il a sa méthode - et je ne parle pas de la Méthode [de l'Actor's Studio, ndlr] - et ses compétences. Sa façon de travailler m'est devenue claire. Nous avions l'habitude de souvent nous disputer, surtout sur nos deux premiers films ensemble [The Yards et La Nuit nous appartient, ndlr], où ça se produisait tout le temps. Puis sur le troisième, Two Lovers, nous avons eu de grosses disputes le premier jour, puis il m'a appelé et nous nous sommes excusés l'un envers l'autre pour ensuite parvenir à un accord. Et le reste du tournage a été très facile. Depuis, nous ne nous sommes jamais disputés, y compris sur The Immigrant. Notre relation est devenue très mature et je n'ai plus besoin de lui parler beaucoup, car il sait ce que je pense et inversement.

    Jeremy Renner

    Comment avez-vous choisi Jeremy Renner pour le rôle d'Orlando ?

    J'essaye de me souvenir dans quel contexte je l'ai rencontré, et je pense que c'est lorsqu'il m'a demandé d'écrire un scénario pour lui. C'est pour moi un acteur incroyable, plein de charme et de danger, et je ne voulais pas que son personnage soit juste quelqu'un de très gentil. Je voulais qu'il le soit un peu, mais qu'on ne puisse pas lui faire totalement confiance. Et il possède ça en lui. Il est très bon et j'adore sa performance dans le film.

    A Cannes, il nous avait dit être content de revenir au drame après une série de films d'actions. Pensez-vous que son talent a été sous-employé ces dernières années ?

    Oui ! Mais je pense que c'est ce qui arrive à la grande majorité des très bons acteurs, car c'est dur de jouer les deux faces d'une même pièce de monnaie dans des films qui ne requièrent pas ce type de complexité. C'est comme faire de l'exercice : quand on ne fait pas une chose pendant un certain temps, le muscle devient flasque. Les bons acteurs ressentent donc le besoin de changer, et j'en suis heureux sans quoi ils ne feraient pas mes films, vu que je chercher à leur donner la possibilité de faire des choses différentes, de jouer d'autres tonalités.

    Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Paris le 5 novembre

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    ... et Jeremy Renner évoque "The Immigrant"

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