AlloCiné : Vous avez finalement décidé de ne pas faire la suite des "Kaira", le film, comme vous l'avez révélé dans l'émission Le Before sur Canal+. Pourquoi ce choix?
Franck Gastambide : Faire une suite, c’est toujours un peu risqué. On sait qu'elles ne sont pas forcément toujours réussies. Bien sûr, il y a "Le Parrain n°2", mais je ne suis pas sûr d’avoir le talent de ces gens (rires) !
La vraie question était : Est-ce que j’ai encore des choses à raconter avec ces personnages-là? Est-ce que tous les trois, avec mes deux collègues, on avait envie de rejouer ensemble les mêmes personnages? Ou travailler avec d’autres réalisateurs, jouer d’autres personnages avant de remettre quasi immédiatement nos baskets et nos casquettes?
Sur le tournage des Kaira... © Gaumont Distribution
J’ai fini par décider de faire un autre film et de répondre aussi à mes envies de travailler avec d’autres acteurs. Voilà comment j’ai décidé d’écrire mon nouveau film qui donc ne sera pas la suite des Kaira.
Ça sera un film dans mon univers, c’est-à-dire urbain, déjanté, burlesque et coloré. Un projet pour lequel je vais m’autoriser une vraie grosse comédie à gag, avec malgré tout du fond.
Que pouvez-vous nous dire sur ce nouveau projet ? Le thème principal, le fil directeur peut être ?
C’est délicat car je suis vraiment au tout début de l’écriture. Je vais me faire taper sur les doigts si j’en dis de trop (rires) ! Ce que je peux vous dire, c’est qu’il est possible que j’aille poser mes caméras en Thaïlande et que je retrouve au casting Ramzy Bedia pour un rôle plus important que celui qu’il avait dans "Les Kaira", et je travaillerai avec Malik Bentalha et JoeyStarr. Ce sont les trois personnes pressenties pour les rôles principaux du film. Je jouerai également dedans.
Ramzy et Franck Gastambide sur le plateau des "Kaira" © Gaumont Distribution
Comptez-vous faire revenir vos collègues des Kaira, même sous la forme d'un clin d’œil?
Ça fait partie aussi des réflexions. Puisque ce sera un univers proche de mon premier film, il y aura a priori des clins d’œil au "Kaira" et également à Kaira Shopping. Mais ce sera anecdotique car c’est un nouveau film.
Ça n’est pas pour autant que je revendique que mon 2e film doit être fondamentalement différent ou dans un autre style. J’en avais encore sous le pied pour les Kaira, donc je vais en profiter pour le mettre dans ce nouveau film. J’espère que j’aurai l’occasion de faire plein d’autres films, donc je prends mon temps. Mon envie profonde pour ce second film est d’être dans la lignée du 1er.
© John Waxxx 2011
Dans mes références, je pourrai citer des réalisateurs comme Nicholas Stoller. Ça fait partie des réalisateurs dont je surveille le travail : ils passent d’un film à un autre, avec un même ton, la même envie de faire une comédie burlesque, déjantée. Pour ceux qui connaissent son cinéma, il y a dans American Trip des clins d’œil à Sans Sarah rien ne va !. Il s’autorise à reprendre certains éléments. J’essaye de m’ancrer dans cette logique-là, continuer dans ce que j’aime faire, et m’autoriser des gags qui vont loin. Ce casting associé avec la Thaïlande, l’eldorado des mecs de banlieue, me permet d’inventer une histoire complètement déjantée.
Vous avez également des projets en tant que comédien. Vous avez tourné "Les Gazelles" de Mona Achache, et en ce moment, "Coming In"...
Oui, mes journées sont partagées entre l’écriture de mon nouveau film et le film de Noémie Saglio et Maxime Govare. Le succès des "Kaira" m’a ouvert beaucoup de portes. Ça a été une aventure assez dingue. "Les Kaira" était un tout petit film, qui a remporté un succès important, critique et public. Les retombées ne se sont jamais arrêtées : on nous propose d’aller remettre un César, plein de propositions d’acteurs...
Comme j’étais en train de préparer la nouvelle comédie dans laquelle j’allais me mettre en scène, j’ai refusé quasiment toutes les propositions de pure comédie. J’ai privilégié des choix qui allaient me permettre de jouer des choses très différentes. J’ai d’abord accepté de jouer dans Vive la France de Michaël Youn avec José Garcia.
Est arrivé ensuite le scénario des Gazelles de Mona Achache. Je l’ai lu d’une traite, il m’a vraiment beaucoup plu. Et puis, je suis avec des cheveux dans ce film (rires) ! Ce film me proposait, en plus du sujet qui m’intéressait beaucoup, une vraie transformation physique. Je joue un trentenaire, qui se fait larguer par sa nana, qui ne le vit pas très bien, et se laisse un peu aller. J’ai les cheveux d’un mec qui perd ses cheveux…
Franck Gastambide dans "Les Gazelles" © Paramount Pictures France
J’ai enchaîné avec Coming in que je tourne en ce moment, en duo avec Pio Marmai, un excellent comédien. Ça m’apporte une autre pression. Quand on joue avec quelqu’un de ce niveau, ça se voit très vite si on n’est pas bon en face. Ça m’impose une rigueur dans mon travail de préparation.
Llà encore, Maxime Govare et Noémie Saglio m’ont offert un rôle qui est tellement à des kilomètres de mon personnage de Kaira... Je joue un patron d’entreprise branché, associé à Pio Marmai, son meilleur ami. Il est plutôt Golden Boy, toujours en costume trois pièces sur mesure et qui ne fréquente que des mannequins russes.
Quels sont vos prochains projets ?
A priori, je devrai bientôt jouer dans un polar. Puis Ramzy va aussi réaliser son film... Et le 20 décembre, en direct sur Canal+, il y a la 2e édition du Débarquement. Je participe pour la 2e année.
Propos recueillis par Brigitte Baronnet, le 29 octobre 2013
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