© France 2 - Laurent Denis
Dans le cinéma français des années 60, les acteurs maghrébins étaient très rares. Amidou, de son vrai nom Hamidou Benmassoud, qui vient de s'éteindre à Paris à l'âge de 78 ans, faisait ainsi figure de pionnier. L'acteur a en effet tourné dans une soixantaine de films, le plus souvent dans l'Hexagone (avec Claude Lelouch, Alexandre Arcady ou Georges Lautner) mais aussi hors de nos frontières puisqu'on l'a vu dans Ronin ou Spy game.
10 films avec Lelouch
Après avoir grandi à Rabat, il vient à Paris à 17 ans, y prend des cours de théâtre, débutant sur les planches aux côtés du couple légendaire Renaud-Barrault dans Les Paravents de Genet. Ses premiers pas au cinéma se font devant la caméra d'un Claude Lelouch lui-même débutant : celui-ci le dirige dans son premier long métrage, Le Propre de l'homme, en fait le héros de plusieurs de ses films sixties (Une fille et des fusils, Smic, Smac, Smoc, La Vie, l'amour, la mort...), et continuera de faire appel à lui au fil des décennies suivantes (Il y a des jours... et des lunes, La Belle histoire...).
Amidou collaborera avec bien d'autres cinéastes français, d'Alain Cavalier (La Chamade) à Alexandre Arcady (trois films, dont Comme les 5 doigts de la main, sa dernière apparition à l'écran en 2010) en passant par Georges Lautner.
Preminger, Huston, Friedkin...
Mais la route d'Amidou croise celle de grands réalisateurs américains, comme Otto Preminger (Rosebud) ou John Huston (A nous la victoire). Terroriste en cavale dans Le Convoi de la peur de William Friedkin (qu'il retrouvera sur L' Enfer du devoir), il apparait également dans Ronin de Frankenheimer et Spy game de Tony Scott.
Vu également à la télévision (il incarne le père de Aïcha dans la série homonyme de Yamina Benguigui diffusée en 2009), il avait reçu en 2005 un Prix honorifique lors du Festival de Marrakech. A popos de ses racines, il déclarait en 2006 au site Magharebia : "Lorsqu’on parle de Hamidou à l’étranger, on dit Amidou le marocain. Je pense que c’est une preuve suffisante que je n’ai jamais oublié mon pays et que ce que j’ai fait ici ou ailleurs, c’est le marocain en moi qui l’a fait."
JD
Comme les 5 doigts de la main
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