'Pacific Rim', le premier blockbuster de Hunnam. Mais sûrement pas le dernier.
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Charlie Hunnam sera Christian Grey. Conspué par certains, sans équivoque pour d'autres, ce choix est de toute façon sans appel puisque l'acteur anglais vient d'accepter le rôle principal de l'adaptation cinématographique de la prochaine saga dont tout le monde parle : Cinquante Nuances de Grey. Vendue à plus de 70 millions d'exemplaires dans le monde, cette trilogie de romans signée E.L. James raconte la relation tumultueuse et passionnelle qui va s'installer entre Anastasia, une jeune étudiante interprétée par Dakota Johnson, et Christian Grey, un séduisant homme d'affaires, obsédé par le contrôle et adepte des pratiques sadomasochistes. Un rôle démesuré et d'envergure internationale qui pourrait changer la carrière de Charlie Hunnam...
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Un casting réussi ?
Mais, depuis l'annonce de ce casting, la toile oscille entre perplexité et interrogations. Charlie Hunnam est-il le parfait Christian Grey ? Fait-il un bon choix de carrière en acceptant de mettre les pieds dans cette saga érotique ? L'alchimie essentielle qui doit se créer entre Anastasia et Christian sera-t-elle réalisée à l'écran par Hunnam et Johnson ? Pour certains amateurs des romans, l'acteur ne correspond pas physiquement au personnage et n'aurait ni l'aura ni le raffinement nécessaire. Brun, mystérieux, de prime abord lisse et de nature calme, Grey est un personnage sombre, sophistiqué et profondément animal. Pour d'autres, qui considèrent la trilogie "Fifty Shades" comme de la mauvaise littérature, Charlie Hunnam fait une terrible erreur en prenant cette direction. Bon choix ou mauvais choix, Hunnam vient en tout cas de prendre tout le monde de court. Et que le film soit une réussite ou non, l'acteur pourrait surprendre autant ses détracteurs que ceux des romans. Car, n'oublions pas que, depuis ses débuts, ce charismatique blond aux yeux bleus mène une carrière qui fait autant écarquiller les yeux que forcer l'admiration, faite de touches d'audace et de diversité...
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Sans peur et sans reproche
Pur produit de Newcastle, Charlie Hunnam est avant tout un talent issu de la télévision. C'est d'ailleurs pour les besoins d'une série (Byker Grove) que le jeune anglais est remarqué à la fin des années 90. Par la suite, on lui propose l'un des premiers rôles de Queer as Folk, série sulfureuse suivant le parcours de trois homosexuels à Manchester. La série ose, montre et n'a peur de rien. Hunnam non plus. Sans se poser de question, il accepte le rôle de Nathan, ado de 15 ans qui va s'éprendre d'un séducteur d'une trentaine d'années. Sûr de lui mais parfois maladroit, son personnage - qui n'est pas tout à fait l'incarnation de l'innocence - étonnera, marquera au fer rouge le petit écran et montrera l'étendue de la palette de jeu dont est capable Hunnam, alors tout juste âgé de 18 ans.
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Dérangé ou rebelle : la recette de la traversée de l'Atlantique
Son visage (et plus) désormais reconnaissable pour de nombreux téléspectateurs, Hunnam est rapidement repéré par Hollywood. Il décide donc de tenter sa chance aux Etats-Unis, même si ce nouvel environnement le laisse parfois perplexe. Aperçu en badboy rebelle dans Young Americans, en séducteur dans Les Années campus (aux côtés de Seth Rogen et Jason Segel, de futurs amis), il décroche enfin ses premiers rôles au cinéma aux débuts des années 2000. Mystérieux dans Abandon, dérangé dans Retour à Cold Mountain, il obtient enfin un premier rôle avec Nicholas Nickleby mais le film passera totalement inaperçu. En 2005, il se fait finalement remarquer pour son incarnation de supporter hardcore dans Hooligans aux côtés d'Elijah Wood puis devient un homme de main pour Les Fils de l'homme...
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Vers la consécration et le grand public
Si beaucoup n'ont pas aimé son accent cockney dans Hooligans, un homme l'a, lui, plutôt apprécié : Kurt Sutter. En 2006, le scénariste de The Shield lance Sons of Anarchy, sa première série originale, et choisit Hunnam pour incarner son Hamlet moderne et tatoué. C'est donc à nouveau la télévision qui lui offre un rôle d'importance. Car ce qui n'aurait pu être qu'une série qui joue sur le côté obscur de la force devient rapidement un phénomène. Dans le rôle de Jax, Charlie Hunnam surprend de nouveau. A la fois violent, en perdition, en quête d'identité, tendre amoureux et fin stratège, il livre au fil des saisons une prestation sensible saluée par la critique et le public... et qui ne se résume pas qu'à des coups de poing ou des sermons hurlés façon grosse brute. Grâce à Jax, Hunnam décroche d'ailleurs son premier rôle dans un blockbuster : Pacific Rim. Non seulement il collabore pour la première fois - et non la dernière - avec Guillermo del Toro mais il retrouve également son beau-père de fiction, Ron Perlman. En attendant de savoir si un second volet verra le jour, Hunnam réendossera son patch de Président des Sons of Anarchy dès le 10 septembre prochain pour une saison 6 qui s'annonce palpitante et encore plus dramatique.
Mais, à la rentrée prochaine, Sons of Anarchy entamera sa septième et dernière saison. L'avenir est donc bel et bien en marche pour Charlie Hunnam, qui devrait continuer de surprendre, de se surprendre en menant, en parallèle de sa carrière d'acteur, ses travaux de scénariste. L'avenir est donc en marche pour celui qui troquera le blouson en cuir et les tatouages contre le costume et la cravate. Une carrière plus ou moins confidentielle contre une carrière sous les feux des projecteurs et tout ce qui va avec. Seul l'avenir dira si ce troc était, oui ou non, un bon pari.
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Raphaëlle Raux-Moreau
