The We & the I de Michel Gondry (Etats-Unis) (Film d’ouverture)
Et de cinq pour Michel Gondry ! Après "Human Nature" (Hors-compétition en 2001), "Tokyo !" (Un Certain Regard en 2008), "L’Epine dans le cœur" (Séance spéciale en 2009) et la tête du Jury des Courts Métrages, ce touche-à-tout revient sur la Croisette dans une nouvelle section : la Quinzaine des réalisateurs, qu’il aura le privilège d’ouvrir avec "The We and the I". Alors qu’il en plein tournag de son adaptation de "L’Ecume des jours", le réalisateur passera faire planer un vent de folie sur Cannes, avec ce film sans star, tourné dans le Bronx, avec un groupe d'adolescents dans un bus.
3 de Pablo Stoll (Uruguay)
"3" de Pablo Stoll se présente comme une comédie familiale, portant sur la trajectoire de 3 personnes d’une même famille. Il s’agit du 4e long métrage du réalisateur uruguayen âgé de 38 ans, mais c'est seulement son deuxième en solo -Pablo Stoll ayant coréalisé 2 films avec le cinéaste Juan Pablo Rebella (décédé en 2006). Le duo avait été primé à Cannes en 2004 avec "Whisky", dans la section Un Certain Regard, et avait également signé "25 watts".
Adieu Berthe - l'enterrement de mémé de Bruno Podalydès (France)
Un an après "La Conquête", Denis Podalydès sera à nouveau sur la Croisette. Mais cette fois-ci dans un film réalisé par son frère, Bruno ! « Adieu Berthe, l’enterrement de mémé » s’inscrit a priori dans la droite ligne des précédents films du cinéaste, une comédie douce-amère familiale, sur fond d’organisation (compliquée) de funérailles. Autour de Denis Podalydès, on retrouve Valérie Lemercier (nouvelle venue dans l'univers du cinéaste), Isabelle Candelier, Catherine Hiegel, Michel Vuillermoz et Bruno Podalydès lui-même… Bruno Podalydès revient à la Quinzaine, vingt ans pile poil après y avoir été découvert grace à son hilarant moyen métrage "Versailles rive gauche". En salles le 20 juin
Alyah d’Elie Wajeman (France)
Comme Alice Winocour (qui signe "Augustine" à la Semaine de la Critique), Elie Wajeman est un diplomé de la FEMIS, section scénario. Comme elle, il a bénéficié des Ateliers Emergence pour l'aider à préparer son premier long métrage. Et comme elle, il a pu réunir un joli casting. C'est Pio Marmai qui incarne Alex, un jeune dealer de shit tenté de changer de vie en suivant son cousin, qui part à Tel-Aviv ouvrir un restaurant (le terme "Alyah" désigne le fait, pour un Juif, d'immigrer en Israël). Passionné par le théâtre et le travail avec les acteurs, Wajeman, qui a réalisé plusieurs courts métrages (dont l'un en collaboration avec Mia Hensen-Love) a également dirigé dans "Alyah" le cinéaste Cédric Kahn, mais aussi deux jeunes comédiens qu'on verra beaucoup cette année (comme l'an dernier...) sur la Croisette : Guillaume Gouix et Adèle Haenel.
Camille redouble de Noémie Lvovsky (France) (Film de clôture)
Des "Beaux gosses" à "L'Apollonide", Noémie Lvovsky est devenue un des seconds rôles les plus demandés du cinéma français. On peut d'ailleurs la voir ces jours-ci en mère dépassée dans "A moi seul"e de Frédéric Videau. On avait presque oublié qu'elle fut une des réalisatrices les plus en vue des années 90 ("Oublie-moi", "La Vie ne me fait pas peur"). Lvovsky, dont le dernier long ("Faut que ça danse !") remonte à 2007 se retrouve, pour la première fois, deux des côtés de la caméra. Eh oui, Camille, c'est elle : une quadragénaire qui, au moment où elle se fait larguer, retombe en adolescence et se confronte à son passé. Au casting : Samir Guesmi, Judith Chemla, Denis Podalydès (bis !) mais aussi Mathieu Amalric ou Jean-Pierre Leaud. Voila qui redouble notre impatience. Sortie le 17 octobre
The King of Pigs (Dae gi eui wang) de Yoon Sang-ho (Corée du Sud)
Après avoir signé quelques courts, dont l’animé « Love is Protein », le cinéaste sud-coréen Yeun Sang-Ho réalise son premier long métrage, en lice donc pour la Caméra d’or. Cette première œuvre est d’ailleurs précédée d’une réputation flatteuse : elle a notamment remporté plusieurs prix dans différents festivals où elle a été présentée, dont celui de Busan. Un film d’animation à la noirceur consommée, qui pourrait bien asseoir la réputation de la Corée du Sud en tant qu’authentique vivier de talents pour les films d’animation, et non plus en tant que « simple » pays producteur d’œuvres animées.
Dangerous Liaisons de Jin-Ho Hur (Chine)
Si on garde une affection particulière pour la brillante adaptation des "Liaisons dangereuses" signée par Stephen Frears en 1988, il ne faut pas oublier que le chef-d’œuvre de l’écrivain Choderlos de Laclos a aussi une vocation universelle, et s’exporte bien. Pourquoi pas en Asie justement ? C’est le pari que fait le réalisateur Hur Jin-Ho dans cette coproduction sino-coréenne, dans laquelle l’acteur Jang Dong-gun, que l’on a souvent l’habitude de voir dans des films plutôt musclés (« 2009 Lost memories », « Nowhere to Hide »…), sera au cœur d’un jeu de dupes et de manipulations avec Zang Ziyi et Cecilia Cheung.
Le Repenti (El taaib) de Merzak Allouache (Algérie)
Ces dernière semaines, Merzak Allouache présentait dans différents festivals son film "Normal", portrait de la jeunesse de son pays, l'Algérie, et dans lequel il évoque aussi la difficulté d'y tourner un film en raison de la censure. Mais le prolifique cinéaste, qui compte une vingtaine de longs métrages à son actif (parmi lesquels "Bal el oued city", mais aussi le carton "Chouchou" avec Gad Elmaleh !) vient de signer ce nouveau film, dans lequel il dénonce la politique de concorde menée en Algérie. A 65 ans, il vient le dévoiler à la Quinzaine des Réalisateurs, là où fut présenté, il y a quinze ans, "Salut Cousin !".
Ernest et Célestine de Stéphane Aubier, Vincent Patar et Benjamin Renner (France, Belgique, Luxembourg)
Après avoir séduit les festivaliers en 2009 avec leur film d’animation « Panique au village » présenté hors compétition, le tandem belge Vincent Patar et Stéphane Aubier revient sur la Croisette avec « Ernest et Célestine ». Adapté des livres de l’auteur belge Gabriel Vincent publié chez Casterman, « Ernest et Célestine » est encore un long métrage d’animation, dans lequel on retrouvera la plume de Daniel Pennac, auteur de "Comme un roman" et lauréat du prestigieux Prix Renaudot en 2007 pour son brillant roman autobiographique "Chagrin d’école". C'est Lambert Wilson qui prête sa voix à l'ours Ernest
Fogo de Yulene Olaizola (Mexique)
Après un documentaire remarqué ("Intimidades de Shakespeare y Victor Hugo") et un passage réussi à la fiction ("Artificial Paradises", récompensé au festival de Tribeca), la jeune cinéaste mexicaine Yulen Olaizola s’essaie à l’expérimental. Invitée dans une résidence d’artistes au Canada, elle a accepté de concevoir et réaliser "Fogo" en seulement trois mois. Le titre du film fait référence à une île située au large du Canada dont les habitants prirent une part active au tournage. Pour Yulen Olaizola, il s’agit d’une première cannoise.
Gangs of Wasseypur d’Anurag Kashyap (Inde)
Producteur, scénariste et réalisateur, Anurag Kashyap est une personnalité qui compte dans le cinéma indien. "Udaan", écrit et produit par le monsieur, avait été sélectionné dans Un Certain Regard en 2010. Il sera cette année doublement présent sur la Croisette, d’une part pour son polar « Gangs of Wasseypur », d’autre part pour « Peddlers », qu'il a produit, et qui est retenu pour La Semaine de la Critique.
Enfance clandestine (Infancia clandestina) de Benjamín Avila (Argentine)
Après le documentaire "Nietos", l’Argentin Benjamin Avila ravive une nouvelle fois l’histoire de son pays natal. Il recourt cette fois à la fiction et choisit un ton rugueux pour signer une chronique fortement inspirée de sa propre enfance et celle de son frère. Pressenti mais finalement absent de la Croisette en 2011, le cinéaste sera bel et bien présent à Cannes cette année. Une première pour lui.
No de Pablo Larrain (Chili)
Le Chilien Pablo Larrain est de retour à la Quinzaine des réalisateurs, quatre ans après la sélection de son deuxième long métrage, "Tony Manero". Porté par l’acteur mexicain Gael Garcia Bernal (candidat à la Caméra d'or en 2007 pour son long métrage "Déficit"), "No" se situe au moment du référendum de 1988 qui, en amorçant la chute du régime d’Augusto Pinochet, sonna pour le Chili la fin de 17 ans de dictature. Un an après "Santiago 73, Post Mortem", présenté à la Mostra de Venise, cette satire politique poursuit la réflexion d’un cinéaste marqué par les années d’asservissement de son pays et désireux d’en approcher le mystère et la souffrance.
Opération Libertad de Nicolas Wadimoff (Suisse)
Premier passage à Cannes pour Nicolas Wadimoff ! Deux ans après son documentaire tourné dans la Bande de Gaza, (Aisheen (chroniques de Gaza), le réalisateur suisse met en scène l’acte politique revendiqué d’un groupe de clandestin genevois, qui décide de braquer une banque zurichoise, enrichie par l’argent sale provenant de la dictature paraguayenne. Un cinquième long métrage engagé mettant une seconde fois la Suisse à l’honneur lors de cette Quinzaine des réalisateurs 2012, qui compte également dans sa sélection le moyen métrage hélvetico-portugais de Basil Da Cunha, "Os vivos tambem choram".
Rengaine de Rachid Djaïdani (France)
Très présente dans cette nouvelle édition de la Quinzaine des réalisateurs, la France est une nouvelle fois à l’honneur avec "Rengaine", second long métrage de l’écrivain et acteur Rachid Djaidani. Auteur de documentaires courts, le réalisateur a été soutenu par l’ACID lors du Festival de Cannes 2007 pour son premier long "Sur ma ligne", making-of de l’écriture de son roman, Mon nerf. Une mise en images cathartique qui lui avait permis de dé-stigmatiser son travail d’écrivain dit « de banlieue » et de se faire remarquer sur la Croisette.
Room 237 de Rodney Ascher (Etats-Unis)
Spécialiste de l’imagerie horrifique, l’Américain Rodney Ascher débarque sur la Croisette avec un projet ambitieux : "Room 237", documentaire subjectif se chargeant d’explorer les nombreuses théories et messages cachés du célèbre "Shining". Plus de 30 ans après la sortie du film de Stanley Kubrick, le réalisateur passionné choisit de cultiver son mystère et d’alimenter les débats. Un travail de recherche exhaustif déjà présenté au Festival de Sundance et qui plaira sans le moindre doute à la Quinzaine des réalisateurs cannoise et à ses cinéphiles exigeants.
La Sirga de William Vega (Colombie, France, Mexique)
"La Sirga" propose de nous emmener dans la beauté des Andes, prises entre les tensions vives de la Colombie contemporaine, et l’extraordinaire humanité des gens qui la peuplent. Anciennement journaliste, William Vega, qui s’est exercé à la réalisation à la télévision, et à travers plusieurs courts-métrages depuis 2001, fera ses débuts à Cannes avec ce premier long-métrage.
Sueño y silencio de Jaime Rosales (Espagne)
Avec "Sueño y silencio" - que l'on peut traduire par "Le sommeil et le silence" -, la Quinzaine des Réalisateurs offre au réalisateur Jaime Rosales une nouvelle occasion de briller. En 2003, le cinéaste espagnol avait remporté le prix FIPRESCI de la presse cinématographique pour Las horas del dia dans cette même section. Pour son quatrième long métrage, Jaime Rosales signe donc sa deuxième participation au Festival. Son drame familial a pour vedette l'actrice portugaise et francophile Maria de Medeiros, une habituée de la Croisette, souvent en lice ("1871", "Pulp Fiction" et "Capitaines d'Avril" qu'elle avait réalisé) mais aussi juge -elle fut présidente de la Caméra d'or en 2001 et membre du jury de la Sélection officielle en 2007.
Une famille respectable de Massoud Bakhshi (Iran)
Les amateurs de cinéma iranien, qui regretteraient qu'Abbas Kiarostami soit parti tourner son dernier film au Japon ("Like someone in love"), pourront se consoler avec cette première oeuvre de fiction d'un cinéaste né à Téhéran en 1972, diplômé en photographie et cinéma (mais aussi en ingénierie agricole !). Auteur de nombreux documentaires, il signe notamment en 2007 "Tehran has no pomegranates", salué pour son originalité, un film en forme de lettre d'amour à sa ville-natale à travers un collage d'images d'archives et d'interviews. Présenté comme un "Abel et Cain des temps modernes", "Une famille respectable", inspiré par la propre vie du réalisateur, est le récit d'une vengeance familiale, et offre un regard sur les mutations politiques et sociales en Iran depuis les années 80.
Séances spéciales
La Nuit d'en face de Raoul Ruiz (Chili, France)
Au printemps 2011, juste avant de dispraître, Raoul Ruiz était parti dans son Chili natal pour le tournage de "La Nuit d'en face". Depuis près de 30 ans, il n'avait plus réalisé de film entièrement produit au Chili. On retrouve tout de même un acteur français, Christian Vadim (déjà vu dans plusieurs de ses films, comme Ce jour-là), au casting de ce long métrage inspiré par 3 récits de l'écrivain chilien Hernan del Solar. Selon le nouveau directeur de la Quinzaine, Edouard Waintrop, "La Nuit d'en face" représenterait "la quinessence du cinéma de Raoul Ruiz." [Contrairement à ce que nous avions écrit dans un premier temps, il ne s'agit pas du film sur les guerres napoléoniennes réalisé par Valeria Sarmiento, et connu sous le nom Les Lignes de Wellington]
Touristes de Ben Wheatley (Royaume-Uni)
"Touristes !" est le 3e long métrage du réalisateur britannique Ben Wheatley, âgé de 40 ans. Il s’agit de sa première sélection cannoise. On lui doit "Down Terrace" (inédit en France) et "Kill List", qui sortira le 11 juillet dans nos salles. "Kill List" a décroché le prix de la critique au dernier Festival du film policier de Beaune ; un film violent et dérangeant, qui a assurément fait sensation. Changement de registre avec Touristes ! : il s’agit d’une comédie, sur un couple partant en vacances en camping-car et dont le mari se révèle être un tueur en série ! Sortie prévue en décembre 2012
Bande-annonce (VO) de "3" de Pablo Stoll
Bande-annonce (VO) de "King of Pigs" de Yoon Sang-ho