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    Lars von Trier, "Dogville" et le massacre d’Utoeya

    Le réalisateur danois, revenant sur le massacre commis le 22 juillet sur l’île norvégienne d’Utoeya, s’est interrogé sur sa responsabilité de cinéaste et a dénoncé l'influence de l’extrême-droite danoise dans les actes commis par le tueur Anders Breivik.

    Revenant sur le massacre de l’île norvégienne d’Utoeya (69 morts, le 22 juillet dernier), le cinéaste danois Lars von Trier a exprimé ses regrets quant au fait que le tueur Anders Behring Breivik ait cité Dogville au rang de ses références cinématographiques – troisième parmi ses films favoris selon son profil Facebook. "Ça me rend follement malade quand je pense que Dogville, pour moi mon meilleur film, aurait pu servir d'une sorte de script pour lui. C'est horrible", a-t-il affirmé dans un entretien publié vendredi soir sur le site du quotidien danois Politiken. "La dernière scène de Dogville présente de pénibles similitudes avec Utoeya. […] Vous me demandez si je suis triste d'avoir fait ce film ? Oui, s'il est prouvé qu'il l'a inspiré, je suis désolé de l'avoir fait", ajoute le réalisateur en expliquant qu'avec Dogville son intention était, au contraire, d'éduquer le spectateur.

    Lars von Trier, dont les propos sur Hitler avaient choqué lors du dernier festival de Cannes, met aussi en cause le Parti du peuple danois (PPD), allié d'extrême-droite dans le gouvernement depuis dix ans et troisième force politique du pays : "Il y a depuis des années une forte tradition danoise d'avoir peur de l'Islam. Ils [le PPD] ont commis des atrocités en utilisant la législation pour embêter cette minorité et ils ont eu une ligne politique qui correspond à celle prônée par Breivik […] Ce racisme s'est étendu aux autres pays nordiques et il s'est installé dans la conscience de Breivik et sans doute lui a donné la justification dont il avait besoin. […] Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'en tant que nation nous avons une responsabilité dans la tragédie de Norvège", estime le cinéaste, qui a demandé au leader du PPD, Pia Kjaersgaard, d' "admettre sa responsabilité dans ce qui est arrivé en Norvège."

    A.G. avec l’AFP

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