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    Zoom sur... Astrid Bergès-Frisbey

    A un mois d’intervalle sortent sur les écrans "La Fille du Puisatier" (20 avril), remake de Marcel Pagnol par Daniel Auteuil et "Pirates des Caraïbes : la Fontaine de Jouvence" (18 mai), 4ème volet de la saga signé par Rob Marshall. Leur point commun ? Astrid Bergès-Frisbey : une jeune actrice française qui se fait peu à peu une place dans le paysage ciné. Rencontre...

    Avec un père catalan et une mère française, Astrid Berges-Frisbey baigne depuis toujours dans deux cultures. Née le 26 mai 1986 à Barcelone, c’est à Paris que grandit la jeune fille, qui sait donc aussi bien parler espagnol que catalan et français. Passionnée par la comédie, elle se refuse pourtant à en faire son métier : " J’avais fait un peu de théâtre quand j’étais au collège. Cela me procurait beaucoup de sensations et j’en garde de très bons souvenirs. Mais c’était quelque chose qui n’était pas concret pour moi. Ce n’était pas un vrai métier." A l’âge de 17 ans, alors qu’elle se prépare à devenir ostéopathe, son père décède. Cet évènement tragique lui ouvre les yeux et elle décide de se consacrer à sa véritable passion, la comédie : "Ça a été un bouleversement dans ma vie, dans ma tête. J’ai réalisé que la vie était très courte. Je me suis autorisée à écouter mon cœur. Il fallait que je vois ce que je ressentais au fond de moi-même. Mon cœur me disait que j’étais faite pour ça. C’était une décision un peu difficile à prendre et à assumer." Une fois son bac en poche ("c’était important pour moi de l’avoir"), elle s’inscrit au Cours Simon, l’une des plus prestigieuses formations théâtrales par laquelle sont passés Michel Serrault, Michel Piccoli, Nathalie Baye ou encore François Cluzet.

    Des débuts sur le petit…

    C’est en 2007 qu’Astrid Bergès-Frisbey obtient ses premiers rôles. Elle apparaît tout d’abord dans trois épisodes de Sur le fil, la série policière de France 2, avant d'incarner la marquise de Boufflers dans le téléfilm Divine Emilie. Cette fiction, qui retrace le parcours d’Emilie du Châtelet, mathématicienne et physicienne aux temps des Lumières, lui permet de côtoyer des acteurs confirmés tels que Léa Drucker, Thierry Frémont et Aurore Clément (Paris, Texas). Elle poursuit sa carrière en 2008 dans un autre téléfilm en deux parties, Elles et moi. Encore une fois, l’actrice débutante donne la réplique à des grands noms du cinéma français dont Julie Depardieu, Jean-Pierre Marielle et Danielle Darrieux, qui joue son personnage à l’âge de 80 ans. Cette fiction franco-catalane, qui lui donne l'occasion de renouer avec ses racines, revient sur un épisode historique douloureux en suivant le destin d’une famille durant la guerre civile espagnole et son exil en France pour échapper à la dictature de Franco.

    … et grand écran

    2009 lui offre son premier rôle au cinéma. A croire que les bonnes fées de la comédie se sont penchées sur son berceau, Astrid incarne dans Un barrage contre le Pacifique rien de moins que la sœur de Gaspard Ulliel et la fille d’Isabelle Huppert (« un monstre de comédienne, une des plus grandes actrices qui existe »). Cette adaptation du roman éponyme de Marguerite Duras est signée en outre par Rithy Panh, cinéaste cambodgien dont l’œuvre est hantée par le régime Khmer rouge. La jeune actrice revient, enthousiasmée par sa collaboration avec le réalisateur : "C’était hyper excitant de faire ce film et de le faire avec Rithy Panh, qui est un grand monsieur, plein de talents et qui avait quelque chose de très personnel à apporter à cette histoire". De cette première apparition au cinéma, elle  retient "une expérience extrêmement riche, une vraie formation".

    La même année sort sur les écrans La Première étoile. Ce premier long métrage de Lucien Jean-Baptiste fait d’une pierre deux coups dans la carrière de la jeune actrice. Il permet en effet de la voir pour la première fois dans une comédie et dans un rôle contemporain. Elle y interprète Juliette, une adolescente qui fait craquer Jimmy Woha Woha. Ce film léger et touchant séduit le public (1,7 million d’entrées en France) autant que la critique, puisqu’il repart avec le Grand Prix du Jury et le Prix du Public lors du 12e Festival de L’Alpe d’Huez.

    Décidément abonnée aux fresques historiques, Astrid Bergès-Frisbey revient aux films de costumes avec La reine morte et Bruc. La llegenda. Le second est une production espagnole qui lui permet de côtoyer aussi bien des acteurs français (Vincent Perez, Nicolas Giraud) qu’espagnols (Juan José Ballesta, valeur montante du cinéma ibérique), et qui prend place dans des « montagnes dingues, magiques » au milieu desquelles se trouve un monastère. Son grand-père rêvait de l’y emmener : "J’ai voulu faire ce film un peu pour lui". Un retour aux sources important mais aussi logique pour l’actrice : "C’est une chance de faire mon métier. Et ça, j’en ai totalement conscience. Et j’ai encore plus de chance de le faire dans ma deuxième langue. C’était l’occasion de tourner dans cette langue que j’aime".

    Une année importante

    C’est réellement en 2011 que l’actrice crève l'écran. Elle est tout d’abord choisie par Daniel Auteuil pour incarner sa fille dans La Fille du puisatier, remake du film de Marcel Pagnol. Ses traits fins et l’innocence de son visage correspondent tout à fait à la pureté du personnage de Patricia, incarné dans la version originale par Josette Day, compagne à l’époque de Pagnol et connue pour avoir incarné la Belle dans le film de Jean Cocteau. Un rôle que l’actrice considère comme un cadeau : "C’était incroyable que Daniel me fasse confiance. Cela s’est passé de manière assez instinctive et évidente." Elle ajoute : "C’est un privilège d’incarner les valeurs transmises par ce film qui sont importantes pour moi". Fait amusant : le premier rôle qu’ait joué Astrid sur scène lors de son cours de théâtre était Patricia ! Du tournage, elle ne garde que d’excellents souvenirs : "C’est l’expérience humaine la plus incroyable que j’ai vécue. Je n’ai jamais vu une équipe aussi dévouée à un film". Quant à son partenaire de jeu et metteur en scène, Daniel Auteuil, elle ne tarit pas d’éloge à son sujet : " Il me donnait beaucoup de force. C’est une personne incroyable, juste, simple et rigoureuse".

    Astrid Bergès-Frisbey nous parle du tournage de La Fille du puisatier

    Tout alors s’enchaîne très vite pour l’actrice puisqu’à peine trois jours après la fin du tournage de La fille du puisatier, elle s’envole direction Los Angeles et Hawaï pour un film qui marque ses débuts sur le sol américain. Et quels débuts, puisqu’il s’agit rien de moins que le quatrième film de la franchise Pirates des Caraïbes ! Une aventure aux allures de conte de fées qui commence dès le casting. En effet, Astrid s’est faite repérer par le réalisateur Rob Marshall après que ce dernier l’ait vue en photo dans un magazine. Très vite, les choses s’enchaînent et l’actrice est invitée à passer des essais. Elle n’en revient toujours pas : "Ce n’était pas concret. Je ne parlais pas vraiment anglais. Ce n’était même pas un rêve tant c’était irréalisable dans ma tête." La jeune comédienne se retrouve donc au milieu d’un casting prestigieux (Johnny Depp, Penélope Cruz, Geoffrey Rush, …) dans la peau de Syrena. Au-delà de l’aventure américaine et de l’expérience du blockbuster, elle a surtout été séduite par la note d’intention de Rob Marshall : "La première chose qu’il vous dit quand vous le rencontrez, c’est "le plus important pour moi, ce sont les acteurs". Et c’est vrai."

    To be continued…

    Malgré cela, l’actrice ne rêve pas à tout prix d’une carrière internationale et se laisse porter par des projets qui lui tiennent à cœur, bien consciente de la chance qu’elle a d’exercer sa passion. Une spontanéité qui est l’un des nombreux atouts d’Astrid B F, au même titre que sa curiosité : "On apprend toujours sur un plateau. C’est une des choses que j’adore dans ce métier". La tête sur les épaules, elle est actuellement en tournage sur un film espagnol, El sexo de los ángeles, qui lui offre l’un des rares rôles contemporains de sa carrière : "Quelque chose de différent qui me tenait à coeur". Souhaitons-lui un parcours aussi riche et éclectique que le laisse présager sa jeune filmographie…

    Emilie Schneider

    Bande-annonce La Fille du puisatier

    Bande-annonce de Pirates des Caraïbes : la Fontaine de Jouvence

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