Du 23 mars au 31 juillet 2011, la Cinémathèque de Paris organise une exposition phare consacrée à Stanley Kubrick. L’exposition, film après film, en incluant les projets non aboutis (le Napoléon, que Kubrick envisageait de réaliser, ou encore son film sur les camps, Aryan Papers), permet d’entrer dans l’envers du décor et de mieux comprendre les intentions narratives et techniques de celui qui fut un véritable démiurge du cinéma mondial, à la fois secret et fascinant.
Parmi les objets et documents que nous avons eu le privilège de voir au cours d'une petite visite guidée en compagnie de Jan Harlan (notre reportage sera bientôt en ligne), se trouvent notamment la machine à écrire de Jack Nicholson dans Shining, mais aussi sa hache mythique, les tenues des jumelles fantômes du même film; la combinaison spatiale de Keir Dullea dans 2001 : l'odyssée de l'espace; du mobilier tout droit sorti du Korova Milk Bar d'Orange mécanique, des dessins préparatoires de ce que devait être le A.I. Intelligence artificielle de Kubrick avant que le projet ne soit confié à Steven Spielberg, une partie de la bibliothèque personnelle du maître remplie d'ouvrages consacrés à Napoléon, et même le plan de tournage du film qui hélas ne vit jamais le jour...Une exposition à la fois extraordinaire et aussi très émouvante dans le choix des documents mis en avant, qu'on vous engage vivement à ne rater sous aucun prétexte !
Le catalogue d'exposition
Complément indispensable de l'exposition, puisqu'il constitue à la fois son catalogue officiel et est parfaitement complémentaire, le hors-série du magazine Trois couleurs : "Stanley Kubrick : Eyes Wide Open" est également disponible dans les kiosques et librairies depuis le 9 mars, au prix de 9,90 €. Le magazine revient sur la vie et la carrière du cinéaste américain à travers une biographie et une filmographie exhaustive, ainsi qu’une analyse des motifs clés de son œuvre (dérèglements, dédoublements, détournements).
Ce tour d’horizon est complété par un panorama de ses principaux héritiers (de Steven Spielberg à James Cameron), des articles sur son utilisation visionnaire de la technique, du son ou des visages, un reportage à Londres dans son manoir de Childwickbury, et des interviews de ses proches : sa femme Christiane, son beau-frère et producteur Jan Harlan, son monteur Nigel Galt, son décorateur Ken Adam, l’inventeur du Steadicam Garrett Brown…
Tout en donnant la parole à des spécialistes de son cinéma (Michel Ciment, Michel Chion, Philippe Fraisse, etc.), le magazine mêle approches sérieuses et plongées plus irrévérencieuses, dévoilant par exemple la récurrence de scènes de toilettes dans l’oeuvre de Kubrick, ses principaux projets avortés, la réception mouvementée de ses films, ou encore les diverses théories du complot qui lui ont été associées.
Last but not least, un épais portfolio revient sur les rapports féconds du cinéaste à la photographie (qu’il a pratiquée, jeune), aux arts plastiques et au design, mettant des œuvres de Georges de La Tour, Saul Bass, Mark Rothko en regard des films du cinéaste. Vous l'aurez compris : une vraie mine d'or pour tout amateur du cinéaste qui se respecte.
OP
Informations pratiques
Stanley Kubrick : l'exposition
En Semaine (sauf fermeture mardi) :- De 12h à 19h- Nocturne le jeudi jusqu’à 22h
WE, jours fériés* et vacances scolaires **
- De 10h à 20h
* sauf le 1er mai = fermé
* * Du 9 au 25 avril et du 2 au 31 juillet
Achats de billets en ligne et renseignements complémentaires