Titulaire de la Légion d'honneur, reçue à titre militaire, le comédien Roland Lesaffre, familier des seconds rôles, est décédé ce mardi 3 février 2009, à l'âge de 81 ans.
L'acteur fétiche de Marcel Carné
S'il n'est pas le plus connu des acteurs français, Roland Lesaffre peut au moins se targuer d'être le comédien fétiche de Marcel Carné. Né le 26 juin 1927 à Clermont-Ferrand, c'est devant la caméra du metteur en scène des Enfants du paradis qu'il fait ses débuts en 1949, même si son rôle dans La Marie du port n'est pas crédité.
C'est pourtant le début d'une carrière qui s'étend sur près de quarante ans, et au cours de laquelle il s'est affirmé comme l'un des seconds couteaux les plus affûtés du cinéma français. Repéré par Marcel Carné en 1949 donc, il tournera ensuite dix autres films sous sa direction, de Juliette ou la Cle des songes (1951) à La Merveilleuse visite (1973), en passant par Thérèse Raquin (1953), L'Air de Paris (1954), Les Tricheurs (1958), Terrain vague (1960), Du mouron pour les petits oiseaux (1963), Trois chambres à Manhattan (1965), Les Jeunes loups (1968) et Les Assassins de l'ordre (1971), sans oublier une apparition dans le documentaire consacré au cinéaste : Carné, l'Homme a la Camera (1995).
Un second couteau affuté
Mais il serait erroné de ne réduire la carrière de Roland Lesaffre à sa collaboration avec Marcel Carné. Très présent sur grand écran pendant les années 50 et 60, il est apparu aux génériques de Casque d'or de Jacques Becker (1952), L'Amour d'une femme de Jean Gremillon (1953), Quand tu liras cette lettre de Jean-Pierre Melville (1953), Si Paris nous était conté de Sacha Guitry (1955), Les Parias de la gloire d'Henri Decoin (1963), ou bien encore Le Mur de l'Atlantique (1970), aux côtés de Bourvil.
Du grand au petit écran
A partir du début des annés 70, Roland Lesaffre se fait un peu plus présent à la télévision, mais de moins en moins sur grand écran, même si l'on peut l'y remarquer à l'affiche d'Il faut vivre dangereusement de Claude Makovski (1975), ou des deux films que Jean Delannoy a consacré à Bernadette Soubirous, Bernadette (1987) et La Passion de Bernadette (1989), dans lequel il incarne le père de l'héroïne.
Maximilien Pierrette avec la rédaction d'Allociné