Alors, qu'est-ce que ça fait de devenir président des Etats-Unis ?
D.B. Woodside : C'est génial ! Quand j'étais petit, je rêvais de devenir président des Etats-Unis. Mais c'était pour de mauvaises raisons à l'époque, comme par exemple avoir des jouets gratuits ! C'est très différent maintenant.
Cela a dû vous faire un choc de passer du rôle que vous aviez auparavant à celui-là, non ?
Howard Gordon, notre producteur exécutif, m'a appellé au Printemps dernier pour me parler de ce qu'allait devenir mon personnage. J'ai trouvé l'idée excellente, d'autant que l'on peut faire un parallèle entre les frères Kennedy et les frères Palmer.
Est-ce que pour vous Wayne est à la hauteur de cette immense responsabilité ?
Non, il ne l'est pas et c'est justement là tout l'intérêt. J'en ai parlé avec beaucoup de gens et ils voulaient tous que Wayne commence la saison en étant à l'aise dans son nouveau rôle. Je ne suis pas d'accord avec ça. Il a 24 épisodes pour évoluer. Alors je préfère qu'il commence mauvais pour s'améliorer au fur et à mesure. Et puis pour moi, ce serait très ennuyeux à jouer. Wayne n'a jamais rêvé d'être président. C'est un génie en politique mais en coulisses. Il a l'intelligence d'un président mais pas forcément la carrure. Dans un premier temps, son principal problème c'est qu'il veut à tous prix marcher sur les pas de son frère, l'imiter. Peu à peu, il réalise qu'il lui faut rester lui-même pour être un meilleur président.
Qu'est-ce qui est le plus difficile pour vous en tant qu'acteur sur la série ?
Certainement d'avancer à l'aveugle, sans savoir à l'avance quel sort va être réservé à mon personnage. Il m'arrive de me dire que si j'avais su qu'il se passerait tel ou tel événement, alors j'aurais joué telle ou telle scène d'un épisode passé différemment.
Justement, même Kiefer Sutherland disait à l'époque ne pas savoir comment la saison 6 allait se terminer. Est-ce important pour la dynamique de la série de garder ce mystère jusqu'au tournage ?
Oui, c'est primordial. Cela permet de renouveller sans cesse l'intérêt des acteurs pour leur personnage. Je me souviens de la première année où je suis arrivé dans la série, Kiefer m'a dit "Vis les choses au jour le jour et ne te pose pas trop de questions". Il faut jouer chacune de ses scènes à fond car on ne sait pas ce qui va nous arriver à l'épisode suivant. Un peu comme dans la vie d'ailleurs. On ne sait pas ce qui peut nous arriver cinq minutes plus tard ...
Dennis Haysbert vous a-t-il donné des conseils avant le tournage de ces nouveaux épisodes ?
Oui. Nous sommes amis. Il m'a dit de prendre mon temps et de bien garder à l'esprit qu'il n'y a que le président en fonction et ses prédécesseurs qui savent ce que c'est que d'être à ce poste. C'est un métier très difficile et dans lequel on se sent terriblement seul. C'est quelque chose que j'ai bien gardé à l'esprit pendant le tournage. Ca m'a beaucoup aidé.
N'est-il pas trop compliqué de jouer un président alors même que les élections font la une de l'actualité ?
Je m'intéresse énormément à la politique. Dans les interviews, je fais justement très attention à ce que je dis sur le sujet. Mais disons simplement que si mon personnage peut aider, même à mon tout petit niveau, Barack Obama a être élu ...
L'idée d'un président black vous séduit ?
Sa couleur de peau m'importe peu. Ce qui me semble très important, c'est l'espoir qu'il représente pour toute une génération de jeunes américains. Je comprends mieux l'engouement que mes parents ont pu avoir pour John Fitzgerald Kennedy à l'époque. Obama est tellement charismatique ! Je crois beaucoup en lui. Il peut changer beaucoup de choses.
Peut-être qu'il vous demandera conseil ?
Peut-être !!!
Au fait, Wayne est censé être marié, non ?
Oui. Je porte une alliance, regardez ! Il est marié, c'est ce que les scénaristes m'ont dit. Mais ma femme est horrible ! Je ne la vois jamais. Elle ne m'appelle pas non plus. Quand je l'appelle, je tombe toujours sur son répondeur. Alors je lui laisse des messages ...
Si elle apparaît un jour à l'écran, qui aimeriez-vous voir l'interpréter ?
Hum ... Soit Thandie Newton, soit Gabrielle Union ! Tant qu'à faire ...
Propos recueillis par Emmanuel Itier à Los Angeles
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