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    Christian Bale et Russell Crowe racontent Yuma

    Christian "Batman" Bale et Russell "Gladiator" Crowe nous dévoilent du western "3:10 pour Yuma", et parlent du froid, d'eux... et de The Dark Knight.

    Allociné : Vous avez déjà incarné des Américains, mais avez-vous été surpris que l'on vous propose un western?

    Christian Bale : Pas une seconde, non.

    Russell Crowe : Non, cela ne m'a pas surpris. J'avais déjà passé un peu de temps avec James Mangold il y a environ six ans. Je n'avais pas réalisé qu'il passait du temps avec moi -j'enregistrais un album en studio à l'époque, et il était dans le secteur parce qu'il préparait Walk the Line . Je ne m'en étais pas rendu compte à l'époque, mais nous nous sommes liés. Donc, quand il m'a envoyé le scénario, je l'ai lu et j'ai apprécié la dynamique entre les deux personnages. C'est déjà une forme de décision prise.

    Russell, vous êtes connu en tant qu'acteur pour faire beaucoup de recherches et de préparation pour les films d'époque. Quel niveau de travail investissez-vous dans ce genre de projets?

    Russell Crowe : Je pense que nous ne devrions pas parler de préparation pour ce film, car tout finit par tourner autour de la préparation et non du film en soi. En fait, je travaillais sur un autre film avant celui-ci, et entre-temps je faisais la promotion d'un autre en Europe. Donc je ne me prépare pas tant que cela. Mais comme vous le savez peut-être, j'ai une ferme. Il y a donc beaucoup d'éléments dans ce film qui font partie de ma vie quotidienne.

    Y a-t-il des choses de "Mort ou vif" qui s'appliquent ici ?

    Russell Crowe : J'ai eu la chance de travailler avec un homme qui s'appelle Thell Reed, qui était armurier sur Mort ou vif, à une période de ma vie ou je n'avais jamais vraiment touché d'arme à feu. Il en a donc profité pour me mettre en tête beaucoup d'informations car il n'était pas obligé de laisser passer des choses incorrectes que mon père m'avait appris et de mauvaises choses que mes oncles m'avaient appris, comme il doit le faire avec beaucoup d'acteurs américains quand il travaille avec des armes anciennes. Il m'a donc seulement fallu reprendre ces informations, me les remettre en mémoire et changer la manière dont ce type tuait les gens.

    Pouvez-vous nous parler du tournage en extérieur au Nouveau Mexique et du fait de travailler ensemble ?Russell Crowe : Tu n'as rien dit depuis un moment, Batman. Je peux continuer comme ça toute la journée, tu sais...

    Christian Bale : je commençais à m'en douter... Je ne sais pas trop quoi penser du Nouveau Mexique. Je n'ai aucun souvenir particulier de Santa Fe. Mais les canyons, le fait d'être en plein désert était plutôt agréable. Être au grand air, faire du cheval, tirer à l'arme à feu, c'est très amusant.

    Russell Crowe : Il faisait vraiment froid.

    Christian Bale : C'était sacrément glacial, particulièrement pour les scènes de nuit. Il se mettait à faire froid.

    Russell Crowe : Terriblement froid.

    Christian Bale : Nous avons eu droit à la pire tempête jamais enregistrée.

    Russell Crowe : Et nous étions cernés par un mètre trente de neige en faisant des scènes qui parlait de la sécheresse. Ce fut une expérience de tournage particulière.

    Christian Bale : Et il [Crowe] peut être un véritable enfoiré quand on travaille avec lui...

    Russell Crowe : Et Peter Fonda a lancé une idée que le S.A.G. (Screen Actor's Guild, le principal syndicat américain des acteurs, ndt.) devrait reprendre. Un jour il a dit qu'il ne pouvait pas jouer en costume d'époque, sur place quand il fait moins de 10 degrés.

    Christian Bale : Ce qui est magnifique. Je vais l'inclure dans mes contrats...

    Russell Crowe : Je pense que le S.A.G. devrait plancher là-dessus. C'est vrai que l'on de devrait pas faire du Shakespeare dans des châteaux humides, en collants quand il fait, disons, -13. Il devrait y avoir toute une gradation...

    Christian, vous reveniez d'un tournage très inconfortable puisque vous veniez de tourner "Rescue Dawn" (réalisé par Werner Herzog, ndt.). Etait-ce plus difficile que celui-ci ou "Yuma" était-il un plus grand défi ?

    Christian Bale : J'aime les films ou je peux me salir et ramper dans la boue. Rescue Dawn(a un côté très primitif. Je devais y porter les même vêtements jour après jour, transpirer et rester exposé au soleil parce que c'était dans le fil de l'histoire. Les westerns doivent être sales, pas propre et lyophylisés. Et puis j'aime me salir les mains.

    Russell, aimiez-vous le fait que le méchant ait une conscience ?

    Russell Crowe : Et bien, je ne l'ai pas abordé de cette manière. Il est simplement efficace quand il s'agit de survivre, quelque soit la situation dans laquelle il se trouve. Le résultat final en est un bon exemple. De toute évidence, ce groupe d'homme qu'il a rassemblé est probablement devenu dangereux. Alors il va de l'avant et remet les compteurs à zéro.

    Comment expliquez-vous cette relation particulière entre les chevaux et les hommes ?

    Russell Crowe : J'adore les chevaux. La réponse est longue est complexe, mais je dirais que j'ai toujours trouvé -et ce depuis que je suis tout petit- qu'ils sont comme les gens. Il y a des chevaux avec lesquels vous établissez une connexion profonde immédiatement et que vous pouvez affiner au fur et à mesure. Avec le temps, j'ai découvert l'antithèse de ce mode de fonctionnement chez certaines personnes ; plus vous êtes gentil et plus vous êtes constants avec les chevaux, plus cette connexion devient profonde. Et c'est étrange de faire ce genre de films – et j'en ai pourtant fait plus d'un avec des animaux – car on s'attache vraiment, à cause de cette relation de travail vraiment intense, au cours de laquelle on passe dix à douze heures par jour ensemble pendant plusieurs mois. C'est difficile après de dire au revoir.

    Qu'est-ce qui a façonné votre personnage, qui tue soudainement ses amis ?

    Russell Crowe : Comme je vous l'ai dit, il réagit simplement à la situation dans laquelle il se trouve pour survivre. De ce fait il est lui-même une sorte d'animal.

    Qu'est-ce qui l'a rendu ainsi ?

    Russell Crowe : Eh bien c'est une histoire qui est abordée dans le film, qu'elle explique ou non tous les aspects de sa vie est un autre problème. On peut imaginer tout un tas d'expériences qu'un enfant abandonné peut vivre dans l'Ouest sauvage, et toute ces chose vont s'accumuler pour faire de lui ce qu'il est. Je pense que c'est un des aspects importants -car nous n'avons aucun indice sur ce que devient Wade- le fait de ne pas connaître son avenir, de ne pas savoir s'il se fait capturer ou quoi que ce soit. C'est pourquoi je faisais comme s'il réussissait tout ce qu'il entreprenait, et qu'il en était à la quatrième ou cinquième itération de son "gang". Et quand ils deviennent trop efficaces, il est probablement temps de remettre les compteurs à zéro et d'aller de l'avant pour réunir un nouveau gang. Il y a une histoire similaire dans The Princess Bride où ils parlent du Pirate dont les voleurs se passe l'identité de main en main. C'est comme cela que j'expliquerait son mode de fonctionnement.

    Pouvez-vous nous parler un peu plus de vous deux ? Vous étiez-vous rencontrés auparavant et, dans le cas contraire, qu'est-ce qui vous a surpris l'un l'autre ?

    Christian Bale : Non, nous ne nous étions jamais rencontrés. A chaque fois que l'on me demandait ce que j'allais faire ensuite, et que je disait que j'allais travailler avec Russell, on me regarde en ayant l'air de dire : "Tu vas passer un sale moment avec lui". Et c'est tout à fait vrai... (Rires de Russell Crowe). Je ne veux pas être indiscret, mais beaucoup d'acteurs se plaignent, font la grimace et tout ce qu'ils peuvent d'autre pour éviter de vraiment se mettre au travail. Alors c'est agréable du moment que l'on travaille avec quelqu'un comme Russell, avec qui l'on peut avoir des conversations franches sur les scènes et que cela facilite tout. Inutile de dire que c'est un sacrément bon acteur et que c'est un plaisir de travailler avec quelqu'un d'aussi bon.

    Russell Crowe : Dès les premières lectures que nous avons faites ensemble j'ai pu voir qu'il avait le sens de l'humour et qu'il était très équilibré vis-à-vis du travail à faire et tout le reste. Après avoir porté la cape [de Batman], ce doit être difficile de garder les pieds sur terre.

    Christian Bale : Bon, on va pas continuer toute la journée comme ça !

    Russell Crowe : Et je peut vous dire que je suis très jaloux que ce soit lui qui porte la cape.

    Christian Bale : Je lui ai acheté son propre costume en caoutchouc.

    Russell Crowe : Que j'apprécie, beaucoup.

    Christian Bale : Vous risquez de le voir dans le Meatpacking District (quartier de Manhattan, également connu sous le nom de Gansevoort Market, ndt.)

    Russell Crowe : Nous nous sommes facilement entendus et je crois lui avoir dit, lors de la dernière nuit de tournage, qu'il a vraiment la classe au quotidien, qu'il est toujours prêt, qu'il a toujours les bonnes questions, les bons choix quant aux armes, la bonne manière de gérer les parties équestres, tout bon. De mon point de vue, savoir que le type avec qui vous travaillez a vraiment fait un effort, qu'il est vranché par le boulot, qu'il est prêt à foncer, quelques soient les conditions et les heures passées à travailler, toutes ces choses qui vous donnent l'impression d'être au bon endroit.

    Christian Bale : Bien entendu, nous avions déjà aligné pas mal de verres à ce moment-là.

    Russell Crowe : Ce qui est aussi une bonne chose : le fait de pouvoir simplement finir une journée de travail et avoir une conversation avec un gars autour d'une bière est énorme en soit. Briser cet espèce de tabou contemporain est quelque chose que l'on ne fait pas à Los Angeles.

    Pouvez-vous parler du travail sur Batman à l'heure actuelle ?

    Christian Bale : Russell va participer au nouveau Batman. C'est une grande surprise que je tenais à révéler au monde en cet instant ! (information démentie depuis, NDLR)

    Participerez-vous à "Justice League" ensuite ?

    Christian Bale : Non.

    Russell Crowe : Et "Green Lantern" ?

    Christian Bale : NON !

    Propos recueillis par Emmanuel Itier

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