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    Le héros de la saga d'été de TF1 sur AlloCiné

    Entre les disparitions et autres signes venus de ciel, Arnaud Binard nage en plein "Mystère", dans la nouvelle saga d'été de TF1. Secret, le comédien a accordé une interview à AlloCiné lors du 47ème Festival de Télévision de Monte Carlo...

    Voir l'interview de Arnaud Binard !

    Xavier Mayer semble cacher bien des secrets. Qu'est-ce qui vous a intéressé dans ce rôle ?

    Justement, ses blessures et ses secrets. C'est cette double face qui était intéressante à explorer. Je suis très heureux d'avoir eu cette opportunité. Je peux pas trop en dire en fait à propos de ce personnage. Une grande partie de l'évolution de l'intrigue repose sur ses failles, sa fragilité.

    Après que Laure ait découvert la vérité sur Xavier, celui-ci se révèle sous un angle nouveau. Xavier est-il plutôt ange ou démon ?

    Je pense que la question reste entière pour lui aussi d'ailleurs. Ce qui est intéressant dans ce personnage est qu'on se demande en même temps que lui-même qui il est vraiment. Est-ce que c'est un ange ou un démon ? Je pense qu'il est sincèrement pris dans ce questionnement lui aussi. Il cherche à savoir qui il est. Il y a une grande part de quête identitaire dans la trajectoire de ce personnage qui est je crois assez passionnante.

    Hormis le côté surnaturel, en quoi "Mystère" diffère des autres sagas d'été selon vous ?

    Je ne connais pas très bien les sagas qui ont précédé. En fait, je ne regarde pas trop la télé. Je n'ai pas vraiment le temps tout simplement, ou je préfère me consacrer à d'autres choses. Ceci dit, quand on me passe des dvd de saisons de séries, je me laisse tenter. Et parfois je peux même être accroché par des séries comme Deadwood par exemple, des séries qui ont vraiment une approche différente. La 1ère saison de The L Word était très bien, il y a des choses que j'aime beaucoup. Pour en revenir à Mystère, la chaîne voulait renouveler le concept, sans pour autant perdre le téléspectateur. On part sur une base qui je crois ressemble à ce qui se faisait avant : c'est-à-dire une jeune fille, l'héritage familial, et puis un secret de famille. Et très vite, on va au-delà. En tout cas, il est vrai que tout ça est très vite résolu dans les épisodes qui suivent pour partir vers d'autres questionnements, qui sont des questionnements plus romanesques, plus existentiels. Finalement, la quête identitaire, qui concerne le personnage de Mayer, concerne un peu tous les personnages. Il y a comme une espèce de convergence de destins qui cherchent à se savoir. Ce sont des gens qui finalement sont à la recherche d'eux-mêmes. Et c'est ça qui est assez intéressant. Un film humain on va dire !

    Quelle était la particularité d'une grosse production comme "Mystère" ?

    L'urgence. On n'a pas arrêté, on n'a pas arrêté. Ça a été non-stop pendant 7 mois, tous les jours. Et encore une fois Toinette (ndlr : Laquière) a été d'un courage et d'une astreinte hors du commun. Toujours le sourire malgré les conditions qui étaient vraiment je crois exceptionnellement difficiles. Difficile pas dans le sens de quelque chose qui nous aurait enlevé du plaisir à aller sur le plateau, mais difficile tout simplement parce que le travail était difficile à faire. Mais on était tellement enthousiastes à l'idée de travailler tous ensemble. Quand je parle de Toinette, je parle aussi des acteurs comme Yann Sundberg, Francois Vincentelli, tous les acteurs qui étaient sur ce tournage. Il y a une espèce d'osmose, une alchimie qui s'est créée. Peut-être liée à ce que Didier Albert (ndlr : le réalisateur) a apporté. Ça nous a conduit à une énergie très positive. Pour faire face à la difficulté d'une grosse production comme ça, c'était nécessaire !

    Vous aviez débuté dans "Sous le soleil"...

    Oui, c'était mon premier travail en télé. Je venais du théâtre, j'avais fait exclusivement du théâtre jusqu'à l'âge de 25 ans. J'ai commencé mes premiers pas sur un plateau type cinéma avec une équipe lumière etc. C''était une façon pour moi de découvrir toute la dimension technique de mon métier relatif à la caméra, qui était pour moi quelque chose de totalement inconnu jusqu'alors. Habiter cet espace était diférent ! Je ne connaissais pas la série, juste sa popularité. Je ne suis pas très téléphage, je ne savais pas trop où j'allais en fait. Et j'ai adoré ce passage-là, c'était formidable ! Pendant trois mois, j'ai appris beaucoup de choses. C'était très difficile. Quand on parle de vitesse de tournage, là c'était hallucinant. C'est pas simple de donner quelque chose de correct quand on travaille à cette vitesse-là. Travailler dans ces conditions, la performance des acteurs de Sous le soleil est vraiment à saluer.

    Quels souvenirs gardez-vous de séries telles que "Groupe Flag", "Alice Nevers" et "Manatea, les perles du Pacifique" ?

    Alice Nevers reste un excellent souvenir. Pendant trois ans de ma vie, j'ai pu donné la réplique à des gens merveilleux comme Michel Aumont, Didier Bezace ou Ticky Holgado. Des gens que j'ai toujours regardé avec beaucoup d'admiration et avec lesquels j'ai eu de la joie de travailler quelques instants. C'était très fort pour moi ! Evidemment, la personne à laquelle je pense très fort est Marine (ndlr : Delterme). Quand on fait trois ans de travail comme ça, on tisse des liens uniques. C'est quelqu'un que j'aime énormément.

    Pour Groupe Flag, je retiens la bande, le groupe surtout ! J'avais adoré la préparation au rôle qui m'a permis de mieux comprendre les enjeux et la difficulté de ce métier. Groupe Flag, qui était créé par un ancien flic, m'a précipité dans cette réalité et dans la dimension extrêmement sociale de ce métier. C'est un métier très difficile. Ils sont à la frontière de la cité, entre le bien et le mal. Ce combat qui peut être à l'extérieur est à l'intérieur beaucoup. Ils sont confrontés à des choses difficiles, j'ai rencontré des gens d'une humanité profonde. Ça m'a vraiment beaucoup apporté, et du coup, j'ai plus le même regard sur les gens qui font ce métier. Il faut apprendre à regarder le monde avec des yeux qui sont un peu moins noir et blanc.

    Enfin Manatea, c'est Tahiti ! C'est surtout une rencontre bouleversante avec la culture Ma'ohi, le peuple polynésien. C'était un grand bonheur de pouvoir aller tourner là-bas pendant un an. J'ai noué des liens avec la Polynésie qui sont pour moi éternels.

    Vous vous êtes produit aussi bien sur scène qu'à la télévision ou au cinéma ? Avez-vous une préférence ?

    A l'heure actuelle, j'ai très envie de retourner au théâtre, parce que ça fait longtemps que n'ai pas mis les pieds sur une scène et ça me manque. La dimension physique du travail au théâtre me manque. Cette année, ceci dit, le tournage que j'ai fait avec Mystère m'a apporté cette dimension-là très fortement parce qu'il y avait un certain lyrisme sur ce projet-là. Il y avait des choses incarnées, mais au théâtre le travail sur scène, cette alchimie qui peut naître – ou pas – pendant le mois – ou les deux mois quand on a de la chance – qui précède la première. Ce travail en profondeur me manque c'est vrai. On est beaucoup plus dans l'instant qu'en télé ou ciné.

    D'ailleurs quels sont vos projets à venir ?

    Ma boîte de production me prend vraiment beaucoup de mon temps depuis que j'ai fini Mystère. Je réalise un court métrage en juillet. J'écris en ce moment un long en même temps. Le court métrage est un peu un appendice du long. Et il y a un documentaire en préparation. Enfin, en septembre, je vais reprendre mon métier d'acteur, mais je ne peux pas trop en parler pour l'instant.

    Pouvez-vous nous en dire plus sur le film que vous préparez ?

    Après Passage en caisse, mon premier court métrage, qui était en fait une comédie, ce que j'ai écrit aujourd'hui est plus personnel. Cela traite du deuil et de la dimension lumineuse que peut avoir la mort dans nos vies. La mort est un étouffoir et ça nous empêche de vivre correctement. On a besoin de vivre plus proche de nos morts et de nos mourants. Finalement, c'est le secret qui rend les choses difficiles, et la difficulté à mettre des mots sur l'absence. Tout se passe autour de la relation entre une mère et son fils, dans un lieu naturel assez fort puisque ça se passe entre l'océan, la dune et la forêt. Et une planche va être amenée par les eaux aux pieds de cet enfant qui passe son temps à scruter l'horizon, les vagues et les gens qui jouent. Cette planche arrive, elle est magique. Elle va le conduire sur les traces de son père.

    Voir l'interview de Arnaud Binard !

    Propos recueillis par Benoît Gonnot & Pascal Muscarnera

    le 14 juin 2007 lors du 47ème Festival de Télévision de Monte Carlo.

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