Le procès opposant le cinéaste Roman Polanski au magazine Vanity Fair, dans le cadre d'une affaire de diffamation, a débuté ce lundi 18 juillet à Londres. Polanski accuse l'éditeur du magazine d'avoir publié en 2002 un article affirmant qu'il avait fait des avances sexuelles à une "beauté suédoise" dans un restaurant new-yorkais, en 1969, juste avant l'enterrement de sa femme, Sharon Tate, sauvagement tuée par Charles Manson.
Polanski se défend
L'affirmation du magazine "est un mensonge épouvantable", a déclaré Roman Polanski au tribunal, alors qu'il était filmé en direct depuis Paris. Le réalisateur a ensuite admis qu'il avait eu des liaisons occasionnelles, y compris avec plusieurs femmes, un mois après la mort de Sharon Tate. A la question de l'avocat de la défense, qui lui demandait si le fait d'avoir eu une liaison avec quelqu'un un mois après le décès ne relevait pas d'une "indifférence sans coeur pour sa mémoire", Polanski a répondu : "Non. Je ne pensais pas que le sexe, en particulier à cette époque avant-Sida pouvait faire du mal. Plutôt le contraire".
Mandat d'arrêt international
Roman Polanski a ensuite admis avoir eu des relations au moins à une reprise, avec plus d'une femme, l'une âgée de 15 ou 16 ans et l'autre de 18 ans. "Je peux vous assurer que cela n'était pas illégal (...) j'ai commis une seule erreur et j'en souffre encore". Le réalisateur de Chinatown, du Pianiste et du prochain Oliver Twist, âgé de 71 ans, est recherché par les Etats-Unis depuis 1977 pour avoir eu des relations sexuelles avec une adolescente âgée de 13 ans. C'est pour cette raison qu'il n'a pas fait le déplacement à Londres, où un mandat d'arrêt international pèse sur lui.
Clément Cuyer avec AFP